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Oléoduc : le point sur l'environnement et l'économie

durée 26 juillet 2014 | 11h29
  • Les députés François Lapointe (Montmagny–L'Islet–Kamouraska–Rivière-du-Loup) et Guy Caron (Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques) ont organisé des séances d'informations publiques dans la région la semaine dernière, à propos de l'éventuel passage de l'oléoduc Énergie-Est. Plus de 200 personnes se sont réunies à Cap-Saint-Ignace, L'Islet et Saint-Pascal pour en apprendre plus sur ce projet.

    « Les citoyens de la région ont eu accès à deux sortes d'informations : celle de la compagnie elle-même et celle d'Équiterre. Ce soir, nous voulons faire une présentation du projet avec des experts indépendants », de dire François Lapointe.

    Rappelons rapidement que le projet d'oléoduc Énergie-Est de la compagnie TransCanada traverserait 171 municipalités au Québec, de Montréal jusqu'au Nouveau-Brunswick, avec 700 km de pipeline, 11 stations de pompage et un port pétrolier à Cacouna. Il transporterait 1,1 million de barils par jour.

    Trois conférenciers ont pris la parole. Alexandre Desjardins, avocat du Centre québécois du Droit de l'Environnement, a donné de l'information sur le processus de l'Office national de l'énergie (ONÉ). Cet organisme du gouvernement canadien est responsable d'évaluer le projet Énergie-Est et de faire des recommandations au gouvernement. Les citoyens et organismes peuvent déposer des mémoires auprès de l'ONÉ pour faire valoir leur point de vue et même bénéficier d'un appui financier.

    Une soupe de contaminants dans la nature

    Rosa Galvez enseigne le génie civil à l'Université Laval, où elle est spécialiste en assainissement des eaux et des sols, en gestion des sites contaminés, de même qu'en évaluation et analyse de risque des impacts environnementaux. Elle a évoqué les risques liés au vieillissement du pipeline et ceux liés à l'activité sismique du Québec. Elle s'inquiète du port pétrolier projeté à Cacouna. « Il s'agit d'un milieu humide très fragile, avec une faune et une flore exceptionnelles », a-t-elle affirmé.

    Elle a également expliqué les différentes familles de produits chimiques composant le pétrole. « Il y a plusieurs effets sur la santé. Ceux que l'on dit mutagènes, qui affectent les gènes futurs; ceux qui sont cancérigènes et qui développent tumeurs ou cancers; et enfin les effets tératogènes, qui provoquent des défauts physiques sur les fœtus. »

    En cas de déversement de pétrole, poursuit-elle, seule une infime quantité réussit à être récupérée. « Dans le cas de la marée noire causée par le naufrage de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989, seulement 10 % du pétrole a pu être récupéré, malgré 2,5 milliards $ dépensés pour la réparation », explique Rosa Galvez. Celle-ci a conclu en rappelant « l'importance d'agir maintenant pour mieux se protéger contre des incidents liés au transport du pétrole, de plus en plus fréquent et dangereux. »

    Retombées économiques mitigées

    Le député Guy Caron a présenté les études qui ont évalué les retombées économiques du projet pour le Québec, l'une commandée par TransCanada à la firme Deloitte & Touche, et l'autre par Équiterre/Greenpeace à la firme The Godman Group.

    Dans la première étude, il est estimé qu'au Québec, pendant la phase de développement du projet (3 ans), de construction (3 ans) et d'exploitation (40 ans), les retombées directes, indirectes et induites seront de 6,3 milliards sur 46 ans, soit 138 millions par année. Les recettes fiscales sont estimées à environ 2 milliards, pour une moyenne de 44 millions par année. Pendant les premières phases de développement et de construction, il y aurait jusqu'à 7 319 emplois créés de manière directe, indirecte et induite. Pendant la phase d'exploitation de 40 ans, on parle plutôt de 537 emplois crées par année.

    Quant au rapport de The Godman Group, il conclut que le projet Énergie Est ne contribuera pas au développement économique du Québec et que les bénéfices iront surtout aux raffineries et non aux consommateurs québécois. Le rapport estime qu'il n'y aura aucun impact sur les prix à la pompe pour le consommateur. En outre, il considère que lors de la phase de développement et de construction du projet, l'oléoduc contribuera de 0,6 % au PIB québécois et seulement de 0,02 % dans sa phase d'exploitation.

    Il est possible d'obtenir les documents de présentations des conférenciers en contactant le bureau de François Lapointe à [email protected] ou 418 248-1211 (Montmagny) ou 418 868-1280 (Rivière-du-Loup).

     

    Collaboration : Virginie Guibert, Le Placoteux

    commentairesCommentaires

    3

    • M
      Melanie
      temps Il y a 9 ans
      J'ai assisté à cette présentation , mais malheureusement sous une apparence de neutralité cette présentation en était une d'opposant . On focusais beaucoup sur le négatif et on fessait abstraction de la situation actuel ou des conséquences de la non réalisation du projet . Actuellement nous devons importer notre pétrole d'Afrique du nord donc des pétroliers passent déjà face a cacouna pour aller alimenter nos raffineries, si l'oléoduc ce concrétise les raffineries pourront utiliser le pétrole canadien alors fini les pétroliers qui doivent parcourir tous le fleuve st Laurent , il n'y aura que des pétroliers entre cacouna et l'océan atlantique . Ils faut aussi comprendre que plus il y aura d'oléoduc et moins il y aura de train de pétrole car ce moyen de transport est beaucoup plus dangereux et plus coûteux . Il faut choisir ce qui est le moin dangereux et l'oléoduc est tous désigner pour ça , parler s'en au gens de lac megantic. Ne l'oublions pas s'il n'y a pas d'oléoduc ce pétrole devra voyager par train et passera à travers tous les villages et villes du bas st Laurent est ca que nous voulons?
    • E
      Emilo
      temps Il y a 9 ans
      @Melanie : il est difficile d'être neutre quand le gouvernement conservateur rend cette neutralité difficile. Depuis qu'ils sont au pouvoir, les réglementations environnementales ont été charcutées, le rôle de l'ONE amplement réduit, les contraintes des pétrolières allégées au possible. On assiste à une grande mascarade : dans les faits, personne ne peut réellement s'opposer à ce projet. Si le gouvernement décide que ça passe, ça passe. Parlez-en aux gens de la Colombie-Britannique, à propos de l'oléoduc Northen Gateway. (Tout le monde est contre, ça passe quand même.) De plus, le pétrole de l'oléoduc de TransCanada est destiné à l'exportation et ne fera pas baisser le prix à la pompe au Québec. Et pour la dangerosité d'un oléoduc VS le train, ce n'est pas parce que l'oléoduc n'explose pas que ce n'est pas dangereux pour les nappes phréatiques, les écosystèmes et les terres agricoles.

      C'est le temps de passer à autre chose et d'arrêter de vivre 50 ans en arrière. Le pétrole c'est révolu. Il y a d'autres solutions.
    • M
      Melanie
      temps Il y a 9 ans
      @emiloi 75% du pétrole transporter par l'oléoduc servira a alimenter nos raffineries , ce qui permettra d'arrêter d'importer du pétrole sale de l'Afrique qui doit parcourir tous le fleuve.
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