Rivière-du-Loup - À Rivière-du-Loup, on ne badine pas avec la formation et l’entraînement des pompiers du Service de sécurité incendie (SSIRDL). C’est ainsi que vendredi matin a été inauguré le Centre régional de développement en sécurité incendie.

Pour le commun des mortels, le Centre apparaît avant tout comme un empilement disparate de conteneurs maritimes. Pour un pompier, c’est un site d’entraînement unique au Bas-Saint-Laurent qui permet de simuler bon nombre de situations dans le cadre d’un sauvetage ou d’une intervention.

Présent à l’inauguration avec les conseillers Sylvie Vignet et Jacques Minville, le maire de Rivière-du-Loup Gaétan Gamache s’est réjoui de voir la ville se démarquer une fois de plus. « On passe à un autre niveau, à un niveau supérieur. Nous avons voulu et nous voulons être des leaders. Avec des équipements comme ceux-là, on se rend compte de tout le travail », a-t-il commenté.

LEADER RÉGIONAL

De son côté, le directeur du Service incendie de Rivière-du-Loup (SSIRDL), Éric Bérubé, a rappelé la longue réflexion sur le positionnement et le rôle que doit jouer le SSIRDL dans la région. « Nous avons la volonté de nous positionner comme un leader régional dans la formation incendie », a-t-il rappelé.

Le directeur Bérubé a mis de l’avant l’économie engendrée par la disponibilité de ce nouveau centre. Il a rappelé que la formation d’un pompier pour la caserne 14, pompier niveau 2, représente plus de 600 heures de formation, dont 306 seulement pour la formation de pompier niveau 1.

« Afin de répondre à l’ensemble des catégories de risques présents à Rivière-du-Loup, nous avons 65 pompiers, ils doivent être titulaires des niveaux 1 et 2, d’une formation de premiers répondants, d’opérateur autopompe, de désincarcération, sans oublier les équipes spécialisées, alors imaginez les coûts de déplacement si on doit se déplacer à l’extérieur ainsi que pour les examens », a ajouté Éric Bérubé.

STRUCTURE

Le capitaine Simon Desjardins, dont le travail et l’implication dans ce dossier ont été soulignés,  a présenté les détails de la structure. Un aboutissement, a-t-on dit, du DEP en intervention qui s’ajoute aux 10 autres structures similaires reconnues par l’École Nationale des Pompiers du Québec.

La structure, réalisée par les entreprises Germain Dumont, permet de simuler un environnement réel. « Nous avons de l’espace. Elle peut être une maison, un appartement, un bureau, un sous-sol. On peut même y simuler un toit plat. Il s’agit d’une structure modulaire. Seulement au premier niveau, nous avons trois accès, ce qui donne beaucoup de latitude au niveau du scénario », a souligné le capitaine.

La Ville espère ajouter deux autres conteneurs, dont un en position verticale qui permettra de simuler une cage d’escalier comme on en retrouve dans certains immeubles, par exemple au CHRGP.

SIMULATION

Les journalistes présents ont été invités à revêtir l’uniforme de pompier, communément appelé « bunker », afin de se prêter à une simulation à l’intérieur même du centre. Fumée, chaleur, obscurité, ils ont dû affronter des conditions difficiles, mais plus favorables qu’en situation réelle, à la recherche du foyer d’incendie et d’une possible victime, l’évacuer et procéder à l’extinction des flammes.

Dans une pénombre enfumée, le capitaine et préventionniste du SSIRDL, Éric Deschênes, raconte : « On ne voit rien, souvent, on n’aperçoit que le rayon de lumière de nos lampes. La caméra thermique est alors un outil prisé et indispensable à notre travail et à nos interventions. La structure en est maintenant une dans notre formation »,  a conclu le capitaine Deschênes.

Pas moins de 100 pompiers y sont attendus cette année. Évidemment, pour les casernes du KRTB, il sera possible de louer le Centre et d’y profiter de formations offertes par le SSIRDL ou ses partenaires.

L’investissement de 87 000 $, dont 65 000 $ a été payé à même le surplus généré par la formation du DEP Intervention en sécurité incendie, est situé sur les terrains de l’usine F.F. Soucy.