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Cacouna dénonce une «tentative d’annexion partielle» par Rivière-du-Loup Cette réaction est survenue au lendemain d’une séance du conseil municipal, lors de laquelle les élus louperivois ont déposé un avis de motion et un projet de règlement demandant l’annexion d’une partie du territoire de la munici- palité de Cacouna. Le maire Bastille a soutenu agir «à la demande des citoyens» de la munici- palité voisine. «Ce n’est pas la Ville qui a imposé une action, a-t-il dit, en marge de la séance. Les citoyens ont été rencontrés, et suite à la présentation qu’on a faite en décembre, l’annexion était pour nous la seule voie de passage. On n’a jamais voulu les obliger, ils ont regardé de leur côté et ils se sont dits à l’aise avec ça.» «Présentement, c’est urgent pour les gens et on vient répondre à leurs besoins», a-t-il ajouté. Cette avenue ne fait toutefois pas l’affaire de Cacouna qui «entend déployer tous les efforts requis pour contrer cette idée injustifiable», selon un communiqué de presse envoyé le 21 mai. «La décision de Rivière-du-Loup de deman- der l’annexion de 23 résidences de Cacouna est tout simplement inadmissible. On ne change pas les limites territoriales d’une municipalité pour un problème qui se règle autrement et facilement», a indiqué la mairesse Suzanne Rhéaume. «PAS DE MARIAGE, PAS D’EAU» Cacouna souhaite plutôt ramener les acteurs de ce dossier vers la solution «la plus indiquée et rapide», soit celle de conclure une entente intermunicipale entre Cacouna et Rivière-du-Loup. Le maire Mario Bastille a cependant fermé la porte à cette éventualité, mardi soir. «On n’a pas d’intérêt. Pas de mariage, pas d’eau, a réitéré l’élu de Rivière-du-Loup, rappelant une expres- sion déjà utilisée par ses prédécesseurs. Les ententes intermunicipales, c’est du temporaire sur un problème permanent. Les ententes doi- vent être renégociées alors que les élus chan- gent, le personnel administratif change. C’est de l’ostinage.» «Pour nous, c’est une annexion municipale ou ce n’est rien», a-t-il dit. Un raisonnement dénoncé par Cacouna. «Rivière-du-Loup a une entente intermunicipale avec Notre-Dame-du-Portage depuis 2015 et cela fonctionne très bien. Pourquoi pas avec Cacouna?», a rétorqué Suzanne Rhéaume. Elle regrette que les citoyens de sa municipa- lité soient «pris en otage» dans ce dossier. «Nos citoyens sont pris en otage dans cette approche obstinée de nos voisins, a-t-elle insisté. C’est inacceptable de les priver d’une solution simple pour avoir accès à de l’eau potable. Les enjeux de santé publique et le droit inaliénable d’avoir accès à de l’eau potable devraient pourtant être prioritaires.» «J’ai toujours travaillé dans le respect, je ne changerai pas. Mais je refuse que des citoyens inquiets pour leur santé soient instrumentalisés. Il est temps de faire preuve de maturité», a-t-elle plus tard ajouté. La mairesse assure que les citoyens concer- nés seront rencontrés par la Municipalité pour que leur soit exposée cette entente que souhaite proposer Cacouna, à l’image de ce qui se fait ailleurs, mais aussi pour leur expliquer les pro- chaines étapes de la procédure de demande d’annexion. PROBLÈME DE CONTAMINATION La Municipalité de Cacouna rappelle que l’eau des puits de 23 résidences est contaminée en raison de l’utilisation par le MTMD de sels déglaçants sur la route 291. Cette problémati- que est revenue dans l’actualité dans les der- niers mois, notamment à travers des reportages du réseau CIMT-TVA. Les citoyens concernés et la Municipalité de Cacouna ont toujours plaidé en faveur d’un raccordement au système d’aqueduc à Rivière- du-Loup, a indiqué Suzanne Rhéaume. Le MTMD aurait même proposé, il y a plus d’un an maintenant, une entente intermunicipale pour régler le problème, une avenue non retenue par Rivière-du-Loup. Cacouna regrette de se retrouver aujourd’hui devant cette menace, alors que «la solution toute simple est connue de tous». Elle critique aussi les actions du MTMD dans ce dossier. «C’est inacceptable : non seulement le MTMD n’a pas respecté nos compétences en tant que municipalité dans ce dossier en négociant direc- tement avec Rivière-du-Loup, mais nous n’avons pas été impliqués du tout dans ces discussions qui concernent pourtant nos citoyens et notre territoire. Je m’explique très mal la posture poli- tique dans laquelle s’est mis le MTMD. Encore récemment, lorsque j’ai demandé des suivis au MTMD, je n’ai pu obtenir aucune orientation de la part de ses représentants. Dans une commu- nication écrite, on nous a même répondu que la réponse serait donnée aux citoyens concernés», a décrié Mme Rhéaume. Cacouna soutient que le refus de collaborer de Rivière-du-Loup en matière de desserte en eau potable ne date pas d’hier. Déjà en 2010 et 2011, des pourparlers étaient en cours pour un raccordement. Il y avait eu fin de non-recevoir de la part de Rivière-du-Loup à l’époque. Même scénario en 2018, alors que Rivière-du-Loup avait brandi la menace d’une fusion si elle accé- dait à la demande de Cacouna de raccorder une partie de ses citoyens. Du côté louperivois, le maire Mario Bastille a soutenu que la MRC de Rivière-du-Loup et le ministère des Affaires municipales et de l'Habitation auront aussi à se prononcer. La déci- sion finale reviendrait d’ailleurs aux instances gouvernementales. PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > Le conseil municipal de Cacouna a dénoncé «avec vigueur», tôt le 21 mai, la décision de la Ville de Rivière-du-Loup d’entamer des démarches afin d’annexer une vingtaine de résidences de la route 291 dont les puits sont contaminés par les sels de déglaçage utilisés par le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD). L’eau de plusieurs maisons de la route 291 est contaminée. PHOTO : FRANÇOIS DROUIN 1157052225 | INFODIMANCHE Le 28 mai 2025 < 9 • ACTUAL I TÉ

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