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Des semences pour un jardin 100 % québécois À Saint-Clément, les trois membres de la Ferme coopérative du Moulin, Félix Lévesque, Marie-Anne Rioux et Frédéric Rioux, produisent des semences de légumes, de fleurs, de fines herbes et de plantes depuis quelques années déjà pour les particuliers à la recherche de pro- duits locaux de qualité. Ce n’est pourtant qu’un début, le trio ayant l’objectif avoué, à moyen terme, de fournir les fermes maraichères québé- coises en semences produites ici au Bas-Saint- Laurent. «C’est devenu une partie intégrante de l’entreprise. On adore ça. C’est stimulant, cha- que plante est différente et cha- que variété vient avec ses spéci- ficités. Il y a toujours de nouvelles choses à apprendre!», souligne Félix Lévesque, l’un des mem- bres fondateurs de la ferme qui a pignon sur les berges de la rivière des Trois Pistoles. Le marché de la semence bio- logique est en pleine progression depuis quelques années au Québec. L’offre s’est fortement développée et l’avenir semble être prometteur. Tranquillement, la filière prend racine. Or, ce n’est pas un simple hasard, explique Félix Lévesque. Les semences produites au Québec sont mieux adaptées au climat, plus robustes, plus résilientes et souvent d’une meilleure qualité que celles achetées à l’extérieur de la province ou même du pays. D’ailleurs, même si elles ne sont pas toutes certifiées biologiques, les semences locales sont souvent produites sans pesticides, contraire- ment à celles de grandes chaines. Des éléments importants qui, mis ensemble, peuvent avoir un impact significatif sur la réussite d’un potager. La Ferme coopérative du Moulin cultive aussi des légumes biologiques qu’elle vend dans les marchés publics et les épiceries de la région. L’équipe est donc à même de constater le poten- tiel de ses propres semences qui, elles, sont pro- duites à la pollinisation libre dans un secteur réservé du jardin. «On goute régulièrement les variétés et on les cultive. On a donc une connais- sance plus pointue de ce qu’elles ont à offrir. On sait aussi qu’elles sont bien adap- tées à notre environnement, parce qu’on les a essayées et qu’elles ont bien fonctionné», sou- ligne Félix Lévesque qui voit éga- lement le contact rapproché entre le semencier et la clientèle comme un avantage non négli- geable. Cette proximité se veut également une autre façon pour les jardiniers amateurs et produc- teurs maraichers de trouver leur compte avec une semence locale: ils connaissent le chemin par- couru jusqu’à la terre. Parfois, il ne s’agit que de quelques kilomètres. Une «belle richesse», selon l’entre- prise coopérative. «La problématique qu’on a constatée au Québec, et au Canada, c’est que les petites fermes maraichères ignorent parfois d’où viennent les semences qu’elles achètent, avant qu’elles reçoivent les sachets à la livrai- son», soutient Félix Lévesque. C’est aussi vrai du côté des États-Unis, où de nombreux producteurs maraichers s’approvi- PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > Elles sont non seulement locales et souvent biologiques, mais aussi adaptées au climat d’ici et même résistantes à certaines mala- dies. À terme, elles pourraient même per- mettre de s’affranchir du marché américain. Les semences produites par les semenciers québécois gagnent en popularité auprès des jardiniers amateurs ou même de cer- tains producteurs maraichers de plus grande envergure. Que d’avantages à opter pour le savoir-faire régional. PHOTO : FERME COOPÉRATIVE DU MOULIN SUITE À LA PAGE 23 > 1154171825 | INFODIMANCHE • ACTUALITÉ Le 30 avri l 2025 22 >

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