JournalID1124web-1

Opposition citoyenne à deux projets éoliens dans la région Une rencontre entre des représentants de Tourne pas chez nous, du partenaire privé Invenergy et le président de l’Alliance de l’Est, Michel Lagacé a eu lieu le 1er mars dernier. «C’était cordial des deux côtés. Nous sommes opposés au projet pour des raisons environne- mentales», résume la co-porte-parole de Tourne pas chez nous, Cassandre Henri. Cette réunion était aussi l’occasion, pour le regroupement citoyen, d’obtenir plus d’informa- tion concernant l’Alliance de l’énergie de l’Est. Constituée en 2023, elle n’a toujours pas de site web à ce jour. L’Alliance regroupe 209 com- munautés et territoires, dont 16 municipalités régionales de comté (MRC), de la MRC de Montmagny jusqu'aux Îles-de-la-Madeleine, ainsi que la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk. Le comité citoyen voulait mieux comprendre la structure de cette organisation et son rôle dans le développement des parcs éoliens sur le territoire. «On souhaite qu’il n’y ait pas autant d’emprise du privé dans les développements en énergie au Québec. L’accélération du déploie- ment des projets éoliens au Québec, on voudrait que ça reste quelque chose de public», fait savoir Cassandre Henri. Le président de l’Alliance de l’Est, Michel Lagacé, rappelle les ententes 50 – 50 des rede- vances de l’énergie éolienne qui sont versées aux municipalités d’accueil. Le partenaire privé est responsable de l’entretien des installations, ce qui simplifie l’exploitation des sites éoliens. «On a rappelé le fait que ce sont des partenariats avec les communautés. Les gisements ont été analy- sés et proposés à quelques occasions depuis 2013», explique Michel Lagacé. Il veut que la région collabore à combler la demande en énergie liée aux politiques de réduction des gaz à effet de serre mises de l’avant par le gouvernement du Québec. M. Lagacé croit que l’Est du Québec peut agir comme modèle pour le reste de la province. Ottawa a annoncé que la vente de véhicules à essence sera interdite à partir de 2035, ce qui pourrait faire augmenter la demande en électri- cité en lien avec la recharge des véhicules. De plus, selon une étude de FabRégion Bas- Saint-Laurent publiée en février 2022, la con- sommation en électricité est couverte à 80 % par la production éolienne régionale. «On s’entend sur le besoin de sobriété énergétique et sur l’efficacité énergétique», ajoute Michel Lagacé. Le président de l’Alliance veut développer des parcs éoliens afin de contribuer à la lutte aux changements climati- ques. Il croit que le Bas-Saint-Laurent doit miser sur la biomasse forestière, l’énergie solaire et éolienne, ainsi que les minicentrales hydroélectriques, afin de s’affranchir des com- bustibles fossiles. «On considère que du point de vue municipal, on perd à décider de laisser les partenariats publics-privés dominants dans ce secteur écono- mique Bas-Saint-Laurent», ajoute la porte- parole de Tourne pas chez nous. Le regroupement citoyen demande que les effets cumulatifs de l’aménagement des parcs éoliens et de nouvelles routes (comme l’auto- route 85) dans la région soient pris en compte par les études environnementales. Mme Henri souligne que la connectivité écologique, les effets sur la qualité des habitats fauniques et la fragmentation des corridors de déplacement de la faune doivent être considérés lors de l’évalua- tion du projet PPAW2. Elle déplore ce qu’elle qualifie de «développement à la pièce» partout sur le territoire. «Même si c’est public et discuté lors des conseils municipaux, si les citoyens n’y partici- pent pas, on a très peu [d’information] par rapport à ce qui se passe. Ce sont des chantiers colossaux qui vont transformer le paysage de façon importante sans qu’on sache quels sont les besoins énergétiques réels au Québec.» Cassandre Henri est d’avis que les présenta- tions publiques ressemblent davantage à une séance de promotion de la part d’un promoteur privé, Invenergy, qu’à une consultation de la population. Malgré cette rencontre respec- tueuse avec l’Alliance de l’énergie de l’Est et Invenergy le 1er mars, la porte-parole maintient que le développement éolien devrait «se faire avec beaucoup plus de prudence». PROJETS PPA1 ET PPAW2 Le premier projet, Pohénégamook- Picard-Saint-Antonin (PPA1), prévoit l’installation d’un maximum de 53 éolien- nes de 6,6 MW chacune, d’une hauteur maximale de 200 mètres. La puissance totale installée peut atteindre 350 MW. Le parc éolien sera réalisé par l’Alliance de l’énergie de l’Est et Invenergy, ce qui représente des investissements d’environ 950 M$. PPA1 a été retenu par Hydro-Québec dans le cadre de son appel d’offres 2021-01 pour l’acquisition d’énergie renouvelable. Les éoliennes seront érigées à Pohénégamook, Saint-Honoré- de-Témiscouata, Saint-Antonin et sur le terri- toire non-organisé de Picard. Selon l’Étude d’impact sur l’environnement réalisée par PESCA Environnement pour le compte d’Invenergy déposée en janvier 2023, le déboisement nécessaire est évalué à 339 hec- tares. Il comprend la construction de 26,2 kilo- mètres de nouveaux chemins et l’amélioration de 127 kilomètres de chemins existants. Ils auront une emprise de 25 mètres de large lors de leur aménagement. Le début des travaux de déboisement est prévu en 2024, alors que les travaux de cons- truction pourraient commencer en 2025, à la suite des différentes étapes réglementaires et environnementales. L’objectif est de livrer de l’électricité en décembre 2026. En ce qui concerne le PPAW2, le projet pour- rait compter au maximum 54 éoliennes d’une hauteur maximale de 200 mètres. La capacité maximale du projet est de 300 mégawatts. Il serait situé sur les territoires de Saint-Hubert- de-Rivière-du-Loup, Saint-François-Xavier-de- Viger, Saint-Antonin, Saint-Honoré-de- Témiscouata, Pohénégamook et sur le territoire autochtone Kataskomiq, en milieu forestier. Le début de la construction pourrait avoir lieu dès septembre 2025, après l’obtention des autorisations ministérielles nécessaires. La mise en service est planifiée pour décembre 2027. PAR ANDRÉANNE LEBEL > Le comité citoyen Tourne pas chez nous a fait connaître son opposition à deux pro- jets éoliens, Pohénégamook-Picard-Saint- Antonin-Wolastokuk 1 et 2 qui sont pré- sentement en développement dans la région. Il déplore un manque de transpa- rence, l’absence de consultations publiques et des difficultés d’accès à l’information. PHOTO : LYDIA BARNABÉ-ROY 1157131124 RIVIÈRE-DU-LOUP • [email protected] • 418-551-3870 SERVICE PERSONNALISÉ PLUS DE 16 ANS DEXPÉRIENCE • Rénovation de salle de bain • Installation de portes et fenêtres • Rénovation de cuisine • Planchers • Rénovations extérieures • Isolation • Finition intérieure • Revêtement de sol 1157121124 RBQ 5819-8573-01 | INFODIMANCHE Le 13 mars 2024 < 7 • ACTUALITÉ

RkJQdWJsaXNoZXIy NTU0MTE=