Le Témiscouata, la terre maternelle d’Anne-Marie Turcotte Lorsqu’elle est appelée à résumer l’histoire de son premier roman, l’enseignante de fran- çais langue seconde en milieu minoritaire à l’Université de Saint-Boniface au Manitoba ressent un malaise. Selon Anne-Marie Turcotte, l’histoire est bien banale : celle d’une jeune femme de 17 ans qui doit se séparer de sa ville natale pour aller étudier en ville, sur le bord du fleuve, à Rimouski Or, la particularité de son roman réside dans toutes les petites histoires enchâssées à la prin- cipale. Au fil de «La terre maternelle», qui était au départ censé être un recueil de nouvelles, de multiples contes et légendes plus différents et diversifiés les uns que les autres parsèment la vie de la jeune femme, obligée de vivre par intermittence au Témiscouata lors des fins de semaine et des étés. En passant par Rose Latulippe, au fameux contrebandier Alfred Lévesque de Rivière- Bleue, à la frontière qui passe à travers les mai- sons à Pohénégamook, à la rivière de Dégelis qui ne gèle jamais, l’autrice trace les contours d’un Témiscouata insoupçonné. «Souvent, dans le folklore québécois, on met plus de l’avant les hommes, puis moi j’ai vrai- ment mis de l’avant les femmes dans les contes et légendes […] Je rends hommage à toutes ces femmes qui ont eu 14,18, 22 enfants. Je pense qu’on n’en parle pas assez de ces fem- mes-là qui ont sauvé la langue française en Amérique du Nord», souligne l’écrivaine. «Les histoires d’accouchement, ça m’a tou- jours fascinée. Ces Canadiennes françaises qui ont mis au monde des trâlées d’enfants dans des conditions pas toujours idéales. Ça m’impressionne pas mal plus que la face de John A. Macdonald sur le dix piasses.» Dans ce roman autofictionnel, le person- nage Anne, se crée un «towpath» qui la ramène toujours à la maison, là où elle peut s’exprimer en régionalismes à tout bout de champ sans se faire «botter» du regard par les autres. Tout la ramène au Témiscouata, «ce joyau caché du Québec». «La nature a été ma deuxième école et Papa en était le professeur. J’ai appris mes couleurs à travers les feuilles d’automne. L’ardeur au travail avec les coulées du printemps. Aucune institution aurait pu m’enseigner à estimer l’heure par la hauteur du soleil. Reconnaître le bruant à gorge blanche par son chant. Deviner les amourettes d’un chevreuil à travers les entailles d’un tronc. Espérer de beaux lendemains dans les cou- chers de soleil rouges». D’après l’autrice, la région est encore peu connue dans la province. C’est pourquoi elle s’est fait un devoir de la partager à tous en publiant son roman dans une bonne maison d’édition : pour montrer qu’elle existe, regorge de beauté, d’histoires et même de variantes de la langue qui lui sont propres. Les inspirations ont été nombreuses pour l’écrivaine. Parmi celles-ci, on retrouve la topo- nymie de lieux du Témiscouata tels que : le che- min de l’Arc-en-ciel, la route du chômage, la Fourche-à-Hélène et le Brise-culottes dont Anne-Marie Turcotte s’amuse à décrire les origi- nes. Elle a d’ailleurs commencé à écrire la suite de son roman, dont elle a déjà trouvé le titre. Comme pour son premier livre, elle prendra son temps pour le ficeler et dénicher des histoires qui mettront en valeur son Témiscouata natal. Elle y sera d’ailleurs en visite le 7 avril au BeauLieu culturel de Témiscouata-sur-le-Lac, situé au 2448, rue Commerciale sud dès 13 h 30 pour parler de «La terre maternelle» et faire des dédicaces.
[email protected] PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local À «cran» de montagne, la «froc ben zip- pée», Anne, l’alter ego de la Dégelisienne Anne-Marie Turcotte dans «La terre maternelle», regarde le paysage qui se dévoile sous ses yeux avant d’avoir à le quitter. S’inspirant de son amour pour sa région, de sa vie personnelle, des contes et légendes témilacois et de la «territ-ora- lité», l’écrivaine fait découvrir un Témiscouata sous un tout autre œil à ses lecteurs. PHOTO : SARAH LAMONTAGNE Loïc Lafrance aussi sélectionné aux 28 e Francouvertes de Montréal L’artiste montera sur scène lors de la soirée préliminaire du 19 mars, au Lion d’Or de Montréal. Loïc Lafrance a sorti son EP «Théâtre/ Violence», une autoproduction, en octobre 2023. Il juxtapose ses parcours en art et en sociologie, avec une musique d’inspiration rock des années 1970. Au total, 21 artistes tenteront de séduire l’auditoire et les jurés de l’industrie qui se partage- ront 50 % du vote. Les participants courent la chance de mettre la main sur une bourse de 15 000 $ offerte par SiriusXM ou l’une des trois bourses Andréanne- Sasseville de 5 000 $ chacune. Le groupe Collation est un trio de Rivière-du- Loup composé de Pierre-Olivier Thériault (guitare et chant), Philippe Boucher (basse et chant) et Allen Malenfant (batterie). La poète, chanteuse et musicienne Maud Evelyne de Témiscouata-sur-le-Lac a lancé son premier album complet le 13 octobre 2023. Elle explore des sonorités folk grunge et de pop rétro- futuriste mêlées à sa plume poétique. Maud Evelyne est accompagnée de Jean-Étienne Collin- Marcoux à la batterie et Cédric Martel à la basse. Les soirées préliminaires des Francouvertes se déroulent du 11 au 27 mars. Les demi-finales ont lieu du 15 au 17 avril. La grande finale est prévue le lundi 13 mai au Club Soda de Montréal. Les deux porte-paroles de cette édition sont Lou- Adriane Cassidy et Thierry Larose. PAR ANDRÉANNE LEBEL > Trois groupes et artistes du KRTB partici- peront à la 28e présentation du concours- vitrine les Francouvertes qui se déroulent du 11 mars au 13 mai à Montréal. L’auteur-compositeur-interprète Loïc Lafrance, originaire de Saint-Antonin, s’ajoute à Collation et à Maud Evelyne, dont la participation à cet événement avait été annoncée à la fin du mois de février. Loïc Lafrance. PHOTO : NATAËL VALLIÈRE Une présentation de En collaboration avec Les Soirées Bénéfices Église Notre-Dame-des-Neiges Ville de Trois-Pistoles RÉSERVATION EN LIGNE : diffusion3p.com 6 ème One man show en rodage Maxim Martin 2 août 2024 18 octobre 2024 Tournée Million Lights Gabriella Tournée d’adieu Patrick Norman 6 mai 2024 1155071124 Maintenant sièges assignés et réservés | INFODIMANCHE Le 13 mars 2024 < 39 • CULTUREL