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Une démarche qu’il garde d’abord pour lui. «Je n’en ai pas trop parlé avant [d’être confirmé comme donneur], mais ensuite tout le monde était d’accord. Ma femme était plus nerveuse, mais ils comprenaient. Si tu peux le faire et que tu as la santé pour le faire, en plus, c’est mon frère!» Leurs retrouvailles dans la chambre de Daniel quelques jours après l’opération sera aussi pour les deux un moment fort. «Et tu sais quoi, même si nous n’étions pas sur le même étage, nous avions le même numéro de chambre, c’est spé- cial», souligne Daniel. Cette proximité, encore et toujours. REIN Attablés dans la cuisine de Daniel Francoeur et de sa conjointe Guylaine Lévesque, les deux frères remontent ensemble le fil du temps. «Tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas donné un bon rein», lance Gaston. «Il fonctionnait déjà sur la table d’opération», relance Daniel, encore amusé de l’anecdote. Malgré les rires, on comprend que les derniers mois ont été éprouvants pour Daniel. L’été dernier, ses jambes étaient tellement enflées qu’il devait retirer les feutres de ses bottes de travail d’hiver pour réussir à se chausser. Les départs à l’aurore pour être à temps aux nombreux rendez-vous médicaux à Québec ont aussi pesé lourd. Et il y a ces longues nuits d’hospitalisation où le sommeil s’est fait rare. La solidarité qui caractérise la famille se manifeste jusqu’au matin de l’opération, le 15 mars dernier, où Nancy et Sylvie, les deux filles de Daniel, attendent à proximité de l’entrée de l’Hôtel-Dieu leur oncle avec une pan- carte sur laquelle il est écrit «merci» avec un cœur. «Ça donne du “guts” comme on dit», admet Gaston. Deux poiriers ont aussi été plantés dans leur cour arrière du rang 2, un symbole pour les deux hommes. Une plaque illustrant deux arbres a aussi été confectionnée. «Les racines, c’est la base, c’est la famille, les arbres les représentent, et les feuilles qui se rejoignent, c’est leur lien», explique Mme Lévesque. Et après les problèmes de santé, l’opération, les privations, c’était enfin le retour à la maison. La première chose qu’il souhaite manger ? «Une banane, répond en riant Daniel Francoeur. C’est plein de potassium, alors avec mes reins, c’est la première chose qu’ils m’ont enlevée. Ça faisait longtemps. Alors quand je suis sorti de l’hôpital, une banane c’est ça que je voulais !» Et c’est entouré de leur famille, la grande famille des Francoeur, qu’ils ont célébré leur retour à Saint-Louis-du-Ha! Ha!, il y a quelques semaines. Deux frères entourés de la fratrie, mais aussi et surtout de leurs conjointes respectives, Guylaine Lévesque et Solange Plourde ainsi que de leurs enfants, Nancy, Sylvie et Steve pour Daniel, sans oublier les petits-enfants, et Anne- Marie, Patrick et Samuel pour Gaston. Et ils seront sans doute nombreux présents à Sherbrooke lorsque Gaston se verra remettre une médaille pour son don de vie. Entouré des siens, entouré d’amour. Parce que parfois, un rein, c’est avant tout une question de cœur. FD > S’il ne cache pas qu’il s’agit d’une impor- tante opération, Gaston Francoeur a tenu à se faire rassurant. «Pour moi, ça n’a pas été difficile. Le soir après mon opération j’ai soupé normalement ! J’ai été seulement deux jours à l’hôpital, deux jours au condo que nous avions loué à Québec, et la cinquième journée, j’étais déjà de retour ici», raconte le donneur. C’est précisément le message qu’il souhaite envoyer aux potentiels donneurs, de ne pas avoir peur. «Aujourd’hui, je ne sens aucune différence. Quand je prends ma douche, je vois bien les marques de laparoscopie et de la laparotomie pour sortir le rein, mais c’est tout. Dans le futur, j’aurai un test supplémen- taire pour la créatine, mais pas plus que ça. Mon frère, lui… ben il est là», lance l’ainé du duo, les yeux brillants. De son côté, l’opéra- tion a été plus difficile pour Daniel. Il a d’abord passé 10 jours à l’hôpital à la suite de la greffe. Mais après une période de 10 jours il a dû être réadmis pour un problème nécessitant l’installation de trois drains. «J’ai failli être opé- ré à nouveau. Le rein fonctionnait bien, mais la lymphe poussait sur la veine du greffon», explique-t-il. Si cette compatibilité extraordinaire entre Gaston et Daniel n’exempte pas les risques de rejet, elle assure une résistance accrue aux maladies. «Au tout début, je devais quand même prendre 32 pilules par jour. C’est le rein de mon frère, mais ça reste un corps étranger.» Tant Daniel que Gaston Francoeur ont tenu à souligner la qualité des soins reçus à l’Hôtel- Dieu de Québec. Non seulement les soins, mais la qualité du personnel aussi bienveillant qu’attentionné. Donner un organe de son vivant < SUITE DE LA PAGE 4 1155182823 19, rue Principale, Saint-Arsène 418 862-6183 Produits disponibles : - Fraises - Fleurs d’ail - Rhubarbe L’autocueillette est débutée! Nous avons hâte de vous accueillir. Le temps des fraises c’est maintenant! Nous recherchons : Cueilleurs et cueilleuses de fraises, framboises et bleuets Le 12 juillet 2023 < 5 | INFODIMANCHE • ACTUALITÉ
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