LE CONTENU DE CE JOURNAL NE PEUT ÊTRE REPRODUIT SANS L’AUTORISATION EXPRESSE DE LA DIRECTION. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec 1992 ISSN 1192-1579 Société canadienne des postes Envois de publications canadiennes Contrat de vente no 0139858 Abonnement annuel : 115$ au Canada (tx incluses) 320$ aux États-Unis (tx incluses) T I R A G E C E R T I F I É H E B D O S Q U É B E C I N C . 31 170 COPIES JOURNAL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ LE MERCREDI PAR : Les Éditions Info Dimanche Inc. 72, rue Fraser, Rivière-du-Loup, G5R 1C6 Tél. : 418 862-1911 • Téléc. : 418 862-6165 Site : www.infodimanche.com COURRIEL JOURNALISTES :
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Chaque assaut me rappelle que juste à côté du trou géant dans lequel s’affairent les machines du capitalisme sauvage, des personnes âgées, plus âgées que moi devrais-je dire… doivent res- sentir cet assaut de manière encore plus ignoble. On leur avait promis une belle maison et mainte- nant elles doivent penser qu’on leur a joué un sale tour puisque les voilà en enfer avant même que de mourir. Après le massacre de la nature et du quartier, voilà qu’on sacrifie les derniers jours de ceux à qui on devrait assurer la paix! Que notre beau système de santé, qui n’avait pas besoin de ça pour ternir sa réputation déjà mal en point, n’ait pas réagi publiquement et efficacement pour prévenir une telle horreur, ça me donne car- rément mal au cœur. Au lieu de ça, on travaille à relocaliser le CLSC dans ce contexte insensé! Vous pensiez que j’avais pris mon trou? N’en croyez rien! Avec chaque jour qui passe, la rage monte d’un cran. Quand bien même je ne vou- drais plus y penser, il y a un petit quelque chose qui s’impose dans mon champ de vision à tout instant, un certain vacarme qui me secoue hors du lit le matin, des vibrations qui montent des pieds à la tête à longueur de jour. J’espère que vous vous souviendrez, Louperivois, quand vous aurez ce beau «progra» de neuf étages bien étampé dans votre si beau paysage bas-lauren- tien, du tort que vous aurez laissé faire à une par- tie de votre population. Et gare à celui qui osera me dire innocemment, «Je ne pensais pas que ce serait si pire que ça!» Jocelyne Gaudreau, résidente de la rue Saint-Louis à Rivière-du-Loup Décès d’un travailleur chez Premier Tech : la CNESST dépose son rapport La CNESST a présenté son rapport d’enquête, ce mercredi 28 juin, à Rimouski. Le document, d’une trentaine de pages, revient sur les événements, les causes de l’accident et les demandes de la Commission à l’employeur à la suite du drame. Le tragique accident a couté la vie à Jean- Xavier Plourde, le 26 juillet 2022, sur un terrain de Premier Horticulture, une division de Premier Tech. Selon les inspecteurs de la CNESST, les évènements se sont produits lorsque le jeune homme de 18 ans participait, avec un de ses col- lègues, à la récupération d’un tracteur qui s’était enlisé. Un tracteur-remorqueur, et différents accessoires, étaient alors utilisés. Lors d’une tentative de récupération, une chape de fabrication artisanale a cédé, et des morceaux de celle-ci ont été projetés par l’élin- gue qui était en tension, peut-on lire dans le document. Au moins un de ces morceaux a fra- cassé la fenêtre arrière du tracteur enlisé et frappé à la tête le travailleur qui s’y trouvait. Ce dernier est décédé des suites de ses blessures. Dans leur rapport, les inspecteurs Luc Lepage et Simon-Pierre D’Amours retiennent deux causes principales pour expliquer l’acci- dent, au-delà de la cause factuelle liée au décès. Ils estiment d’une part que «l’employeur n’a défini et n’a prescrit aucune méthode de travail sécuritaire spécifique pour la récupération d’un tracteur enlisé». Ils ajoutent que «l’employeur ne s’est pas assuré que les accessoires utilisés pour la récupération étaient de capacité connue et suffisante.» «Dans les faits, l’enquête a démontré que les travailleurs ne [disposaient] pas de moyens pour évaluer la situation et choisir le matériel néces- saire pour faire la récupération du tracteur», a expliqué Luc Lepage. «Lorsqu’un tracteur est enlisé, les forces impliquées peuvent représenter plusieurs fois le poids du tracteur lui-même, d’où l’importance d’avoir une méthode d’évaluation pour choisir le bon matériel sécuritaire.» Dans ce cas-ci, certains équipements utilisés n’ont pas été en mesure de résister aux forces créées par le remorquage, a précisé son collè- gue, Simon-Pierre D’Amours. «La chape, qui a été le maillon faible du remorquage, était de conception et fabrication artisanale et n’avait donc pas de capacité con- nue. Le boulon de retenue principal a cédé sous les contraintes excessives», a-t-il détaillé. «On parle principalement de la chape, mais aussi d’autres liens de remorquage. La capacité en travail de l’élingue de corde, par exemple, était dépassée», selon les évaluations faites après l’accident, a-t-il ajouté. MESURES À la suite du drame, la CNESST a interdit à l’employeur l’utilisation d’accessoires de fabrica- tion artisanale, tant qu’une ingénieure ou qu’un ingénieur n’aura pas attesté leur capacité de charge et leur utilisation. De plus, la CNESST a interdit l’utilisation de tracteurs pour dégager tout équipement enlisé jusqu’à ce que l’employeur ait élaboré une procédure de récu- pération sécuritaire et ait formé ses travailleurs à ce sujet. Notons toutefois que la CNESST a finalement autorisé l’employeur à reprendre les travaux de dégagement d’équipements enlisés après qu’il s’est engagé à utiliser les services d’une entre- prise spécialisée en remorquage. RÉACTION DE LA FAMILLE Dans une communication envoyée aux médias en matinée, la famille de la victime a mentionné prendre connaissance du rapport de la CNESST avec «une vive émotion». Elle n’a pas souhaité émettre de commentaires, soutenant que le dépôt de ce rapport «n’est pas sans ravi- ver de douloureux souvenirs» pour les proches. Info Dimanche n’a pas sollicité une réaction de la famille à la nouvelle. Celle-ci a été trans- mise par l’entremise d’une entreprise de commu- nications. SUIVIS DE L’ENQUÊTE Pour la suite des choses, la CNESST trans- mettra une copie du rapport d’enquête à l’Association de la tourbe de sphaigne cana- dienne, à l’Association des producteurs de tourbe horticole du Québec et à l’Association des producteurs de tourbe du Nouveau- Brunswick afin qu’elles informent leurs membres des conclusions de l’enquête. Une copie du rapport sera également transmise à l’Union des producteurs agricoles ainsi qu’à l’Association canadienne de sécurité agricole. PAR MARC-ANTOINE PAQUIN > Trois causes ont été identifiées par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) pour expliquer le décès d’un jeune tra- vailleur de l’entreprise Premier Tech, à Saint-Antonin, en juillet 2022. Parmi cel- les-ci : le fait que l’employeur ne se soit pas assuré que les équipements utilisés – dont certains étaient de fabrication artisanale – avaient «la capacité nécessaire» pour effectuer la tâche demandée. PHOTO : CNESST N.D.L.R. La direction se réserve le droit d’abréger certaines lettres. L’opinion des lecteurs exprimée dans cette page n’engage que leur auteur et ne reflète d’aucune façon la position du journal. OPINION DU LECTEUR | INFODIMANCHE Le 12 juillet 2023 • ACTUALITÉ 10 >