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Éric-André Paquin, le gars des vues «Ce que j’aime, c’est faire partie de l’équipe. Chaque film que je fais, c’est comme si j’allais chercher un diplôme de Harvard. Tous les gars avec qui je travaille, ils sont fiers», lance Éric- André Paquin. Ce technicien d’effets spéciaux compte plus d’une trentaine d’années d’expérience sur les plateaux de tournage, principalement à Montréal. «C’est moi, le gars des vues», plai- sante-t-il. Les producteurs ont besoin qu’une voi- ture soit projetée pour l’une des scènes? Les techniciens d’effets spéciaux mécaniques s’attè- lent à la tâche. Un canon à azote, qu’ils conçoivent eux- mêmes, permet de projeter le véhicule sur une bonne distance, en studio. «Quand on envoie la sauce, ça part et ça fait 2 000 pieds…Une vraie voiture! On fait des tests de pression […] On tra- vaille pendant un mois sur une prise, juste pour la répétition. On travaille fort pour arriver à ça», explique Éric-André Paquin. Une prise de cinq secondes peut parfois demander trois mois de travail avant le tour- nage, comme dans le film Transformers, où un capotage d’autobus a demandé beaucoup de préparation en amont. Explosions, impacts, accidents, feu, tous les effets y passent. Parfois, les effets spéciaux sont un peu moins spectacu- laires, mais ils rendent les prises plus vivantes. Une voiture modifiée quitte un garage. «Qu’est-ce que je peux faire là-dessus ? J’ai uti- lisé de la terre à foulon. C’est super volatile. J’en mets un peu par terre, quand la voiture part, ça fait un nuage de poussière.» Les feux de camp sont créés par des barres à feu à intensité réglable conçues par la produc- tion. «Ça ne fait pas de fumée, donc ça n’incom- mode pas les acteurs», résume le technicien d’effets spéciaux. Ce dernier possède ses permis de pyrotechnicien. LA PIQURE DU CINÉMA Éric-André Paquin est tombé dans le cinéma comme Obélix dans la potion magique. «J’ai tou- jours aimé les films. Mon rêve, quand j’étais jeune, c’était de faire les James Bond […] Si j’en fais un, je vais pouvoir prendre ma retraite. C’est un rêve d’enfance. J’aime beaucoup la science- fiction aussi. Quand j’étais petit, j’écoutais beau- coup la télé», raconte-t-il. Cosmos 1999 a mar- qué sa jeunesse, dans les années 1970. Lorsque la superproduction High Lander, avec l’acteur Christophe Lambert, s’est pointée à Montréal il y a une trentaine d’années, il était hors de question qu’il laisse passer cette opportunité. «Je voulais être sur ce show-là. Je n’avais aucune expérience et je ne savais pas comment ça fonctionnait. J’étais jeune. Je suis allé propo- ser une centaine de figurants à la production en échange d’un travail», se souvient Éric-André Paquin. Il s’est servi de l’émission Fax 57 à MusiquePlus pour recruter des figurants. Il en a finalement trouvé 300, avec l’aide d’un ami. Il a été engagé comme assistant de production. «C’est là que j’ai vu des gars d’effets spéciaux travailler pour la première fois. Je me suis dit ‘’c’est ça que je veux faire’’. Je n’en reve- nais pas.» Il a commencé dans le milieu du cinéma en tant que commis d’atelier en préparant les com- mandes et en remplissant les camions de l’équi- pement nécessaire aux effets spéciaux. «C’est de l’équipement qui n’existe pas, ce sont les gars qui inventent ça. Une barre à feu, si tu veux en acheter une, ils ne t’en vendront pas. C’est de la machinerie.» Au fil des années, il a appris à travailler le métal, à souder et à construire des machines hydrauliques. «En fait, c’est une job de mécani- cien quand tu y penses», résume le technicien d’effets spéciaux. Pour lui, chaque film est comme une expédi- tion en montagne. Les heures de travail sont lon- gues, et les nuits, plutôt courtes. Travailler dans le milieu du cinéma, sa passion, en vaut la chandelle. Éric-André Paquin a même travaillé avec l’une de ses idoles, Piers Brosnan, l’un des acteurs des James Bond, pour le film «Grey Owl», à la fin des années 1990. Plus récemment, il a fait les effets spéciaux du film «Moonfall», avec Halle Berry. Il n’a qu’un conseil pour les jeunes qui hésitent à se lancer à la poursuite de leurs rêves. «Prends une chance. Si la porte est trop grande pour toi, essaie-la pareil. On ne sait jamais.» Des effets spéciaux lors du tournage du film Moonfall. PHOTO : FOURNIE PAR ÉRIC-ANDRÉ PAQUIN Éric-André Paquin entouré des acteurs Annie Galipeau et Pierce Brosnan du film «Grey Owl». [email protected] PAR ANDRÉANNE LEBEL > Le nom d’un citoyen de Notre-Dame-des- Neiges figurera au générique de la super- production américaine «Transformers : le réveil des bêtes», dont la sortie en salle est prévue le 9 juin aux États-Unis. Éric-André Paquin a travaillé pendant des mois sur le plateau de tournage comme technicien d’effets spéciaux mécaniques pour MFX Productions. Appel de projets culturels de l’EDC de la Ville de Trois-Pistoles La Ville de Trois-Pistoles lance un appel de pro- jets culturels issu de l’Entente de développement culturel (EDC) 2021-2023 conclue avec le ministère de la Culture et des Communications. Ce fonds a pour objectif d’appuyer des initia- tives culturelles visant à bonifier l’offre en culture sur le territoire de la ville, à soutenir le dyna- misme culturel pistolois, à faciliter l’accès aux arts et à contribuer à la vitalité culturelle propre à Trois-Pistoles. Pour être admissibles, les projets culturels doivent se réaliser à Trois-Pistoles d’ici le 31 décembre 2023 et s’inscrire dans l’un ou plu- sieurs des secteurs suivants : arts de la scène, arts visuels, loisir culturel, médias, cinéma, appropriation du numérique, lettres et littéra- ture, métiers d’art et patrimoine. Les projets soutenus doivent être élaborés et promus par un organisme de Trois-Pistoles et se dérouler dans leur intégralité dans la ville. Ils doivent favoriser l’inclusion sociale et encoura- ger la diversité culturelle. Pour plus d’informa- tion, rendez-vous au www.ville-trois-pisto- les.ca/actualites ou communiquez directement avec Sara Amélie Bellavance, directrice du ser- vice de la culture et des communications aux coordonnées suivantes : 418 851-1995 *4230 ou [email protected] . La date butoir pour déposer une demande est fixée à 16 h le 26 mai. SOIRÉE 100 % LATINO Au profit de votre Jeudi 18mai 19h30 Super bar (2 e étage) 414 Lafontaine, Rivière-du-Loup ans Entrée 20 $ 1158011923 | INFODIMANCHE Le 10 mai 2023 < 47 • CULTUREL

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