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Fraude : histoire d’horreur pour une résidente de Pohénégamook «Tout de suite, il me met dans un état de danger», raconte Claudie Lavoie, en ligne avec un présumé employé de son institution financière. Le fraudeur à l’autre bout du fil lui explique qu’une transaction douteuse a été effectuée sur sa carte de crédit pour un mon- tant de 2 500 $ en cryptomonnaie. Une commande sur «Shein» aurait aussi été réalisée. «Est-ce que c’est vous?, lui demande- t-il. C’est sûr qu’il y a des sites qui sont moins sécuritaires…» Avant de répondre aux questions insistan- tes, Mme Lavoie souhaitait se rassurer. Compréhensif, l’homme lui indique d’aller véri- fier le numéro de téléphone de Cartes de crédit Desjardins sur Internet et raccroche. Elle s’exé- cute. Lorsqu’il rappelle, le bon numéro s’affi- che. «Je me dis : “Bon ça doit être vrai!“, tout en restant toujours méfiante.» Claudie Lavoie est claire : aucun mot de passe, numéro d’identification personnel, infor- mations confidentielles n’a été dévoilé au fraudeur. Les seuls éléments partagés ont été le montant de son dernier paiement fait par carte de crédit ainsi que la somme de sa dernière facture payée à Bell. Il souhaitait qu’elle se connecte sur son Espace Bell, ce qu’elle a refusé. Un texto d’identification a suivi, le même genre de technique qu’utilisent certaines insti- tutions financières et même des réseaux sociaux pour vérifier l’identité d’une personne. À nouveau, l’homme au bout du fil lui répète de ne pas s’inquiéter, ce qui a tôt fait de semer la panique chez Mme Lavoie. Elle lui spécifie d’annuler toutes ses cartes, de suspendre les activités de son compte afin que ses informa- tions et son identité soient en sécurité. «On fait aussi vite que l’on peut», lui a-t-il répondu, en la mettant en attente. Après coup, la Pohénégamookoise réalise que le temps comptait, beaucoup plus qu’elle ne le croyait. «Il faudrait que ça aille plus vite, la ligne va couper, je suis à un endroit où le réseau se perd», soutient-elle lorsqu’il reprend la ligne. À ce moment, elle voit ses cartes de paiement disparaitre de son télé- phone et l’homme lui coupe la ligne au nez. Son cellulaire n’a plus aucune donnée ni réseau. Elle est à fleur de peau. Mme Lavoie se rend donc au dépanneur le plus proche pour emprunter un téléphone afin d’appeler Desjardins et Bell. Sans contredit, ils lui men- tionnent qu’elle est en train de se faire usurper son identité. Bell lui indique qu’elle doit immédia- tement retirer sa carte SIM, fermer son téléphone et se rendre à Québec. Étant à plus de deux heures de route et sentant la panique bouillonner en elle, Mme Lavoie saute dans sa voi- ture et se rend à Rivière-du-Loup chez Docteur Phone. «Je me suis sentie en danger», confie-t-elle. Les employés de l’entreprise l’ont prise en charge et sont restés avec elle jusqu’à 22 h 30 minimum ce soir-là, alors que le magasin ferme généralement à 21 h. Avec leur travail, les ten- tatives de fraude de l’arnaqueur ont été blo- quées et Mme Lavoie s’en est sortie, mais elle reste marquée de cette situation qui l’a mise dans un état de vulnérabilité constant. PLAINTE Claudie Lavoie a effectué une plainte for- melle à la Sûreté du Québec le soir même de l’incident. Une enquête est présentement en cours et est entre les mains de Cybercriminalité Rimouski puisque plusieurs cas de clonage de carte SIM ont été répertoriés récemment. Selon le Centre antifraude Canada, elle aurait été victime d’un «SIM swapping», c’est-à-dire un échange de carte SIM. Avec son nom, son numéro de télé- phone ainsi que le montant de sa dernière facture Bell, et peut-être même d’autres données person- nelles recueillies sur Internet, le fraudeur s’est fait passer pour Mme Lavoie auprès de son fournisseur de téléphonie mobile. Il a ainsi pu diriger son numéro de téléphone vers une nou- velle carte SIM qu’il possédait, pouvant accé- der à ses messages textes et appels. Quand cette dernière a reçu le texto d’authentification à chiffres du présumé employé de Desjardins, en réalité, il essayait déjà de prendre posses- sion ses comptes bancaires. «Avoir attendu une heure ou deux, il aurait été trop tard», révèle-t-elle. [email protected] PAR LYDIA BARNABÉ-ROY > Initiative de journalisme local Le cellulaire sonne, sur l’afficheur : son ins- titution financière. Déjà, Claudie Lavoie de Pohénégamook, qui est en train de maga- siner à Témiscouata-sur-le-Lac en ce 10 novembre, se demande ce qui se passe. Elle choisit d’ignorer son téléphone. Quelques instants plus tard, un second appel. «Ils laisseront un message», se dit- elle. À la troisième tentative, la Pohénégamookoise s’inquiète, elle répond. Sans qu’elle ne le sache, une course contre la montre commence. PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK Je me suis sentie en danger. CLAUDIE LAVOIE I MME R S I ON AN G L A I S E Durée : 3 semaines - 5 jours - 90 heures Quand : du 16 janvier au 3 février 2023 Date limite d’inscr iption : 6 janvier 2023 à 12 h Coût : 150 $ par personne * * Les entreprises peuvent b énéficier d’un soutien financier. Certaines c onditions s ’ appliquent . Information et inscription : sae@ c egeprdl .ca • 418 862-6903, poste 2119 c ollegia . q c.c a/sae/langues Une formule intensive de niveau débutant offerte ici, sans frais de séjour. Co m préhension, rédaction et conversation. Ce programme s’adresse aux entreprises et aux personnes sur le marché du travail, avec ou sans emploi. 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