C’est d’ailleurs avec cet état d’esprit que l’athlète aborde le dernier droit du processus de sélection qui mènera à la formation de l’équipe nationale senior en vue de la prochaine Coupe du monde féminine de rugby prévue cet automne en Nouvelle-Zélande. Après une première présence au pays du kiwi en juin, puis un camp d’entrainement en Colombie-Britannique plus tôt cet été – lors duquel la formation canadienne a vaincu l’Italie 24-14 –, Justine Pelletier entamera bientôt la dernière étape du processus à Halifax à compter du 18 aout avec une trentaine de ses coéquipières. L’athlète louperivoise est d’ailleurs déjà sur place. De leur propre initiative, avec leurs pro- pres moyens, plusieurs membres du programme national s’y sont donnés rendez-vous en avance afin d’avoir plus de temps pour travailler ensem- ble, bien au fait que la réussite collective aura un impact sur leur réussite individuelle. «Cette année, on avait seulement 20 jours de camp officiel, ce qui n’est pas beaucoup pour construire un projet de jeu et des connexions. Tout le monde va donc être là au minimum une semaine à l’avance pour tout faire ensemble et créer une meilleure chimie», a expliqué l’athlète louprivoise, la semaine dernière. «L’objectif, c’est vraiment de peaufiner le plan de jeu et nos réflexes ensemble […] C’est un peu une course contre la montre actuellement, on a encore beaucoup de boulot, mais ça avance super bien.» Déjà, l’idée porte ses fruits. La dernière tran- che du camp d’entrainement n’est pas commen- cée, mais il y a du progrès, constate la Louperivoise. «On est une grande nation, on n’a donc pas la chance de se voir beaucoup comme les athlètes d’autres pays d’Europe. Je pense que l’effort supplémentaire qu’on fait cet été va vrai- ment valoir la peine», a-t-elle partagé, se réjouissant d’observer une volonté chez ses coéquipières de maximiser le succès du groupe, malgré la pression des sélections. «C’est certain qu’il y a un côté individuel pour les sélections quand on parle de la qualité du jeu et de la technique […] Mais si tu joues individuel- lement, il n’y aura pas de groupe. En ce moment, chaque personne a un objectif collectif d’abord et c’est pour ça que nous sommes toutes ici. C’est en ayant du succès ensemble que nous en aurons individuellement.» Justine Pelletier comprend bien l’importance du travail d’équipe. Il est d’ailleurs au cœur du rôle qu’elle occupe au sein de la formation. Comme demi de mêlée, c’est à elle que revient la responsabilité de diriger le jeu et de donner le ballon selon les stratégies choisies. «C’est moi qui donne le rythme au jeu et qui décide dans quelle direction on va comme équipe. Si le collectif ne m’offre pas d’options, ou si je ne suis pas le plan de jeu établi, ça ne fonctionnera pas. On a besoin de chacune d’entre nous. Mon rôle, c’est aussi de communi- quer et d’écouter.» Justine Pelletier occupe le rôle de demi de mêlée depuis plus de 6 ans. Elle s’est spécialisée à cette position avec le Rouge et Or de l’Université Laval et le Club de rugby de Québec. Elle s’est développée encore davantage avec l’équipe professionnelle des Lionnes du Stade bordelais en France. «J’ai commencé le rugby assez tard, alors mes instincts et automatismes se sont développés plus tard aussi. Mais maintenant que j’ai plus d’expérience, je pense que ça paraît dans mon jeu et dans ma façon de réfléchir sur le terrain», a-t-elle analysé. «Le fait que le rugby soit ma priorité depuis mon arrivée en France, ç’a changé les choses aussi. J’ai beaucoup de pratiques, de matchs, de répétitions... Le rugby français est un peu plus instinctif également. Je prends beaucoup de décisions et je pense vraiment que ça m’a apporté beaucoup.» Rappelons que l’équipe élite des Lionnes a connu une excellente saison, terminant au sein du top 4 des meilleures formations de la ligue et prouvant une très belle progression. Jamais le club n’avait atteint la demi-finale de la Ligue élite féminine. Un succès possible grâce à la par- ticipation de quelques athlètes canadiennes qui se consacreront maintenant au succès du Canada en Nouvelle-Zélande. Rugby Canada devrait faire l’annonce de la sélection finale de l’équipe canadienne le 29 aout prochain. Si elle est retenue au sein de la délégation, Pelletier quittera pour une nou- velle aventure de deux mois. L’équipe avant tout pour Justine Pelletier • MARC-ANTOINE PAQUIN
[email protected] Au cours des derniers mois, la joueuse de rugby louperivoise Justine Pelletier a voyagé aux quatre coins du globe avec ses coéquipières du programme national de rugby canadien. Plusieurs destinations ont été visitées, de nouvelles amitiés ont été créées, mais l’objectif commun a tou- jours été le même : bâtir un groupe uni, fort et prêt pour le défi à venir. Justine Pelletier, en bas, à gauche. PHOTO : RUGBY CANADA L’ancien directeur administratif des Albatros du Collège Notre-Dame, Charles Juneau, continue de grimper les éche- lons dans le monde du hockey. Le passionné vient d’être engagé par le Rocket de Laval, le club-école du Canadien de Montréal, à titre d’instructeur du service vidéo. Charles Juneau avait la responsabilité de l’ana- lyse vidéo lorsqu’il était entraineur adjoint avec l’Océanic de Rimouski, entre 2014 et 2020. Auparavant, il a été entraîneur adjoint et entraî- neur-chef au sein de différentes équipes dans le hockey mineur, notamment au sein de la Structure intégrée des Albatros. Dans la région, il a notamment été entraineur- chef au niveau Pee-Wee AA et Bantam AA entre 2009 et 2011. Il ensuite fait le saut dans le midget AAA avec le Phénix du Collège Esther-Blondin, avant de revenir diriger le Midget Espoir (à Mont- Joli) en 2013. Charles Juneau fait le saut chez les pros PHOTO : ARCHIVES, HUGUES ALBERT MAP INFODIMANCHE • LE 17 AOÛT 2022 49 SPORT