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Parmi les corridors, 8 seront destinés à la grande faune, tels que les cerfs, les orignaux, puis les 23 autres seront réservés à la petite et moyenne faune comme les renards, les marmot- tes, les visons, les grenouilles, les salamandres, etc. Malgré les différents types de ponceau à fabriquer (sec ou humide), la biologiste explique la difficulté de désigner les endroits clefs où les installer. Même si des recherches ont été réali- sées, aucune tendance générale ne s’en est déga- gée, car très peu d’études ont été effectuées sur le sujet. En se fiant aux données d’accidents de l’ancienne route 185 dénombrant 131 collisions avec la grande faune entre 2016 et 2021, d’un inventaire aérien, d’une carte écoforestière, puis de discussions avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ainsi que les acteurs de la région, des emplacements ont été choisis. Des milieux attrayants et référentiels ont été sélec- tionnés pour attirer les animaux à traverser de l’autre côté de la route tels que les abords de cours d’eau, des fonds de vallée ainsi que des couverts de forêt intéressants. «La 85 est comme un grand laboratoire où l’on veut tester la préférence d’utilisation de diffé- rents passages fauniques», déclare Mme Héon. Des ponceaux secs détenant des tunnels de 300, 600 et 900 millimètres feront l’objet d’un dispo- sitif expérimental qui aura un suivi universitaire. Des caméras vidéo et thermiques risquent d’être fixées à l’intérieur afin de savoir si les passages sont utilisés, le nombre de bêtes qui traversent ainsi que celles qui rebroussent chemin. Ce der- nier élément permettrait de vérifier si les ani- maux s’acclimatent aux passages au fil du temps. Elle ajoute que les conclusions et données recueillies pourront servir lors d’autres projets routiers réalisés au Québec. DES QUESTIONS DE SÉCURITÉ Le premier point majeur à l’installation de pas- sages fauniques est la sécurité routière. «La route 185 était quand même assez accidentogène. Il y avait une part des collisions qui provenait de la grande faune, des cervidés», confie la biologiste. Même si des clôtures d’exclusion installées tout au long de l’autoroute Claude Béchard visent à diminuer la mortalité des conducteurs en empê- chant les chevreuils et orignaux de se retrouver sur la chaussée, des brèches sont parfois obser- vées. Ces zones d’intrusion peuvent notamment se situer au niveau des bretelles d’entrée et de sortie de l’autoroute, où les clôtures ne peuvent s’appuyer sur des structures pour rester étanches. «Donc une autoroute, même si certaines bêtes sont capables de passer à travers le maillage des clôtures grande faune, ça reste une entrave aux déplacements», indique Jessy Héon en spécifiant que cela concerne majoritairement les animaux de petite taille. La migration des espèces est aussi un phénomène qui joue pour beaucoup dans la création de corridors écologiques. Avec le réchauffement climatique, les animaux sont appelés à se déplacer dans les prochaines années, voire décennies, d’après la biologiste. Des organismes de conservation ont appris au ministère des Transports que la région de la phase III de la 85 constitue un axe de déplacement majeur pour plusieurs espèces ani- males partant des États-Unis pour remonter vers la Gaspésie. Sans traverse, les animaux possèdent moins d’endroits pour se reproduire, s’alimenter, s’abri- ter et s’adapter aux changements climatiques. En restant au même emplacement, la force généti- que diminue puisqu’ils sont obligés de s’accou- pler entre eux. Ainsi, les passages aménagés par le ministère des Transports assurent une connec- tivité faunique importante dans la pérennité des espèces animales. La biologiste Jessy Héon. PHOTO: LYDIA BARNABÉ-ROY PHOTO: LYDIA BARNABÉ-ROY • LYDIA BARNABÉ-ROY Initiative de journalisme local [email protected] Les usagers de l’autoroute 85 ne s’en ren- dent pas compte, mais déjà plusieurs passages fauniques ont été aménagés sous l’axe routier de grande envergure. Au total, 31 traverses sont ou seront créées sur les 40 kilomètres de la phase III de la construction de l’autoroute Claude Béchard. Jessy Héon, biologiste au ministère des Transports pour le pro- jet de la 85 mentionne que les infrastruc- tures mises en place serviront de labora- toire pour le reste du Québec. HORIZON-NATURE BAS-SAINT-LAURENT C’est à ce moment que l’organisme Horizon-Nature Bas-Saint-Laurent fait son entrée : «C’est pour que les passages ne deviennent pas caducs, pour que la pérennité soit assurée et qu’au bout du passage il n’y ait pas de décapage de sols, des déforestations afin de renforcer la con- nectivité faunique à plus long terme», précise Mme Héon. Horizon-Nature a organisé un grand rassemblement régional concernant la connectivité éco- logique, ce 9 juin, afin d’informer sur l’importance des passages fauniques et des stratégies à prioriser pour conserver les milieux naturels. Mikaël Jaffré, directeur général ainsi qu’Ariane Breault biologiste et chargée de projet ont expliqué leur travail de sensibilisation, de conserva- tion, de sécurité ainsi que de communication qui touchent les propriétaires des terres situées aux extrémités des passages fauniques. Phase III de l’autoroute 85 : Un laboratoire de passages fauniques AVIS DE CONVOCATION 1157172422 45 e assemblée générale annuelle Vous êtes cordialement invité.e à la 45e assemblée générale annuelle du Musée du Bas-Saint-Laurent qui aura lieu le: Mercredi 22 juin 2022 à 18 h 30 Auditorium Vidéotron, Musée du Bas-Saint-Laurent 300 rue Saint-Pierre, Rivière-du-Loup Nous vous rappelons que toute assemblée générale est publique et que tout membre en règle du Musée a droit de vote. Prenez note également que des postes au sein du conseil d’administration du Musée sont à combler. Il vous sera présenté les rapports financier et annuel 2021-2022 ainsi que les projets et activités 2022-2023. Bienvenue à tous et à toutes! LE 15 JUIN 2022 • INFODIMANCHE 14 ACTUALITÉ

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