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Quelques semaines à peine après avoir été cou- ronnée championne canadienne de boxe olympi- que en Colombie-Britannique, le 27 avril 2019, l’athlète du Témiscouata a vite réalisé qu’elle n’était pas dans les bonnes grâces de l’équipe canadienne et de la direction haute performance de Boxe Canada. Malgré un curriculum vitae enviable, une force de frappe spéciale et une détermination sans pareille, elle a compris qu’on ne croyait pas beau- coup en elle. Tout le positif qu’elle entrevoyait pour la suite de sa carrière amateur s’est rapidement dis- sipé. Un coup de vent. «On m’a dit clairement que j’étais trop vieille pour que ça vaille la peine de me développer. J’avais alors 23 ans et j’étais pratiquement la plus jeune boxeuse de l’équipe. Je ne comprenais pas», a-t-elle partagé. «J’étais dévastée. J'ai quitté l'équipe et arrêté de répondre aux courriels presque immédiatement après.» Leïla Beaudoin s’est ouverte publiquement sur cette histoire les 4 et 5 mai, d’abord sur les réseaux sociaux, puis dans différents médias, alors que les façons de faire de Boxe Canada étaient vivement critiquées à l’échelle nationale. Une centaine d’anciens athlètes, d’entraineurs et d’officiels, dont elle fait partie, ont signé une lettre dénonçant «une culture toxique et de peur» au sein de l’organi- sation. Les signataires reprochaient des abus graves en lien avec la gouvernance, la transparence, la sécu- rité, la culture toxique, le harcèlement et le favori- tisme. Ils exigeaient aussi une enquête indépen- dante et la démission du directeur de la haute performance, Daniel Trépanier, ce qui est finale- ment survenu au cours de la dernière fin de semaine. «C’est Daniel qui m’a dit qu’il était tard pour mon développement. J’étais bouche bée à ce moment-là. Ce n’était tellement pas ce à quoi je m’attendais. Il m’a ensuite proposé d’être une par- tenaire d’entrainement pour une de ses athlètes», se souvient Leïla Beaudoin. Cette conversation a eu lieu en marge d’un camp d’évaluation physique avec l’équipe nationale de boxe, quelques semaines seulement après son triomphe à Victoria, raconte l’athlète. «On a effectué plusieurs tests sur la vitesse et la puissance de nos coups, des tests physiques. C’était pour se comparer entre nous, mais je n’ai jamais vu les résultats, même si je pensais avoir très bien fait. Avec le recul, je crois que c’était de la poudre aux yeux pour nous faire croire qu’on avait une chance.» Elle a aussi en mémoire une séance d’entraine- ment en particulier. «Ma partenaire m’a littérale- ment démolie dans le ring lors d’une séance de sparring. Elle voulait m’arracher la tête et j’ai su plus tard que c’est ce qui lui était demandé. C’est ce que Daniel Trépanier voulait de ses athlètes, mais elle était victime là-dedans elle aussi. Elle était prise là-dedans.» «Avant ces trois jours-là, j’étais prête à déména- ger à Montréal, à me centraliser à l’Institut national du sport. Je pensais que les choses allaient finale- ment se placer et je pensais avoir une chance de m’imposer à l’international. Mes coachs aussi étaient enthousiastes. Mais j’ai vite compris le jeu de Daniel. Je n’étais qu’un punching bag, un pion pour aider sa boxeuse favorite.» Quelques semaines plus tard, après un été «à être inactive en boxe et hautement démotivée», Leïla Beaudoin a saisi une opportunité de sauter chez les pros avec Eye of the tiger Management. «C'est la meilleure décision de ma vie. Je suis bien gérée, je suis avec une bonne équipe, mais c’est sûr que j’ai toujours un petit gout amer quand je repense à tout ce qui s’est produit.» Leïla Beaudoin connaît plusieurs athlètes – cer- taines ayant participé aux Jeux olympiques – qui ont vécu des abus psychologiques de la part de la haute direction de Boxe Canada. Elle a décidé de s’impliquer dans la dénonciation pour que les cho- ses changent enfin et pour faire comprendre aux amateurs qu’il y a aussi une raison pour laquelle de nombreux athlètes sautent chez les pros rapide- ment. Une porte de sortie pour fuir tout le négatif. Elle s’est d’ailleurs dite très déçue de la réaction initiale de Boxe Canada qui a rappelé avoir effectué des changements importants au cours des derniers mois pour améliorer l’organisa- tion. Au cours des derniers jours, et à la suite du lance- ment d’un examen par la Fédération internationale de boxe (IBA), Boxe Canada a cependant tenu des rencon- tres d’urgence pour discuter des façons d’améliorer la transparence et la gouver- nance de l’organisation. «On m’a arraché mon rêve des mains» - Leïla Beaudoin • MARC-ANTOINE PAQUIN [email protected] Leïla Beaudoin a décidé de faire le saut dans la boxe professionnelle, puisque les portes lui permettant la poursuite de son rêve olympique lui ont été fermées en plein visage du côté amateur au prin- temps 2019. Une réalité qu’elle a toujours du mal à digérer aujourd’hui, bien qu’elle soit très heureuse et bien entourée dans sa carrière chez les pros. PHOTO : MARIE-CLAUDE POIRIER OUVERT 1154171922 Réservez votre départ par téléphone ou sur le site web : 418 854-0539 | www.clubgolftemis.com Valide toute la saison 2022 18 trous après 13 h : 30$ Spécial (4 joueurs) voiturettes incluses : 200 $ Après 13 h, GRATUIT pour un junior de 13 ans ou moins accompagné d’un adulte NOUVEAU MEMBRE : Carte de membre nouveau membre : 515 $ SPÉCIAUX JUSQU’AU 20 JUIN 18 trous : 31 $ 9 trous : 17 $ 6 E ÉDITION ACADÉMIE DE GOLF TÉMIS : 6 À 15 ANS DU 6 AU 29 JUILLET. 40 $ POUR 8 SESSIONS INFODIMANCHE • LE 11 MAI 2022 55 SPORT

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