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Cette étude, dévoilée au début du mois, met en lumière l'existence d'un noyau dur de la popu- lation au sein duquel les enjeux de littératie sont encore plus difficiles à résoudre dans un contexte où le Québec est vivement animé par des enjeux d’inflation et de pénurie de main-d’œuvre. L’auteur Pierre Langlois y explique que la coexistence d’enjeux de littératie et de revenus donne lieu à «une tempête sociale parfaite». «Quand un individu vit des enjeux de précarité de revenus, qu’il tire le diable par la queue tous les mois et qu’il a de la difficulté à payer les dépen- ses courantes, il n’a pas le temps d’arrêt, la quié- tude d’esprit et les ressources suffisantes pour s’engager dans une mécanique de rehaussement de ses compétences de base et suivre une forma- tion scolaire ou professionnelle qui pourrait lui permettre d’augmenter son employabilité et son salaire», note l’économiste. «Cette personne est donc prise dans une trappe de pauvreté, dans une spirale de précarité sociale et économique. Elle ne peut pas s’en sor- tir sans une aide extérieure.» C’est en corrélant les résultats du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes (2012) aux données du dernier recen- sement canadien (2016) sous la perspective du double enjeu de pauvreté économique et sociale, incluant le niveau de littératie, que M. Langlois a été en mesure d’estimer les populations touchées par une spirale de grande vulnérabilité. À Rivière-du-Loup, on estime que plus 1 310 citoyens vivent cette réalité, ce qui repré- sente 8,31 % de la population de 15 ans et plus. Une statistique qui place la ville au-dessus de la moyenne québécoise de 6 % et parmi les endroits au Québec où la proportion de gens tou- chés est la plus élevée. «La question du décrochage scolaire et des fai- bles revenus, celle de la démographie aussi, peu- vent expliquer pourquoi des villes comme Rivière-du-Loup ou autre se retrouvent avec un indice de la sorte. Mais c’est certain que c’est plus simple à identifier pour de grandes villes comme Montréal où on a des données par quartier», note M. Langlois. À titre comparatif, la situation est moins mar- quée à Rimouski où l’indice de grande vulnérabi- lité s’élève à 5,21 %. «La présence d’un pôle uni- versitaire fait une différence, puisqu’elle a un impact sur le nombre de diplômés. On retrouve aussi à Rimouski beaucoup d’emplois dans le domaine des services en santé et en administra- tion publique.» PISTES DE SOLUTION L'existence de cette spirale de vulnérabilité est un enjeu de société important qui doit être reconnu comme tel, estime l'économiste. Il avance qu’une première étape pour lutter effica- cement contre la grande vulnérabilité serait d’associer un programme de requalification des compétences de base à un programme visant un soutien financier minimal à hauteur de la mesure du panier de consommation (MPC) d’un ménage ou d’un individu sans contrainte à l’emploi. Une telle stratégie permettrait à plus de 176 000 per- sonnes de 20 à 59 ans en situation de grande vul- nérabilité de sortir à la fois de la pauvreté écono- mique et sociale. Qui plus est, cette diminution de la grande vul- nérabilité au Québec permettrait d’engendrer une injection économique récurrente de plus d’un milliard de dollars dans le produit intérieur brut (PIB) du Québec, selon sa modélisation. ENJEUX DE LITTÉRATIE PAR MRC L'automne dernier, Pierre Langlois avait réa- lisé une autre étude pour la Fondation. Celle-ci s'intéressait alors aux enjeux locaux de la littéra- tie et démontrait qu'une proportion importante de la population du KRTB peine à comprendre des textes longs et plus complexes. Au KRTB, la situation la plus alarmante était observée au Témiscouata où plus de 60 % de la population âgée de 15 ans et plus ne serait pas en mesure de comprendre un texte long et consi- déré complexe, comme un article spécialisé, par exemple. Ils n'atteindraient ainsi pas, en majorité, le 3e niveau de littératie considéré comme le seuil à atteindre afin de lire des textes denses nécessitant une certaine capacité à interpréter et à donner du sens aux informations. Dans Les Basques, la statistique se situait entre 58 et 60 %. À Rivière-du-Loup? Entre 54 et 58 %, ce qui restait très élevé. L'étude venait aussi confirmer que les régions où le degré de littératie est plus faible possèdent de nombreux points communs. Elles ont une population vieillissante, et leur économie est sou- vent basée sur des secteurs particuliers (liés aux ressources naturelles) comme l’agriculture, les pêches, les mines et la foresterie. Elles sont éga- lement souvent éloignées des grands centres où se trouvent les institutions d’enseignement comme les universités et les cégeps. Plus d’un millier de Louperivois dans une situation de grande vulnérabilité • MARC-ANTOINE PAQUIN [email protected] Environ 8,31 % des citoyens louperivois de 15 ans et plus se trouvent dans une situation qualifiée de grande vulnérabi- lité, c'est-à-dire qu'ils vivent à la fois en situation de pauvreté économique et sociale – ce qui inclut des problèmes en littératie –, selon une récente étude publiée par la Fondation de l'alphabéti- sation du Québec. PHOTO : FRANÇOIS DROUIN Période visée : 2021-10-01 au 2022-09-30 1155011922 Lic 202109030697-01 DERNIER BINGO AVANT LA PÉRIODE ESTIVALE ! 1151191922 INVITATION Assemblée générale annuelle 2022 ORGANISME EN D’ACCOMPAGNEMENT EN GESTION DE CONFLITS… (Gratuit et confidentiel au K.R.T.B.) Venez découvrir l’organisme Équijustice Rivière-du-Loup , nous invitons la population du KRTB à participer à notre AGA. Un gouter vous sera offert. Rendez-vous lundi 13 juin2022 , de 17hà19h à Rivière-du-Loup, aussi disponible par vidéoconférence (via Zoom-contactez-nous si vous ne l’avez jamais utilisé). *** Il est important de nous confirmer votre inscription avant le 10 juin (en personne ou par Zoom) *** Pour information et inscription: 418 867-4083, poste 5, [email protected] Bienvenue à tous et à toutes, votre participation est importante pour nous! LE 11 MAI 2022 • INFODIMANCHE 4 ACTUALITÉ

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