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LE 9 MARS 2022 • INFODIMANCHE 6 ACTUALITÉ Elle se dit révoltée de voir le sort réservé à ses proches et ses amis en perte d’autonomie. Mme Saindon Morin est restée perplexe après la lecture de l’article intitulé «Portrait des res- sources intermédiaires et des résidences pri- vées pour ainés» publié dans les pages d’Info Dimanche le 9 février dernier. Elle a fait parve- nir une lettre d’opinion au journal, dans laquelle elle déplore toute l’attention portée aux infrastructures et aux bâtiments, compara- tivement à celle réservée aux personnes qui y habitent. Son message laisse peu place à l’interprétation. «Oubliez la bâtisse et prenez soin des personnes», lance-t-elle. À travers ses écrits, elle met en lumière les travers du système actuel et soulève plusieurs question- nements concernant les services offerts aux personnes vulnérables. Mme S. Morin déplore à la fois la complexité du système de santé pour les ainés qui ont besoin de soutien à domicile et le sort qui attend les personnes devant quitter leur milieu, loin de leurs pro- ches, afin d’obtenir des soins. «Comment se fait-il que Rivière-du-Loup ne soit pas capable de répondre aux besoins de sa population en ce sens? Est-ce humain comme on l’a fait encore dernièrement de déraciner une personne de Rivière-du-Loup pour lui donner les soins dont elle a besoin loin de sa ville? Est-ce humain de la déraciner loin de sa personne aidante qui doit parcourir plusieurs kilomètres pour lui apporter soutien et réconfort?» Elle souligne aussi le stress et l’insécurité vécus quand ces personnes fragilisées, autant physiquement que mentalement, se retrou- vent dans des lieux étrangers afin d’y recevoir des soins. Pierrette S. Morin souhaite susciter une réflexion et estime que le système est «complètement inhumain et ne tient pas compte de la personne». «Les gens n’ont pas le droit de parole quand ça les concerne.» En dénonçant la situation, elle parle au nom de ses amies, dont les proches ont été transférés hors de leur ville d’appartenance pour résider dans des milieux de soins. PERTE D’AUTONOMIE Il y a deux ans, Pierrette S. Morin a dû faire des choix déchirants. Son conjoint en perte d’autonomie a chuté dans leur condo, un inci- dent qui a nécessité son hospitalisation au Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup. Il a été déplacé du 5e au 6e étage pour être évalué et il y est resté pen- dant deux ou trois semaines. «Je disais à qui voulait l’entendre que quand il partirait de l’hôpital, il irait au CHSLD de Chauffailles ou aux soins palliatifs. Ç’a insulté bien du monde. On m’a répondu que ça ne fonctionne pas comme ça. J’ai continué quand même.» Pierrette S. Morin ajoute que le personnel a bien pris soin de son conjoint au CHRGP. Agissant comme proche aidante, elle savait bien qu’elle n’avait plus la capacité de prendre soin de lui seule s’il retournait vivre à leur condo après son hospitalisation. «J’avais promis que je n’irais jamais le placer. Je lui ai écrit une carte de Noël. Je lui ai dit ‘’mon plus beau cadeau pour toi, c’est la promesse que je n’irai jamais te ‘’parker’’. Que je te garderai, tant et aussi longtemps que je serai capable.’’ Sa carte de Noël, il l’a gardée sur sa table à côté de son fauteuil et il la relisait souvent. Il me le disait souvent que c’était son plus beau cadeau.» Son conjoint Auguste Morin est décédé à 93 ans en 2020, après avoir été transféré à la Maison Desjardins de soins palliatifs du KRTB. L’accessibilité des soins à domicile doit aussi être revue, ajoute l’octogénaire louperi- voise. «Pourquoi nous promettre mer et monde et nous faire une belle romance? Quand c’est le temps d’appliquer, il n’y a rien qui marche […] Si on avait écouté les ergothé- rapeutes, il aurait fallu mettre des barres à la grandeur de l’appartement. On serait devenus fous avec ça. On fait du curatif, mais pas vrai- ment du préventif. On met beaucoup d’atten- tion sur le matériel, mais trop peu sur la per- sonne.» Elle ajoute que personne n’est à l’abri de se retrouver dans cette position en raison d’une chute ou d’un problème de santé inat- tendu. Selon elle, chaque établissement de santé a son examen de conscience à faire. «C’est la même chose pour chacune et chacun de nous qui avons des personnes âgées dans nos familles. Sommes-nous attentifs à leurs besoins, en présence d’une personne aimante?» Cette réflexion occupe tellement son esprit qu’elle en perd le sommeil, c’est pourquoi elle veut passer à l’action et faire bouger les choses. Les années de réduction des couts et de centralisation dans le système de santé ne sont pas étrangères à la situation, estime-t-elle. Bien au fait du fonctionnement du réseau de la santé, Pierrette S. Morin a travaillé pendant une vingtaine d’années comme cheffe du département de nutrition comme diététiste au Centre hospitalier régio- nal du Grand-Portage. «On ne sait pas comment on va finir, mais assurez-vous d’avoir des soins à la maison le plus tôt et le plus longtemps possible. J’invite les gens à calculer ce qu’ils auraient à payer pour qu’une personne vienne prendre soin d’eux à domicile, comparativement au prix d’une résidence, où tout est à la carte». Le mot final revient à Mme Saindon Morin. «Afin de pouvoir ‘’Mourir dans la dignité’’, il est impérieux de vivre dans la dignité.» Se débattre pour vivre et vieillir dans la dignité • ANDRÉANNE LEBEL [email protected] «Enlevez le signe de dollar et mettez les mots compassion, respect, humanité [...] J’ai travaillé toute ma vie et j’aime mieux donner mes économies à une personne qui va être respectueuse et prendre soin de moi plutôt qu’à une compagnie qui ouvre résidence sur rési- dence parce que c’est payant.» Pour Pierrette S. Morin de Rivière-du-Loup, il est primordial de prendre la parole afin de dénoncer les travers du système censé être bâti pour venir en aide aux personnes âgées et vulnérables. PHOTO : ANDRÉANNE LEBEL « J’avais promis que je n’irais jamais le placer. » PIERRETTE S. MORIN 1153141022 Date : Mercredi 16 mars 2022 Heure / Inscription et dîner : à partir de 11 h et dîner à 11 h 30 Endroit : Hôtel Universel Salon Rivière-du-Loup A/B 311 boul. de l’Hôtel de Ville, Rivière-du-Loup Ouverture de l’assemblée : 13 h Marco Dumais, Secrétaire du conseil d’administration AVIS DE CONVOCATION POUR LES MEMBRES Avis est par la présente donné, que l’assemblée générale annuelle d’Agriscar coopérative agricole aura lieu : INSCRIPTION OBLIGATOIRE AU PLUS TARD LE 9 MARS 2022, 418-851-2822 POSTE 2 1155241022 BINGO À la salle des Chevaliers de Colomb de Trois-Pistoles PROCHAIN BINGO LE 16 MARS À 19 H 30 Nous sommes de retour tous les 1 er et 3 ème mercredi du mois Bienvenue à tous! 220, rue Jean-Rioux

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