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La réalisatrice Annie St-Pierre, est née à Saint- Pascal et a grandi à Rivière-du-Loup. Elle a puisé dans ses souvenirs des Noëls de son enfance pour créer ce court-métrage qui parle avant tout d’empathie et d’humanité. «Je pensais avoir fait un film très québécois. Dans le scénario, les premiers mots écrits sont Saint-Pacôme, 24 décembre, 23h. Pour moi, c’était un film qui se passait dans le Bas- du-Fleuve en 1983. Ce n’est pas du tout ce que je reçois comme retour. Je ne m’en fais jamais parler. J’ai des messages Instagram de gens qui viennent de l’Espagne, de l’Iran, du Brésil et qui me disent que j’ai mis le doigt sur ce qu’ils ont vécu dans leur jeunesse lors du temps des Fêtes», constate Annie St-Pierre. «Le ‘’Minuit, Chrétiens’’ de mon film, c’est celui de ma famille, celui que j’ai entendu chanter année après année avec tant d’intensité. Je l’ai mis en film, et de voir qu’il est diffusé un peu partout dans le monde, ça me fait quelque chose de vrai- ment fort. Je l’ai vu dans des grands théâtres, des lieux centenaires où les gens parlaient une autre langue. Ils riaient et chantaient cette chan- son dans leur propre langue. Ça m’a donné une autre perspective. On pense qu’on vit des choses qui sont très locales, mais on se res- semble beaucoup plus que ce qu’on croit […] Pour moi, c’est halluci- nant et c’est la plus belle découverte de tout ce chemin.» «Les grandes cla- ques» s’est promené un peu partout dans le monde, en Grèce, en Turquie, en Espagne, en Italie, au Japon, en Chine et bientôt en Australie. Il a été sélectionné dans plus de 70 festivals, raflant au passage une trentaine de prix. Le film a aussi remporté quatre récompenses le qualifiant pour les Oscars, alors qu’il n’en a besoin que d’une pour accéder à la compétition. Le court métrage d’Annie St-Pierre s’est taillé l’une des places dis- ponibles dans la liste courte de 15 œuvres sélec- tionnées pour les Oscars, parmi 180 films éligi- bles. «Ç’a été une très belle année. C’était difficile pour plusieurs personnes. Il se trouve là-dedans des parcours qui ont survécu aux difficultés et qui ont pu faire leur chemin aussi», révèle Annie St- Pierre, qui est nouvellement maman. Elle partage d’ailleurs toutes ces reconnaissances avec son équipe qui l’a accompagnée dans ce parcours. La réalisatrice louperivoise souligne le travail «exceptionnel» du directeur artistique Éric Barbeau, qui a réussi à créer ni plus ni moins qu’une capsule temporelle qui capture le Noël de 1983, de ses souvenirs. «Je pense qu’on est dans une période où on a envie de parler de nos petits traumatismes ordi- naires, de la cruauté normale de la vie qui nous fait aussi avancer, qui nous apprend l’empathie. Ce film a trouvé sa place à ce moment-ci dans l’univers cinématographique», conclut Annie St- Pierre. L’année se termine comme elle a commencé pour la Louperivoise, alors qu’en janvier 2021, son court métrage était présenté en première mon- diale au festival de film de Sundance. Environ un an plus tard, elle se retrouve en nomination aux Oscars, un beau cadeau à l’approche des Fêtes. SYNOPSIS 24 décembre 1983, 22 h 50; Julie et ses cousins ont mangé trop de sucré, le père Noël est en retard et Denis, seul dans sa voiture, angoisse à l’idée de remettre les pieds dans la maison de son ex-belle-famille pour venir chercher ses enfants. «Les grandes claques» réunit père et fille dans un double « coming of age » aussi grinçant que poé- tique. À travers le regard d’une jeune protagoniste (Lilou Roy-Lanouette) et de son père Denis (Steve Laplante), le film présente avec sensibilité et humour les difficultés et les choix qu’imposent la solidarité entre parent et enfant. Ce court- métrage est produit par Colonelle Films. Annie St-Pierre trace son chemin jusqu’aux Oscars • ANDRÉANNE LEBEL [email protected] Depuis sa première au festival Sundance en 2021, le court métrage «Les grandes claques» de la réalisatrice louperivoise Annie St-Pierre a récolté de nombreuses récompenses à l’international. Sa toute dernière nomination en est une de pres- tige. Le film figure parmi la liste courte des Oscars, dans la catégorie du meilleur court métrage de fiction. L’actrice principale Lilou Roy-Lanouette et la réalisatrice Annie St-Pierre sur le plateau de tournage de «Les grandes claques». PHOTO: FOURNIE PAR IXION COMMUNICATIONS «Ç’a beaucoup commencé quand j’ai participé au gala de l’opéra de Québec ‘’L’amour à l’opéra’’ pour la Saint-Valentin. C’était mon premier contrat à plus grand rayonnement. Ç’a contribué à me don- ner de la visibilité sur la planète opéra à l’échelle du Québec et du Canada. Ça m’a donné des ailes et m’a donné confiance pour me préparer au con- cours», explique Carole-Anne Roussel. Ce fameux concours, c’était le Prix d’Europe qu’elle a remporté en juin 2021, la plus grande réa- lisation de sa carrière de chanteuse jusqu’à mainte- nant. Il y avait 40 ans qu’un artiste en chant n’avait pas mis la main sur cet honneur. Grâce à ce succès, elle a pu se démarquer et retourner se perfection- ner à la Chapelle musicale Reine Elisabeth de Belgique. Carole-Anne Roussel a aussi participé à une tournée avec Jeunesses musicales Canada, où elle interprétait le rôle de Leïla dans l’opéra «Les pêcheurs de perles» de Bizet. L’artiste louperivoise a tenté sa chance au con- cours de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) en novembre dernier, où elle a atteint la finale. Tous les finalistes ont remporté un prix de 2 000 $. Même si elle ne l’a pas remporté, Carole- Anne Roussel a été sélectionnée pour participer à un stage de perfectionnement de deux semaines à l’Académie Orford Musique dans les Cantons-de- L’Est en 2022. «J’ai une propension pour les con- cours à cause de ma personnalité et de ma manière de travailler ma voix, d’une manière très athlétique. C’est plus facile pour moi de me démarquer que d’autres personnes», explique-t-elle. En rempor- tant des prix et des distinctions, elle attire ainsi l’attention d’orchestres qui voudraient lui confier des contrats et l’engager. «Je dois continuer de tra- vailler beaucoup mon art avec mon microscope à tous les jours pour faire grandir tous mes muscles, mes capacités dramatiques, vocales, instrumenta- les, musicales», ajoute Carole-Anne Roussel. Cette dernière puise dans son passé d’athlète en patinage de vitesse pour offrir le meilleur d’elle- même lors de ses performances sur la scène. Pendant 13 ans, elle a fait partie du club des Loupiots de Rivière-du-Loup. «C’est vraiment un fondement de ma personnalité artistique. J’ai la capacité de voir le chant comme un sport. Je vais chercher comment j’ai été élevée à travers le sport et je le mets dans la musique, par la visualisation, la préparation à la performance, l’atteinte des objectifs, le fairplay. Je travaille seule à seule avec un coach, le sport se calque vraiment bien à ce que je vis artistiquement.» La chanteuse louperivoise prendra quelques jours de congé pendant le temps des Fêtes afin d’attaquer la prochaine année. «Le choix que j’ai fait de vivre à Rivière-du- Loup m’isole de mes pairs, mais il me permet d’être plus fidèle à ce que j’aime et à ce que je veux faire. Je suis con- tente et fière d’être Louperivoise et j’amène cela partout avec moi», conclut Carole-Anne Roussel. L’envolée de Carole-Anne Roussel en 2021 • ANDRÉANNE LEBEL [email protected] Au cours de la dernière année, la chan- teuse soprano Carole-Anne Roussel a l’impression d’avoir atteint beaucoup de nouvelles étapes dans sa carrière. Elle n’a jamais été aussi occupée, ni autant connectée avec son art. Carole-Anne Roussel à la Chapelle Reine Elisabeth de Belgique. PHOTO : MÉGANE FONTAINE PHOTO: ÉTIENNE ROUSSY 1154015121 INFODIMANCHE • LE 29 DÉCEMBRE 2021 21 CULTUREL

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