C’est l’une des conclusions qu’on l’on peut tirer à la lecture d’un portrait régional commandé par le comité sur les plastiques agricoles au Bas- Saint-Laurent et réalisé par un consortium d’entreprises spécialisées. L’objectif de ce docu- ment de 48 pages, déposé en novembre, était d’adresser les enjeux reliés à l’utilisation, à la col- lecte et au recyclage des matières dans les domaines agricoles et acéricoles dans la région. En 2019, Recyc-Québec affirmait que le Bas- Saint-Laurent occupait la 3e place des régions les plus utilisatrices de plastiques au Québec. L’orga- nisme ajoutait que le recyclage de ces matières y était difficile et qu’il existait peu de débouchés. Le portrait régional va essentiellement dans le même sens et il est temps de trouver des solu- tions, estime-t-on. «La situation est complexe et rejoint différents intervenants, que ce soit les municipalités, les producteurs agricoles ou les collecteurs. C’est une situation à adresser collectivement pour ten- ter de trouver une solution régionale», confirme Évariste Feurtey, coordonnateur chez Élyme Conseils, l’entreprise qui a mené l’étude auprès de JMP Consultants et Synergie BSL. «Mais le fait de connaître maintenant le portrait de la situa- tion, ça ne peut que nous aider pour la suite.» Concrètement, le portrait révèle que 1502 entreprises de la région utilisent différents types de plastiques agricoles et acéricoles. Pour les sec- teurs de l’élevage et des grandes cultures, près de 1000 tonnes de plastique sont utilisées chaque année pour l’ensilage sous forme de films d’enro- bage et de bâches. Une réalité qui est appelée à s’empirer au cours des prochaines années. Or, on estime actuellement que seulement 10 % de ces plastiques sont recyclés en granules ou valorisés en énergie, c’est-à-dire que 90 % de ces plastiques ne sont pas récupérés et sont prin- cipalement enfouis. La MRC des Basques est celle qui fait le mieux au niveau du recyclage de ces matières (récupération d’environ 73 %), notam- ment parce qu’elle procède à une collecte porte- à-porte dédiée spécifiquement aux plastiques agricoles. Une façon de faire unique sur le terri- toire, alors que les collectes s’effectuent ailleurs avec le bac bleu ou avec des sacs perforés. Pour le secteur acéricole, le Bas-Saint-Laurent utilise quelque 250 tonnes de plastique (collec- teurs, tubulures, chalumeaux, etc.) par année. Sans surprise, cette statistique est aussi appelée à grandir. De ce côté, toutefois, 50 % des tubulu- res acéricoles sont récupérées et recyclées en granule. À elle seule, la MRC de Témiscouata, où la majorité de ces plastiques sont utilisés, récupère 80 % des tubulures grâce à un partena- riat entre la Régie intermunicipale des déchets du Témiscouata (RIDT) et la Société VIA de Rivière-du-Loup. Si les chiffres donnent le vertige, tout n’est pas noir pour l’avenir. Lors d’un sondage réalisé auprès de 397 producteurs de la région au prin- temps dernier, ceux-ci ont affirmé leur intérêt et leur volonté à faire partie de la solution. Selon les commentaires colligés, ils sont prêts à exécuter différentes tâches pour faciliter la récupération de leurs plastiques agricoles et acéricoles, pourvu que ça soit simple et peu coûteux. C’est d’ailleurs ce qui a fait le succès, jusqu’ici, des initiatives des Basques et du Témiscouata, croit-on. Selon le coordonnateur de l’étude, Évariste Feurtey, ces deux cas doivent servir d’exemples dans la recherche d’une solution pour la région. «On pourrait bâtir sur cette expertise-là pour aller plus loin et, aussi, regarder ce qui pourrait être fait à plus large échelle pour être cohérent au niveau régional», souligne-t-il. PROCHAINES ÉTAPES Maintenant que le portrait régional est com- plété, les prochaines étapes du projet coordonné par Élyme Conseils consisteront à faire une étude comparative des différentes méthodes d’entre- posage des fourrages, et à développer et diffuser des outils de sensibilisation destinés aux élus et aux producteurs agricoles et acéricoles. L’objectif de ces outils sera de réduire l’utilisation de ces plastiques et d’améliorer les pratiques. Le con- sortium va également continuer de supporter le comité régional dans ses actions et les recycleurs dans la recherche de nouveaux débouchés pour les plastiques agricoles. Le 14 octobre dernier, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les change- ments climatiques a d’ailleurs annoncé le projet de règlement visant l’application de la responsa- bilité élargie des producteurs (REP) aux plasti- ques agricoles d’ici 2023. Cette nouvelle sera à considérer dans la région pour la prise de décisions et la mise en place de projets, souligne le comité. Le comité régional sur les plastiques agricoles au Bas-Saint-Laurent regroupe plus de 30 interve- nants en agriculture et en gestion des matières résiduelles. En 2020, ce groupe a pris l’engage- ment de s’attaquer au problème des plastiques agricoles sur le territoire bas-laurentien. 90 % des plastiques agricoles non-récupérés : une situation à redresser au Bas-Saint-Laurent • MARC-ANTOINE PAQUIN
[email protected] Chaque année, des centaines de tonnes de plastiques sont générées par les prati - ques agricoles et acéricoles des produc - teurs du Bas-Saint-Laurent. Pourtant, trop peu de ces matières sont récupérées. Une situation qui doit être corrigée et des ini- tiatives nées dans les MRC des Basques et du Témiscouata pour raient servir d’exemples. 1155035021 Rivière-du-Loup EN SPECTACLES spectacles EN SALLE rdlenspectacles.com 418 867-6666 DANSE Janie & Marcio syntonie samedi 18 décembre 20 h 1151125021 INFODIMANCHE • LE 15 DÉCEMBRE 2021 7 ACTUAL ITÉ