COLLABORATION : ALPHONSINE SEFU Kathleen Larouche, vétérinaire dans les domai- nes des petits et des grands animaux à la Clinique vétérinaire du Fleuve à Trois-Pistoles, croit que l’augmentation des adoptions d’animaux est liée à la situation mondiale de la COVID-19 qui vient accroitre la demande en services vétérinaires. Nombreux vétérinaires de la région, approchés dans le cadre de cet article, ont refusé une entrevue par manque de temps, et non par manque de volonté. Jongler entre le travail et la vie familiale est très difficile, confie Mme Larouche. À la différence des villes, les propriétaires d’animaux n’ont pas accès à des centres d’urgence en région. Ainsi, des clini- ques se relaient afin d’effectuer des gardes de soirs et de fins de semaine. La vétérinaire a aussi men- tionné la multiplication des cas urgents hors de l’horaire régulier. Elle constate que les gens sont plus soucieux de la santé et du bien-être de leurs animaux. Lorsque la propagation du coronavirus a fait tout arrêter, les vétérinaires ont été réduits à ne faire que des urgences : «Tous les rendez-vous ont été décalés pendant au moins deux mois, ça nous a beaucoup affectés», a témoigné la spécialiste. Les soins immédiats ont primé sur les soins préventifs pendant un long moment. En plus, ce qui a aggravé le problème, c’est la réduction de l’efficacité des cli- niques et le nombre de patients qui pouvaient être vus, puisque les salles devaient être désinfectées entre chaque client. Le phénomène de pénurie se constate aussi du côté des grands animaux. Martin Fournier, directeur général de la clinique de l’Estuaire dans l’Est-du- Québec, souligne qu’il peut y avoir jusqu’à quatre heures d’attente avant que des animaux de ferme reçoivent des soins d’urgence, puisque dans leur cas, c’est le vétérinaire qui se déplace pour donner des traitements. Vu la densité du territoire, il est possible qu’il ait alors à parcourir 150 à 200 kilomè- tres pour une urgence. MAIN-D’ŒUVRE Il est plus difficile d’embaucher des médecins vétérinaires en région. À Rivière-du-Loup, Mme Larouche confirme que des professionnels sont recherchés depuis des années. Elle se sou- vient que lorsqu’elle était à l’école dans le sec- teur des grands animaux, elle s’est fait appro- cher au cours de sa deuxième année. À la fin de sa formation, elle savait déjà où elle irait tra- vailler. Pour le domaine des petits animaux, les aspirants vétérinaires étaient contactés davan- tage vers la quatrième ou cinquième année. Cependant, aujourd’hui, elle confie que «si tu veux avoir quelqu’un ou que tu connais une personne aux études, tu es mieux de t’y pren- dre de bonne heure et de l’accrocher en pre- mière année, puis de le faire travailler les étés pour l’habituer en espérant qu’il vienne prati- quer avec toi après sa diplomation». La charge de travail et les risques de mala- dies professionnelles constituent aussi des fac- teurs importants. M. Fournier observe que plusieurs vétérinaires en région ont des problèmes de dos, d’épaules, ce qui les oblige à ralentir et à moins tra- vailler. La formation entre aussi en compte dans l’équa- tion. Parmi les plus couteuses, elle ne gradue que 96 étudiants par année. Environ 60% de la promo- tion se dirige vers le domaine des petits animaux. En plus, la majorité se rend à Montréal pour prati- quer. M. Fournier n’ignore pas les différences salaria- les entre les médecins vétérinaires en région et dans les grands centres. Selon lui, il peut y avoir un écart de 10 à 20 % entre les deux, lié, notamment, aux dépenses à faire en essence pour parcourir de longues distances. LES REFUGES DÉBORDENT Un organisme de Rivière-du-Loup, Animaux Secours (AS), qui fonctionne différemment des SPCA en s’appuyant sur des familles d’accueil, est rempli à son maximum, selon Guylaine Brisson, tré- sorière et responsable du financement chez AS. Elle constate que la pénurie de vétérinaires se fait aussi ressentir dans les refuges pour animaux où il y a des abandons, provoqués par le manque de per- sonnel soignant pour les petites bêtes. D'après elle, tous les propriétaires ne sont pas prêts à faire de la route pour soigner leurs animaux. Mme Brisson pense que de telles situations entrainent une demande plus grande pour les refu- ges. Elle soutient que des personnes peuvent ne pas être consciencieuses et lâcher leur animal dans la nature. «Ça fait des animaux malheureux, puis, en plus, ils peuplent à l’infini, surtout pour les chats: ils peuvent avoir environ trois portées par année. Donc, c’est très catastrophique», affirme la béné- vole. La Dre Larouche, pour sa part, doute que ce soit le manque de services vétérinaires qui cause plus d’abandons, mais bien le retour à une vie normale, à la suite de la pandémie. «C’est sûr que ça se voit dans les refuges que les gens ont recommencé à vivre un peu plus normalement. Il y a beaucoup d’animaux qui avaient été adoptés qui sont en retour dans les refuges», dit-elle. DES OPTIONS Un des bons aspects de la pandémie a été le développement de la télémédecine qui aide les producteurs dans les fermes à avoir du soutien et à les assister pour qu’ils fassent eux-mêmes des interventions sur leurs animaux. M. Fournier considère qu’avec la situation actuelle, il y a deux moyens de s’occuper des animaux qui ont besoin de suivi de vétérinai- res. Premièrement, il croit que les cliniques doivent prioriser les urgences et faire moins d’interventions préventives. Deuxièmement, il conseille aux propriétaires d’être plus vigi- lants, et de prendre un rendez-vous dès qu’ils constatent une complication avec leurs ani- maux. Malgré les moins bons côtés, un aspect positif reluit de la situation entourant les vété- rinaires. Mme Larouche considère que les pro- priétaires d’animaux de compagnie prennent plus soin de leurs animaux. Elle explique la caractéristique par le bien-être que ces êtres vivants apportent à leurs maitres. La zoothéra- pie a été importante et nécessaire avec la pandé- mie mondiale qui a confiné les gens chez eux, d’après la docteure. «Les propriétaires estiment vraiment leurs animaux comme des membres de la famille sur qui il faut veiller», confie-t-elle. Une première version de cet article a été publiée sur l’Exemplaire, média-école des étudiants de l’Université Laval. Pénurie de vétérinaires en région: les propriétaires d’animaux désemparés • LYDIA BARNABÉ-ROY
[email protected] Les propriétaires d’animaux, petits ou grands, se font de plus en plus nombreux à lancer des appels à tous, sur les réseaux sociaux, afin de trouver un pro- fessionnel de la santé animale pour s’occuper de leurs compagnons. La pan- démie a, malheureusement, accentué le manque de vétérinaires au Québec, mais les effets s’en font davantage ressentir un peu partout dans le KRTB. Kathleen Larouche, vétérinaire à la Clinique vétérinaire du Fleuve à Trois-Pistoles Côtelette de porc désossée : ............................. 6,99 $ lb / 15,41 $ kg. Surlonge de bœuf pour tartare :......................12,49 $ lb / 27,54 $ kg. Poitrine de poulet à la grecque : .....................10,29 $ lb / 22,69 $ kg. Bifteck western : ................................................. 8,99 $ lb / 19,82 $ kg. Porc haché maigre :................................................1,99 $ lb / 4,39 $ kg. Pâté mexicain (9 pouces) : ...................................................... 7,99 $ ch. SPÉCIAUX : Du 2 au 8 décembre 2021 55, Fraser, Rivière-du-Loup 418 860-2976 ★★★ EN PROMO ★★★ BROCHETTE DÉMONE AU POULET : 6,99 $ CH. 1154024821 I MME R S I ON AN G L A I S E Une formule intensive de niveau débutant ou intermédiaire (compréhension, rédaction, conversation) offerte ici, sans frais de séjour. Durée : 3 semaines - 5 jours - 90 heures Début : 10 janvier 2022 (groupe 1) et 7 février 2022 (groupe 2) Date limite d’inscr iption : 17 décembre 2021 – 12 h Coût * : 100 $ par personne (avec ou sans emploi) * (certaines conditions s’appliquent.) Information et inscription :
[email protected] • 418 862-6903, poste 2119 collegia.qc.ca Les mesures de distanciation physique, telles que recommandées par la Direction de la santé publique, seront respectées. 1157114821 INFODIMANCHE • LE 1 DÉCEMBRE 2021 5 ACTUALITÉ