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LE 30 JUIN 2021 • INFODIMANCHE 8 ACTUALITÉ Bien vite, l’activité a pris de l’ampleur. L’idée, partie de quelques pompiers, a fait le tour de la caserne et tous ont voulu participer. Certains pompiers de casernes limitrophes étaient même présents pour supporter la cause, mais plus par- ticulièrement pour Denis, diagnostiqué avec un cancer de mélyome multiple en novembre 2020, un des sept cancers reconnus comme maladie professionnelle chez les pompiers par la CNESST. «Ils m’ont surpris avec ça le 25 mai, alors que j’étais à l’hôpital à la suite de ma greffe de cellule souche», raconte M. Lévesque, pompier depuis 18 ans à la caserne de Rivière-du-Loup. Il confie que les pompiers, c’est comme une famille tissée serrée. Leur relation est forte et spéciale et il se sent vraiment entouré de les avoir avec lui. «Ils font tout avec cœur, pas seulement pour la cause, mais pour moi aussi. C’est grâce à eux que je passe aux travers», lâche-t-il d’un trait. Leurs encouragements lui ont remonté le moral, surtout lors de son hospitalisation. Avant de cesser ses activités, Denis Lévesque travaillait au moins 70 heures par semaine. Ç’a été tout un changement pour lui qui bougeait constamment. «Et ça c’est sans compter l’entretien de la mai- son et du lot a bois. Voir Denis être assis dans le salon, on ne voyait pas ça souvent», relate sa conjointe, Denise Desbiens. D’une vie très active, M. Lévesque a dû res- treindre ses déplacements. Il doit toujours porter un corset et un collier cervical. Il était au risque d’une fracture de la colonne, ses vertèbres cervi- cales et dorsales se comparaient à du «jello». Dans l’éventualité d’un accident, elles ne pour- raient être rattachées. UNE FONDATION PRÉSENTE Mme Desbiens explique que la Fondation de la Greffe de moelle osseuse de l’Est-du-Québec agit directement sur le terrain. «Elle n’est pas au niveau de la recherche ou du médical, elle est là quand tu en as besoin.» Dans le cas présent, le couple n’a pas eu besoin de communiquer avec elle, puisque c’est la fondation elle-même qui a pris contact pour les héberger pendant leur séjour à Québec. Ainsi, Denis et Denise ont eu un appartement à leur disposition, tout près de l’hôpital. «Nous som- mes conscients que la recherche est importante, souligne Denis. Cependant, l’hébergement est une aide immédiate et concrète.» Sachant que l’aide reçue était énorme, puis- que les appartements sont dispendieux à Québec, le couple a donc voulu redonner à cette fondation qui l’a appuyé à un moment vraiment difficile. Ainsi, cette dernière pourra continuer à aider des gens comme Denis. «Il a été chanceux, il a reçu une autogreffe et est donc resté une semaine près de l’hôpital. Cependant, quand c’est une allogreffe, c’est-à-dire que tu reçois d’un donneur, la personne est six mois en héber- gement et la fondation pallie à ça», éclaire Denise. Aussi, le couple savait que la Société cana- dienne du cancer ratissait large par rapport aux dons, il a donc décidé d’aider la Fondation de la Greffe de moelle osseuse de l’Est-du-Québec qui a un budget plus restreint depuis le début de la pandémie. Les fondations régionales doivent compter sur des levées de fonds plus près de chez eux en organisant des activités ou des repas. Avec les règles sanitaires, rien de tout ça n’a été possible dans la dernière année et demi. « Nous avons été si bien accueillis et aidés par la fondation que nous trouvions que c’était la meilleure façon de rendre au suivant, de redon- ner un peu de ce qu’on avait reçu et d’en faire profiter les autres», relate Mme Desbiens. BIEN PLUS QU’UN DÉFI TÊTES RASÉES Dans la bonne humeur, samedi, une quinzaine de pompiers se sont fait couper les cheveux pour supporter leur ami. «J’ai, moi aussi, rasé les miens. Je les avais frisés et longs, ç’a fait tout un changement, mais j’allais les perdre de toute façon avec ma greffe. C’est tellement secon- daire», partage M. Lévesque. Cette attention de la part des pompiers a redonné un coup d’énergie au couple. Denise Desbiens croit que c’est grâce à de telles initiati- ves que son conjoint guérit. La médecine soigne son corps, alors que sa famille de la caserne prend soin de son moral, le relève et lui donne du courage pour passer au travers. «Je me souviens quand j’ai eu mon premier enfant, ma fille, Denis m’avait dit : "Denise tu ne sais pas c’est quoi être debout à côté de quelqu’un, le voir souffrir et de ne pas être capa- ble d’alléger ça, surtout quand c’est quelqu’un que tu aimes". Moi, j’ai tout vécu ça à côté de lui, je voudrais dont bien essayer d’en prendre une partie sur moi pour l’aider, mais c’est impossi- ble», confie-t-elle, les yeux pleins d’eau et la voix cassante. En participant et s’impliquant à un tel évènement, Denise aide son conjoint et sent qu’elle met un peu de baume sur sa douleur. En étant témoin de tout cet appui des pom- piers et de leurs conjointes, le couple continue de se lever le matin, l’espoir au rendez-vous. L’important ce n’est pas de savoir qui a donné ou pas, qui s’est fait raser ou non, c’est de savoir qu’il y a du monde derrière eux pour leur donner une poussée. Pour les citoyens qui voudraient aussi contri- buer à la cause, un GoFundMe est toujours en ligne, et ce, jusqu’au 15 juillet. Rendez-vous au https://www.gofundme.com/ et recherchez «Défi Têtes Rasées 306». «Quand un pompier part au combat, nous y partons tous» • LYDIA BARNABÉ-ROY [email protected] C’est avec un élan de solidarité sortant tout droit du cœur et d’une campagne GoFundMe que des pompiers de la caserne de Rivière-du-Loup ont voulu soutenir leur collègue, Denis Lévesque, en organisant un défi têtes rasées pour amasser des fonds. L’évènement, qui s’est déroulé le samedi 26 juin a déjà per- mis de récolter plus de 3000 $ pour la Fondation de la Greffe de moelle osseuse de l’Est-du-Québec. PHOTO : LYDIA BARNABÉ-ROY PHOTO : LYDIA BARNABÉ-ROY bernardgenereux.ca Bonne Fête du Canada ! 1157052621

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