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11 INFODIMANCHE • LE 7 AVRIL 2021 ACTUALITÉ «On veut que les casse-têtes deviennent les prochains arcs-en-ciel parce que si on veut que ça aille bien, on va avoir besoin des parents qui sont en congé sans solde et que nos enfants soient socialisés», a commenté Myriam Lapointe-Gagnon, résidente de Cacouna et fondatrice du mouvement de mobilisation Ma place au travail. Plus de 51 000 enfants se trouvent présente- ment sur une liste d’attente afin d’obtenir une place en services de garde dans la province. Dans la MRC de Rivière-du-Loup, environ 500 enfants n’ont pas de place. «Le but c’est de se faire voir, de se faire entendre et que les gens réalisent que ce sont des voisins, des amis qui vivent la situation actuelle», ajoute Myriam Lapointe-Gagnon. Résidente de Rivière-du-Loup depuis environ deux ans, Catherine Lebel fait partie de ses parents qui ne peuvent pas retourner au travail puisqu’ils n’ont pas réussi à dénicher une place en service de garde pour leur enfant. Dès qu’elle appris qu’elle était enceinte, elle s’est inscrite sur la plateforme Place 0-5 ans. «On a su qu’on était 365e sur la liste d’attente pour avoir une place en CPE. C’est l’équivalent de trois ans. J’ai appelé je ne sais plus combien de milieux de garde pour savoir s’il y avait de la place. On me disait qu’il y aurait peut-être de la place l’été prochain», raconte-t-elle. Catherine Lebel est psy- chologue pour le Centre jeunesse de Rivière-du- Loup. Elle est l’une des deux psychologues pour la région du Bas-Saint-Laurent. Faute de place en ser- vice de garde, elle sera obligée d’allonger son congé de maternité en prenant un congé sans solde. «Je veux travailler, ça n’a pas de bon sens pour le réseau que je reste à la maison pas payée et que la liste d’attente s’allonge à la Direction de la protection de la jeunesse en ce moment», souli- gne-t-elle. Sa mère, Esther Van Hilst, a aussi participé à l’action de visibilité à Rivière-du-Loup afin de lui témoigner son soutien. ««Solidarité, parce que c’est toute la société qui en écope. On a besoin de psychologues, d’infirmières, de toutes ces jeunes femmes qui ne peuvent pas retourner au travail. Ça freine l’envie des jeunes de fonder une famille», a- t-elle souligné. Les membres de Ma place au travail poursui- vront leurs actions. Le sujet devrait d’ailleurs réson- ner jusqu’à la Chambre des communes au cours des prochains jours. DES ÉCHOS À L’ASSEMBLÉE NATIONALE Cette mobilisation, comptant maintenant plus de 4 700 membres, a d’ailleurs soulevé les débats à l’Assemblée nationale au cours des dernières semaines. Chacune des familles se trouve dans une situation différente, mais elles ont toutes un point en commun : l’un des parents doit s’absenter du travail et rester à la maison pour p r e nd r e s o i n d e son enfant. Myriam Lapointe-Gagnon ne s’attendait pas à ce que son initiative résonne aussi fort. «Si ça a autant explosé partout dans les médias et sur les réseaux sociaux, c'est parce qu'il y a réellement une crise qui per- dure depuis trop longtemps. Mon #maplaceautra- vail a tout simplement permis aux gens de se voir, de se rassembler et de travailler ensemble de tout cœur pour que ça change. C’est beau et c'est encourageant pour l'avenir», a-t-elle commenté. Parmi les mesures annoncées dans le budget 2021-2022 du gouvernement du Québec, on compte une somme de 45 M$, dont 15 M$ en cré- dits additionnels pour l’ajout au programme COUD d’un volet réservé aux projets liés à la formation d’éducatrices qualifiées. Les projets soutenus seront reconnus dans le cadre de l’attestation d’études collégiales poursuivie par les participan- tes, ce qui accélèrera l’arrivée d’éducatrices quali- fiées dans le réseau des services de garde éduca- tifs à l’enfance. Plus de 10 000 places annoncées n’ont toujours pas été réalisées. Selon le gouvernement du Québec, parmi l’ensemble des responsables d’un service de garde en milieu familial (RSG), 23 % accueillent plus de six enfants. Pour qu’une RSG puisse recevoir plus de six enfants, elle doit employer une assistante. Une aide financière additionnelle sera versée au RSG accueillant neuf enfants. Cette mesure repré- sente un investissement additionnel de 97,4 M$ sur cinq ans. Myriam Lapointe-Gagnon assure que les pres- sions se poursuivront au cours des prochaines semaines, puisqu’on ne retrouve selon elle aucun engagement à court terme dans le budget de Québec pour régler cette crise. «Les montants ne sont définitivement pas là. Le ministre a de bonnes solutions en tête et reconnait qu’il y a une crise, mais il n’a pas les moyens de ses ambitions pour agir en mode crise», a-t-elle commenté. Un nouveau symbole a été adopté par le groupe, une pièce de casse-tête mauve, référant au casse-tête de la recherche de garderie pour les parents, qui sont aussi les pièces manquantes pour combler les besoins de main-d’œuvre. Pénurie de places en service de garde : une marche à Rivière-du-Loup PHOTO : ANDRÉANNE LEBEL • ANDRÉANNE LEBEL [email protected] Quelques dizaines de membres du mou- vement Ma place au travail ont marché autour du parc du Campus-et-de-la-Cité à Rivière-du-Loup le dimanche 4 avril afin de dénoncer le manque de places en ser- vices de garde. Munis de ballons jaunes accrochés à leurs poussettes, de bulles de savon et de pièces de casse-tête mau- ves, les participants ont joint leurs voix à d’autres actions de visibilité réalisées dans plusieurs régions du Québec. PRENEZ LA ROUTE SANS STRESS 10 CÔTE SAINT JACQUES, RIVIÈRE-DU-LOUP 418 862-2686 • point-s.ca *Jusqu’au 31 mai 2021. 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