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45 INFODIMANCHE • LE 3 MARS 2021 CULTUREL Les enjeux d’identité, d’appartenance et les récentes manifestations dénonçant le racisme systémique permettent de faire une autre lecture de la pièce King Dave, en 2021. «Assez tôt, on a remarqué que le texte devait être adapté. C’est une création super intime pour Alexandre Goyette. La langue ne fonctionnait pas dans ma bouche, le personnage sacrait beaucoup et ce n’était pas naturel pour moi», explique le comé- dien Anglesh Major, d’origine haïtienne. Il a donc été adapté dans un hybride de fran- çais, d’anglais et de créole, un slang utilisé par les jeunes dans la région montréalaise qui a rare- ment été entendu au théâtre. «Je fais confiance au spectacle et à l’art, qui peuvent atteindre tous les types de publics. On a gardé un certain degré pour être sûr que les gens comprennent même s’ils ne vivent pas à Montréal. C’est certain que le clash va être plus grand à Rivière-du-Loup, mais ça va surement faire de belles rencontres et créer de belles discussions», ajoute le comédien. Se glisser dans la peau de King Dave pendant toute la durée d’un spectacle en solo est pour le moment le plus gros défi de la carrière d’Anglesh Major, âgé de 28 ans. Après des mois de confine- ment et d’incertitudes, il pourra enfin présenter la pièce devant public. Les premières représenta- tions étaient prévues chez Duceppe de septem- bre à octobre à Montréal, mais elles ont dû être annulées en raison de la pandémie. «C’est la première fois que je puisais dans mon bagage culturel pour enrichir un personnage. Ça m’a ouvert des portes que je ne réalisais pas qui étaient fermées. Pourtant, mon bagage, c’est mes armes et mes outils de travail […] King Dave est très humain comme personnage, il est régi par la peur et se voile la face un peu. Tout le monde peut se reconnaitre en lui», ajoute le comédien. Certains passages de la pièce gagnent en puis- sance et ouvrent de nouveaux horizons avec la présence d’Anglesh Major. «Dans le texte, le jeune se faisait écœurer parce qu’il portait un macaron avec l’inscription ‘’Arrêtons le racisme’’. Ç’a une connotation complètement différente si c’est moi qui le porte et ça change le rapport, même si c’est toujours la même histoire.» Une scène où le personnage principal manquait de respect à sa mère a aussi dû être réécrite. «Culturellement, ce n’est pas vrai que je pourrais sacrer et parler à ma mère de cette façon. C’est impossible. Je serais décédé», plaisante-t-il. SYNOPSIS Une rencontre improbable dans un party, un premier vol, une altercation dans un bar, un incendie dans un parc. Une peine d’amour, une trahison. En quelques jours, presque par accident, la vie de Dave bascule. Submergé par la peine, la colère et la peur, le jeune homme enchaîne les mauvaises décisions, se prend le bras dans l’engrenage de la violence et plonge dans une rapide descente aux enfers. Où se terminera sa chute? Théâtre : King Dave en première québécoise à Rivière-du-Loup Anglesh Major. PHOTO : MAXYME G. DELISLE • ANDRÉANNE LEBEL [email protected] Le Centre culturel Berger de Rivière-du- Loup accueillera le 11 mars la première québécoise de la pièce de théâtre solo «King Dave» dans sa nouvelle mouture. L’auteur Alexandre Goyette a travaillé en collaboration avec Anglesh Major, le comédien qui interprètera le personnage principal, afin de donner un éclairage dif- férent à son œuvre créée en 2005. «Au printemps 2018, mon frère plus jeune a reçu un diagnostic de cancer du sang (myélome multiple) de stade 4 et il avait réservé un chalet sur l’ile en juillet. En raison de ses traitements de chimiothérapie, il n’a pas pu y aller. Je m’y suis rendue avec ma nièce Éliane, qui était âgée de 11 ans», raconte Mme Papineau. Elles ont été témoin de l’éclosion d’œufs d’eiders sur la grève devant leur chalet et on fait de nombreuses ran- données en forêt, une trêve bénéfique pendant ces moments très difficiles. «Je suis allée à l’ile aux Lièvres il y a deux ans. C’était important pour moi que l’on reconnaisse les lieux et les oiseaux représentés, même si l’his- toire est fictive.» On y reconnait l’ile et ses popu- lations de petits pingouins, d’eiders, de cormo- rans et de bélugas ainsi que le phare de l’ile du Pot-à l’eau-de-vie, grâce au talent de l’illustratrice Amandine Gardie. L’auteure lui a même fourni des photos afin de s’assurer que les endroits représentés dans cet album jeunesse correspon- dent à la réalité. Lucie Papineau a fait don de ses cellules souches à son frère, tous deux étant compatibles à 100%. Il n’a vécu aucun rejet et se porte bien deux ans plus tard. Elle a dédicacé le livre à sa nièce, en mémoire des beaux moments passés sur l’ile malgré les embuches et la maladie. Des exemplai res du l ivre des aventures de Léon le raton à l’ile aux Lièvres sont disponibles notamment à la Librairie J.A. Boucher et à la Librairie du Portage de Rivière-du-Loup. Les aventures de Léon le raton à l’ile aux Lièvres • ANDRÉANNE LEBEL [email protected] La nature insulaire et unique de l’ile aux Lièvres, située en face de Saint-André-de- Kamouraska, a inspiré l’auteure jeunesse Lucie Papineau pour l’écriture des toutes nouvelles aventures de Léon le raton. Bien plus qu’une histoire pour les enfants, ce livre paru le 9 février revêt une signification émotive toute particu- lière pour elle. 1150010921

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