X
Rechercher
Nous joindre

Moins s’ennuyer

durée 27 septembre 2016 | 11h39

Vous allez me dire : mais c’est pas honnête ! Quand on s’ennuie, des écarts sont permis vous savez.

En tant que seul Québécois de mon entourage, je peux inventer sur notre langage. Je passe mes journées entouré de Français qui me demandent : ça vous dites ça comment ? Et ça ?

Je leur ai donc fait croire qu’un bar on appelle ça un fou brassant.

«C’est pas vrai !»

Oui !

Depuis ce temps, on m’invite à sortir ainsi : «Tu viens avec nous au bar ce soir ?»

Quoi ? Où ? Je comprends pas (je joue là).

«Au… fou brassant ?»

Ah oui !

Ben quoi ?

L’autre truc, oreilles (yeux ?) sensibles s’abstenir : je parle à voix haute en public. «Il est rendu fou !» Non ! Les mots de la frustration sont rassurants. Quand on me dépasse dans une file (assez courant), un «Ben voyons donc simonac» m’échappe souvent. Coincé dans le trafic : «Tabouère bougez-vous…» ; le chauffeur de taxi tourne en rond pour faire monter la facture : «Envoye spin, je m’en c***** j’découvre !».

Je sacre aussi parfois. À voix haute. Dans ma vie «normale» pas trop. Mais là…

Un moment éternellement désagréable, c’est quand un Français vous dit : «Hey Québec tabernacle.» Un frisson vous parcourt le corps.

De moi à moi ça me rappelle chez nous. Ce n’est pas ce vous pensez, je ne passe pas mon temps à sacrer après le monde. C’est juste que quand ça sort, quand le naturel reprend le dessus, c’est comme si tout le monde chez nous me parle en même temps.

Une fois, dans un taxi, le chauffeur écoutait le 103,7. Un animateur chinois parlait et j’imaginais que c’était la version chinoise de Daniel St-Pierre en probablement un brin moins loquace au niveau de ses critiques du gouvernement local.

«Bien que l’esprit, comme un navire au large, paraisse aller plus loin… on ne quitte jamais que mer intérieur.»

Cette dernière phrase est de Réjean Martin. Un bon rappel de chez nous ça aussi…

 

       

 

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.