Ceci est à nous

Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : «Ceci est à moi», et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. – JJ Rousseau

Pas facile parler après Rousseau.

Allons-y quand même.

Est-ce que le nationalisme, au sens de Nation qui prend des décisions en fonction de ses intérêts (lesquels? Lesquels!?), ne devrait pas impliquer une protection des citoyens qui résident sur ses terres des menaces extérieures visant à profiter de sa naïveté éléphantesque?

On va prendre un exemple. Disons que j’habite sur la rue La Vérendrye à Saint-Ludger et que je découvre un puits de pétrole en dessous de la glissade de mes enfants. Bon d’abord je vais être content. Ensuite, drôle de coïncidence, mais le voisin, le 2e pour dire vrai, aime le pétrole. Comme mes enfants ne jouent plus avec leur train électrique depuis le 26 décembre l’année passée, je propose au voisin qui est entre mon client et moi de faire passer le train avec des wagons remplis d’or noir sur son terrain. Je pourrai ainsi vendre mon pétrole à mon client.

Pourquoi je te laisserais passer sur mon terrain? Si jamais le train déraille, qui va payer pour réparer ma pelouse?

Avec des « si jamais » on vend beaucoup de polices d’assurance, mais l’économie stagne, la mienne en tout cas, stagne.

Stagne.

Non je ne veux pas. C’est trop dangereux et ça ne rapporte rien.

Pense à la Fédération.

Quoi?

Non rien. Écoute, ce ne sont que des petits trains d’enfant. Des jouets. Quand je vais me mettre à faire une tonne d’argent, je vais t’en donner, promis.

Je veux un pourcentage des ventes.

Ridicule. Je vais te redonner de l’argent avec un système de virement qui a un nom de maladie incurable : la péréquation. Un jour, tu comprendras que c’est pour ton bien.

Tout ça me semble prometteur et logique. J’accepte.

Ce dialogue absolument improbable est tiré d’une situation parfaitement imaginaire.

Merci