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Se surmonter

durée 10 avril 2015 | 08h08

C’est à se demander pourquoi j’écris ici. Je ne représente aucune organisation de façon officielle. C’est juste moi.

L’an dernier, j’ai fait la campagne électorale comme candidat pour Québec solidaire. C’était les idées qui me rejoignaient le plus. Je n’avais pas de stratégie particulière, pas de plan de comm, pas de réel espoir de victoire quoique je suis fait de façon à ce que j’y crois toujours, même dans le désarroi le plus total.

J’ai perdu. Mais il y a des défaites qui respirent la victoire.

Depuis aussi longtemps que je me rappelle, j’avais toujours voulu faire de la politique. Une erreur de jeunesse m’en avait toujours empêchée. J’ai été pris au volant en état d’ivresse il y a plus de 10 ans de cela. Avec mon dossier, je me disais que ça ne passerait pas. J’avais fait ma demande de pardon, mais la bureaucratie dans ces cas-là est si lente... Puis le temps a passé.

L’an dernier donc, je sentais bien qu’une campagne était sur le point de se déclencher. Je me suis présenté au quartier général de Québec solidaire en leur disant que s’ils cherchaient quelqu’un pour représenter Rivière-du-Loup/Témiscouata, je serais très fier d’être leur candidat. C’est tout. C’est comme aller porter son CV dans une entreprise pour laquelle on ne se sent pas de calibre.

Un mois, deux mois passent. La campagne est déclenchée.

Mon téléphone sonne.

« Monsieur Gagnon. Voulez-vous être notre candidat? »

Sérieux?

J’avais passé plusieurs entrevues entretemps avec eux, mais tout cela semblait irréel.

Ma pire crainte était de voir ma face sur des pancartes électorales.

Ça vous ferait pas peur vous?

Enfin… je voulais dire non. J’avais d’autres chats à fouetter. Qui étais-je pour faire de la politique? Plusieurs personnes sont plus compétentes que moi pour se lancer là-dedans. Je suis, de moins en moins mais hein, jeune, pas riche, pas rempli de contacts; je suis juste moi qui a des idées et qui, quelque part, a peur aussi de les sortir pour de vrai, de les « tester » en public.

Facile avoir raison avec du monde qui dise toujours oui-oui ou assis dans son salon.

Non. Je le fais pas.

Je me suis quand même donné le temps de la ride de métro vers chez moi pour répondre.

Non.

Je vais dire non. Qu’est-ce que les gens vont penser, dire? Hein!? Toé!?

Quelque part, personne n’est de calibre, à la hauteur.

J’arrive chez moi. J’ai une lettre.

Le gouvernement du Canada m’accorde le pardon absolu en lien avec mon histoire du débat de ce texte.

Je suis blanc comme neige.

J’ai peur comme jamais je n’ai eu peur.

Oui, j’ai dit oui.

 

commentairesCommentaires

1

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  • PC
    Paul Crete
    temps Il y a 9 ans
    bravo pour le choix d'y aller