Les immigrants souverainistes (première partie)

Dans le cadre de mon travail de prof de français « worldwide », je suis amené à travailler avec des infirmières en partance pour le Québec.

On a un problème de main-d’œuvre dans certains domaines. Il y a des opportunités intéressantes pour les infirmières étrangères. Aux Philippines, elles gagnent autour de 20 000 pesos par mois (600 dollars canadiens) et au Québec c’est en moyenne 3500$ brut. 

Le processus est long, plusieurs mois voire quelques années. Comme c’est au Québec, elles doivent apprendre le français (elles parlent déjà anglais et tagalog, la langue locale) en plus de répondre aux critères professionnels de l’ordre des infirmières du Québec. Les cours de langue sont fournis par une agence de placement qui trouve les contacts dans les hôpitaux québécois directement.

Quand les papiers sont en règle (la quantité à fournir est étonnante), les tests médicaux approuvés et que le français est bon, elles auront des entrevues (au moins 5) via Skype avec les responsables des ressources humaines de nos hôpitaux. Si tout se passe bien, elles pourront immigrer au Québec. Elles payeront ensuite l’agence avec le salaire qu’elles feront ici.

Jusque là tout va bien.

Dans les entrevues, on leur demande ce qu’elles connaissent sur le Québec, les films qu’elles ont vus, les chansons qu’elles ont entendus et quelques questions sur la politique (la base) et la géographie.

Elles me posaient des questions surtout sur l’hiver et aussi celle-là :

« Comment sont les gens? »

D’habitude je réponds : « Ça dépend lesquels. »

Comme partout sur Terre.

Je veux parler un peu de ce dossier (quelques billets), car je crois que la déclaration de Monsieur Péladeau n’était pas exacte : les immigrants et les jeunes peuvent très bien être et devenir souverainiste.

Ce sont même les seuls qui peuvent encore changer d’idée. Parce que ceux qui sont fédéralistes ne changeront jamais d’idée. Les souverainistes de longue date non plus.

Avez-vous déjà vu, dans votre vie entière, quelqu’un changer d’avis à la suite d’une argumentation d’ailleurs?

Ça n’arrive jamais et on s’entête pourtant…