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Anthony Couturier prêt pour une saison déterminante 

durée 13 novembre 2021 | 10h57
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Sans faire de bruit, le Louperivois Anthony Couturier fait sa place parmi les meilleurs athlètes en bobsleigh au Canada, se rapprochant à chaque poussée de traîneau de l’expérience olympique. Et à l’approche d’une saison importante pour une qualification vers les Jeux 2022, il se sent d’attaque et prêt à tout donner.    

    Rejoint la semaine dernière, à Montréal, l’athlète revenait d’un voyage de 21 jours en Chine, dont l’objectif premier était de se familiariser avec la piste qui sera utilisée du 4 au 20 février pendant le plus grand rendez-vous sportif d’hiver. Une forme d’avant-goût également, sans les célébrations et l’euphorie, de ce que pourrait être l’aventure à Pékin dans quelques mois à peine.  

    «On ne vivait pas au village olympique, mais il était situé tout près de la piste et ce sont des installations vraiment impressionnantes […] C’était aussi la première fois que je voyageais à l’extérieur de l’Amérique du Nord pour le bobsleigh. C’était vraiment une belle expérience», a partagé l’athlète qui fêtera son 28e anniversaire d’ici la fin du mois. 

    Anthony Couturier s’est envolé pour la Chine avec une douzaine d’athlètes de Bobsleigh Canada Skeleton. Répartis dans trois équipes, ils ont pratiqué des descentes tous les jours sur la piste du Centre national de glisse de Yanqing, situé dans un milieu plus montagneux en périphérie de Pékin. Le parcours est long de 1975 mètres, possède 16 virages et représente assurément un beau défi en vue de la grande compétition.

    «Chaque fois qu’un pays est hôte, l’organisation est tenue d’organiser un événement sur la piste pour donner une chance à tout le monde de la pratiquer avant d'arriver aux Jeux. L'an dernier, tout ça a été annulé, puis reporté au mois d’octobre. Chaque jour, pendant 21 jours, on faisait trois descentes, tout comme les autres nations. L’idée, c’est d’apprendre la piste peu à peu.»

    CHAQUE PETIT DÉTAIL COMPTE

    Anthony Couturier a le rôle de «brakeman». Au bob à quatre, par exemple, on retrouve trois bobeurs avec ce rôle, en plus du pilote. Leur objectif, dans sa forme la plus simpliste, est de pousser le traîneau pour maximiser la vitesse au premier virage. Le synchronisme de leur entrée dans ledit traîneau est aussi au centre des manœuvres et le timing est primordial. Chaque petit détail compte.

    «Ça peut paraitre un peu niaiseux de parler d'une poussée de cinq secondes sur une glisse d'une minute, mais ça peut vraiment tout changer. On estime qu'un centième [de seconde] gagné sur le départ peut te permettre de gagner trois centièmes à la fin. Pour un sport aussi serré, qui se calcule en centièmes, c’est majeur.»

    «Alors plus on fait de descentes, plus on peut essayer différentes choses et mieux on maitrise la piste. On veut savoir quelle ligne de course privilégier, jusqu'où on peut courir avant d'entrer dans le traîneau pour que ce soit le plus efficace, etc. C'est complexe et c’est pourquoi chaque descente compte», ajoute l’athlète, poussant le parallèle avec les coureurs automobiles qui apprennent à connaître les particularités d’un circuit pour mieux y performer. 

    CONFIANCE

    Anthony Couturier, un ancien joueur de football universitaire qui a évolué avec les Redmen de McGill, a fait son entrée dans le milieu du bobsleigh il n’y a que trois ans après avoir participé à un processus de sélection. Il explique qu’il y a quelques similitudes entre les deux sports, notamment à propos de l’explosion nécessaire au moment opportun. «Je n’ai pas eu une carrière universitaire à tout casser, mais je me disais que je pouvais compétitionner dans un autre sport et jusqu'à présent, ça va très bien», dit-il, humblement. 

    Difficile aujourd’hui de le contredire. L’obtention d’une invitation pour ce mois de pratique, en Chine, est d’ailleurs la preuve que les dirigeants de la fédération estiment son travail et sa contribution en vue des Jeux olympiques. Au cours des dernières semaines, il a même eu la chance d’effectuer des descentes avec Justin Kripps, l’un des champions canadiens de PyeongChang en bob à deux, une autre belle marque de confiance.   

    «Juste cette expérience-là, c'était quelque chose de vraiment intéressant», confie-t-il, précisant aimer le sport pour l’adrénaline, mais surtout pour l’aspect compétitif. «Se lever le matin et avoir le sentiment d'aller en mission avec tes coéquipiers, c’est ce qui me manquait après le football.» 

    Il se souvient qu’il y avait beaucoup d’inconnus à ses premiers pas dans le sport. «La vitesse, le traîneau lui-même, tout ça était impressionnant. Mais je suis maintenant très à l’aise et je me concentre totalement sur les poussées. C’est la job principale», mentionne-t-il, soulignant qu’il a aussi appris «les à-côtés» comme l’entretien de l’équipement. «Personne ne fait ça pour nous et savoir tout faire, c’est un gros avantage. Les pilotes aiment quand les membres de l'équipage peuvent prendre ces responsabilités-là.»

    Malgré sa récente expérience en Chine, Anthony Couturier ne sait pas encore exactement où il sera appelé à performer en vue de la prochaine saison de compétition qui débutera sous peu. Au moment d'écrire ces lignes, on lui avait dit qu’il irait probablement rejoindre une équipe sur le circuit nord-américain jusqu’au mois de décembre, mais tout cela devait encore être confirmé. Chose certaine, il sera prêt, puisque de bonnes performances sur ce circuit pourraient permettre la qualification d’une équipe supplémentaire vers les J.O.

    «L’objectif de la saison est de ne pas qualifier deux, mais plutôt trois traîneaux canadiens en vue des Jeux olympiques. Une équipe de plus, ça représenterait quatre places de brakeman supplémentaires, incluant un remplaçant. C’est un scénario qui pourrait me sourire.»

    L’athlète reste néanmoins la tête froide. «Il y a beaucoup de choses qui peuvent encore arriver. Des blessures, de bonnes ou moins bonnes performances. Ça peut bouger très rapidement», rappelle-t-il, prudent. 

    Et bien que les chances d’atteindre l’objectif 2022 sont plutôt bonnes, Anthony Couturier ne cache pas avoir déjà pensé, serein, à l’hiver 2026. Après tout, un cycle olympique supplémentaire lui offrirait un bagage d’expériences inestimable. 

    Pour le moment, cela dit, il a les yeux rivés sur les défis de la saison à venir. À l’image d’une descente en bobsleigh, elle sera rapide, intense et il est impatient de commencer. 

     

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