Raphaële Lemieux : le succès qu’elle n’attendait pas
Le succès se présente parfois sans dire un mot. Il y a un an à peine, la Louperivoise Raphaële Lemieux enfourchait son vélo de compétition simplement pour le plaisir de rouler. Aujourd’hui, l’objectif n’a pas changé, mais elle figure parmi une élite internationale qui lutte pour la tête du prestigieux Championnat Red Hook Critérium.
L’athlète de 34 ans était revenue de Londres depuis quelques jours lorsqu’Info Dimanche l’a rejointe à Montréal où elle habite dorénavant. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier voyage en sol anglais n’a pas été vain. Lemieux est revenue au Québec avec une médaille d’or au coup, elle qui a remporté, le samedi 22 juillet, le critérium Red Hook de Londres. Un exploit.
«C’est un peu fou», convient-elle d’emblée. «En quelque sorte, j’ai été la première surprise et ç’a m’a pris un certain temps pour le réaliser. Mais c’était vraiment un beau moment, une belle récompense.»
La coureuse, membre de l’équipe montréalaise iBike depuis 2016, a été dominante. Sous la pluie, elle a surpris tous ses adversaires en attaquant lors du dernier tour de piste. Une poussée à laquelle ses plus proches concurrentes n’ont pas été capables de répondre avant qu’elle franchisse, première, le fil d’arrivée.
Cette victoire éclatante s’ajoute à un début de saison exceptionnel pour la Louperivoise qui a pris, il y a quelques semaines, le 4e rang du critérium Red Hook de New-York, la première étape de la série. Un résultat qui avait alors poussé l’athlète à vouloir s’attaquer aux autres rendez-vous.
«À vrai dire, je n’avais pas dans l’idée de faire les quatre courses, mais le résultat à Brooklyn m’a un peu ouvert les yeux. Je me suis dit que j’avais peut-être le niveau pour compétitionner avec les meneuses.» Elle n’aura finalement pas pris de temps à s’imposer.
CRITÉRIUM
La Série Red Hook organise parmi les plus prestigieuses courses de critériums au monde. Ce type d’épreuve, qui consiste à parcourir une boucle de courte distance sur plusieurs tours, est particulièrement apprécié par Raphaële Lemieux qui a longtemps fait des courses de vélo sur route.
«À Londres, il fallait parcourir 28 tours d’un circuit de 950m. C’est court, rapide et très spectaculaire. Nous n’avons pas le droit à l’erreur», convient la cycliste. «C’est aussi beaucoup une question de stratégie, il faut bien évaluer ses options et prendre les bonnes décisions.»
Pour ajouter à la difficulté, la série est disputée avec des vélos à pignon fixe, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas de freins et possèdent seulement une vitesse. «C’est très technique, il ne faut jamais arrêter de pédaler», explique l’athlète en riant.
PAUSE
Par le passé, Raphaële Lemieux a compétitionné à un haut niveau en vélo de route, tout comme en patinage de vitesse courte piste. En 2003, elle a d’ailleurs écrit l’histoire des Jeux du Canada en devenant la première femme à gagner une médaille d’or lors des Jeux d’hiver et d’été.
Après une pause d’environ 10 ans, voilà qu’elle décide de se remettre à la compétition de vélo l’an dernier, non pas parce que le désir de vaincre la rongeait, mais davantage pour le plaisir de courser. Un peu comme si rien n’avait changé, les bons résultats sont revenus au gallot. Le talent ne s’achète pas.
«Je suis toujours restée très active, mais j’aime être dans une course, avoir ce sentiment-là de se pousser et de gérer des attaques (…) Chaque semaine, je participe aux Mardis cyclistes de Lachine et à une course des maîtres. C’est ma façon de m’entrainer pour mes grandes courses à travers mon travail de tous les jours», explique celle qui est opticienne.
Grâce à sa 2e place au classement général de la compétition, Raphaële Lemieux est maintenant qualifiée pour la 3e étape de la série qui sera disputée à Barcelone en septembre. Si rien ne doit être tenu pour acquis, elle est aussi en très bonne position pour participer à la finale de Madrid.
4 commentaires
M. Émond
ne faut-il pas avoir pris sa retraite du sport compétitif pour être intronisé?
dans son cas, on dirait que ça n'arrivera jamais haha