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Briser l'isolement

durée 13 novembre 2014 | 06h10
  • Rivière-du-Loup - Qu'elles soient en Centre de santé et d'hébergement de longue durée (CHSLD) public, en résidence privée, à l'hôpital ou à leur domicile, les personnes âgées sont souvent confrontées à une solitude qui leur pèse plus lourd de jour en jour. Comment contrer ce problème de société dans un monde ou tout va toujours plus vite?

    «Malheureusement, c'est un constat. Plusieurs personnes âgées sont seules», dit Guy Boucher, diacre permanent, qui a visité les malades en centre hospitalier et en CLSLD régulièrement durant 28 ans. «Il y a quelques années, dans la foulée des compressions, comme partout au Québec, nos deux postes ont été supprimés. Nous avions un petit salaire, plus une compensation minime comparé au bien que ça faisait.»

    De son propre aveu, cet ancien directeur de Caisse populaire n'avait pas d'intérêt particulier à visiter des personnes seules ou malades. «J'étais naturellement porté vers l'humain, mais je craignais que je sois trop affecté de visiter des gens malades.» Si les premières visites ont été difficiles, le goût de l'autre l'a rapidement emporté et aujourd'hui il continue ses visites.

    «Je me suis adapté. Je sors de ces visites grandi. J'écoute ces gens, esseulés et souvent révoltés. C'est ce qu'ils veulent: parler, recevoir une oreille attentive. J'en retire vraiment beaucoup». Ce constat est généralisé chez ceux et celles qui donnent de leur temps pour visiter les malades et les personnes âgées.

    Angèle Gosselin visite régulièrement sa belle-mère, Wilhelmine Gosselin, au CHSLD St-Joseph. «Je n'ai plus de parents. Madame Wilhelmine, c'est comme ma mère». Le jour de notre visite, les deux dames dansaient, sourire aux lèvres, les yeux pétillants. «Elle vit le moment présent. Je sais qu'elle est heureuse, même si ce soir, elle ne se souviendra probablement plus qu'elle a dansé». Ce support des familles, des proches aidants, complète le travail du personnel, souvent débordé.

    Simone Lavoie, mère de Gaétan St-Pierre de Rivière-du-Loup, est âgée de 98 ans et réside au Domaine de Louvois. «Moi et ma soeur Murielle nous partageons les visites. Ma mère aime beaucoup aller faire sa promenade en voiture, sa «ride» comme elle le dit», note M. St-Pierre, précisant que pour lui et sa soeur, c'est plus facile de rendre visite à sa mère que pour les familles qui résident à l'extérieur. «C'est normal, c'est un devoir et une façon de lui redonner un peu du temps qu'elle nous a consacré.»

    DES AIDANTS NATURELS ESSENTIELS

    Les aidants naturels ou proches aidants, jouent un rôle capital pour contrer la solitude des ainés. D'ailleurs la présente semaine, la première de novembre, leur est annuellement consacrée depuis 2007. Ironiquement, eux aussi peuvent souffrir d'isolement.

    «Leur engagement envers la personne aidée et les responsabilités qu’elles acceptent de prendre les rendent parfois très occupées et malheureusement aussi isolées», explique le président de l’APPUI Bas-Saint-Laurent, Pierre Couture, organisme qui, de concert avec la Conférence régionale des éluEs, travaille à déployer une offre de services pour les personnes proches aidantes auprès d’ainés.

    «Si chacun de nous prenait le temps de leur dire merci, leur offrir un peu d’aide pour les soutenir dans leur rôle, peut-être qu’une vague de bienveillance viendrait les toucher à un moment ou à un autre d'un quotidien parfois lourdement chargé», poursuit la directrice générale, Marie-Hélène Chouinard, qui ajoute que le concept est encore flou.

    «Plusieurs proches aidants ne réalisent pas qu'ils le sont. L’aidant est lié à la personne aidée. Le soutien apporté s’inscrit à travers les liens affectifs développés au fil du temps. Ça devient en quelque sorte normal de l’aider. C’est souvent l’entourage qui fait réaliser à un proche aidant qu'il l'est.»

    «Les gens de Rivière-du-Loup ont du coeur. À l'hôpital St-Joseph, plusieurs bénévoles et proches aidants supportent le personnel. Ces derniers mettent tellement de coeur dans leur travail avec les résidants. Je vois la différence. Lorsqu'un proche arrive, la personne devient plus pétillante, plus joyeuse. Encore plus de personnes devraient y aller. Semer la joie nous apporte tellement personnellement», conclut Mme Gosselin.

    Pour Hélène Chouinard, ces petites attentions tissent un filet de gentillesse essentiel. «Puisqu’être gentil est, parait-il, bon pour la santé, multiplions la gentillesse».

     

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