Saint-Simon-de-Rimouski: une démocratie fragile
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Dernièrement, une rencontre entre la Caisse populaire, la Municipalité de Saint-Simon et ses citoyens était organisée à la salle municipale de Saint-Simon. Elle avait pour but d’informer la population sur, entre autres, une entente entre la Caisse populaire Desjardins et la Municipalité.
L’entente, que les représentants de la Municipalité n’ont pas voulu rendre publique, viserait à nommer le nouveau centre de Saint-Simon « Centre Desjardins ». C’est une condition qu’auraient posée les représentants de la Caisse populaire pour l’obtention d’une commandite de leur part. Plusieurs citoyens s’y opposent puisque, sous peu, l’institution financière n’aura plus aucune présence dans notre municipalité.
Une minorité du conseil aurait négocié l’entente avec la Caisse. C’est donc dire qu’une majorité du conseil l’ignorait au moment de la signature. Qu’est-ce qui donne le droit à trois élus de conclure des ententes au nom de la Municipalité? Est-ce que l’entente est valable? Qu’est-ce qui explique que la Caisse ait accepté de signer ce document? Pourquoi les conseillers écartés du processus ne semblent rien faire? Quelle est l’utilité d’avoir un conseil tenu dans l’ignorance? Certains élus réagissent comme s’ils n’étaient pas redevables envers leurs citoyens, pourtant ils n’ont pas tous les droits. Et dire que les conseillers représentent la population. Comment parler de transparence et prétendre être à l’écoute citoyenne lorsque des documents sont négociés dans un secret certain? N’auraient-ils pas eu lieu de s’informer des aspirations de la communauté? Trois élus auraient caché les négociations à la population prétextant qu’on aurait pu faire échouer la commandite de Desjardins. Quelle belle excuse pour régner en roi et maitre sur Saint-Simon.
Il semble aussi s’être institué une certaine façon de gouverner : mettre les citoyens devant les faits accomplis. En effet, il est arrivé à plus d’une reprise que la population soit informée lorsque les projets sont déjà bien enclenchés. Et considérant les énergies déjà investies, on laisse entendre qu’il est maintenant trop tard pour modifier quoi que ce soit. Nous déplorons cette façon de faire. Elle banalise l’implication du citoyen, et les conséquences ne sont pas anodines. La communauté déresponsabilisée n’éprouve plus de fierté pour leur municipalité et s’en désintéresse. Dans de telles conditions, notre patelin n’est plus un groupe uni pour le bien commun, mais la somme d’individus isolés.
Si la démocratie est une valeur importante, pourquoi ce qui fait la fierté de tant de gens et qui est une valeur fondamentale semble ignorée par certains dirigeants de notre petite municipalité? C’est à croire que la démocratie est pour eux un concept vide de sens. Ce n’est plus un petit malaise, mais une gêne qui nous habite.
Devant de tels évènements, il ne faut pas s’étonner que les citoyens désertent les réunions du conseil. Leur désintérêt de la chose publique est justifié. Il faut le déplorer puisque, comme le disait Charles de Montalembert : « vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s’occupe de vous tout de même », mais de quelle façon?
Chantal Malacort
Pour un groupe de citoyens indignés