Premier miracle
En collaboration avec la Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup, Info Dimanche vous présente un article tiré du journal Le Saint-Laurent du 17 décembre 1975.
Lorsque la Sainte Famille s’arrêta dans la grange où naquit l’Enfant-Jésus, elle reçut une toute première visite : une petite fille, habitant à côté dans une cabane avec sa brebis. Elle aida à l’installation et offrit le lait de sa brebis pour nourrir l’Enfant. Ainsi elle devint l’amie de cette famille, pas comme les autres, qui devait recevoir par la suite tant et tant de visiteurs.
Tous les matins elle apportait le lait puis elle rentait chez elle auprès de la brebis car elles ne se quittaient jamais. Elles se comprenaient parfaitement, soit par le regard, soit par la parole et le bêlement dont chacune saisissait le sens. La petite fille se nourrissait du lait de la brebis, la brebis de l’herbe des prés et elles couchaient toutes deux sur de la paille, blotties l’une contre l’autre.
Elles avaient beaucoup d’amis car elles ne demandaient jamais rien à personne. Elles étaient heureuses parce qu’elles aimaient les fleurs, les oiseaux et le ciel.
Et le petit voisin qui leur était né, ce « frère Jésus » ajoutait fort à leur bonheur.
Mais voici qu’un matin la brebis ne put se lever. Elle semblait très malade… elle ne donnait plus de lait, gémissait, enfoncée dans le creux de la paille, et ouvrant de grands yeux tristes dès que la petite fille s’approchait d’elle. Celle-ci la soignait de son mieux, ne disant rien à personne malgré sa détresse. Seule la Maman de Jésus était au courant de la maladie car il avait bien fallu expliquer pourquoi il n’y avait plus de lait. Chaque jour Elle demandait affectueusement des nouvelles et offrait des fruits ou du miel.
Mais une nuit la petite fille perdit tout espoir. La brebis se mourait, elle ne respirait presque plus et gardait les yeux fermés. Elle se précipita vers la crèche et se jeta en larmes aux genoux de Marie : « Ma brebis va mourir, ma brebis va mourir », répétait-elle affolée.
Alors Marie, attendrie par sa grande peine, lui dit : « Prends Jésus et porte-le près de ta brebis. »
La petite fille tremblante d’émotion prit l’enfant avec infiniment de précautions et de douceur, le tira de son lit rustique et le porta près de la brebis presqu’immobile… elle le coucha tout contre elle et rapprocha leurs deux têtes comme deux petits frères jumeaux sur la même couche.
À peine avait-elle accompli cela que la brebis se mit à remuer une patte, puis l’autre, puis tout le corps et ouvrit de grands yeux bien clairs, enfin se souleva et se mit à genoux devant Jésus… elle lécha même le bout de ses doigts. La petite fille croyait rêver, elle posa sa tête sur le cœur de son amie, il battait fort d’une vie nouvelle et la laine du corps était redevenue douce et chaude et la brebis bêla. Marie vint alors reprendre son enfant et le remit dans son berceau de paille.
Tout ceci s’était passé devant les visiteurs qui ne cessaient de défiler nuit et jour, grands de la terre ou pauvres errants. Chacun resta ébahi de ce déplacement soudain de l’Enfant Jésus qu’ils avaient suivi de la grange à la cabane dans les bras de la petite fille, assistant à la guérison de la brebis.
Quand tout fut redevenu normal dans la crèche, chacun à sa place, Jésus endormi et sa Mère le veillant, Marie parla :
« Voici le premier miracle de mon fils, il en fera beaucoup d’autres ».
Une collaboration de la
Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup
67, rue du Rocher, Rivière-du-Loup (QC) G5R 1J8
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