Pourquoi pas un disque sous le sapin
À l’heure de Spotify, de l’écoute de la musique en ligne, nous sommes plusieurs à redécouvrir le plaisir d’écouter un album vinyle sur une platine. Pour le son, incomparable, tellement plus riche et chaleureux que les fichiers mis en ligne, mais aussi pour le plaisir d’écouter un album dans son entier, comme on lit un roman, absorbé par cet univers que l’on nous propose.
Cette tendance vers le fameux «microsillon» s’observe aussi chez les jeunes qui ont permis au disque de revenir à la mode.
La popularité d’évènements comme le Marché du vinyle à Rivière-du-Loup, où nous étions cordés les uns sur les autres dans l’espoir de trouver le Saint-Graal et où se mélangeaient boomers, X, Y, milléniaux illustre bien ce retour à la platine. Je vous présente ici quelques-unes de mes découvertes des derniers mois.
SUGGESTIONS
JAZZ
De la vingtaine d’album de jazz que j’ai acquis cette année, je vous propose Ancestrall Recall (2019) de Christian Scott aTunde Adjuah. Magnifique. Trompettiste de génie, ce natif de la Nouvelle-Orléans renoue avec ses origines africaines (les rythmes). Vous êtes ici en terre de jazz contemporain où se mêlent électro, un soupçon de hip-pop, les rythmes ancestraux avec une trompette à donner le frisson. Les pièces Rituel et Ancestral Recall sont sublimes.
SOUL/R & B
L’album Young Sick Camellia (2018 que j’ai découvert cette année) du super groupe mené par Paul Janeway, St. Paul And The Broken Bones, mérite le détour. Au-delà des prestations vocales de Paul Janeway, les musiciens sont excellents, que ce soit à la guitare, au cuivre, à la batterie ou encore à la basse sur une musique soul aux allures funk. L’album est réalisé par Jack Splash (Kendrick Lamar) et ça s’entend.
COUP DE CŒUR 2019
MON album 2019 est le fabuleux Ghosteen de Nick Cave and the Bad Seeds. Un album double touchant, émouvant, un album qui, quand on connait l’histoire de Nick Cave et surtout de la mort de son fils Arthur, vient vous arracher le cœur. Beaucoup moins oppressantes que les pièces de l’album précédent Skeleton Tree, celles de Ghosteen laissent entrevoir une percée lumineuse au travers les ombres de la douleur. Un mélange de poésie, d’ombre et de lumière, de douleurs et d’amour. Le premier volet, celui de l’enfance, est celui qu’il m’a été le plus facile à apprivoiser. Le deuxième, celui qui incarne l’univers parental, présente des pièces beaucoup plus longues. La poésie et la voix de Nick Cave reposent sur une musique sublime qui exprime à la fois la douleur et la plus pure des beautés. Magistral, une pièce d’anthologie.
QUÉBÉCOIS
Après Tire le Coyotte l’an dernier, c’est au tour de Philémon Cimon avec son quatrième album, Pays, de nous présenter une œuvre aussi unique, émouvante. Comme toujours, l’artiste propose une musique et des paroles empreintes d’une grande beauté. Seulement 300 albums vinyles ont été pressés, si vous en voyez un, n’hésitez pas.
DU VIEUX EN VRAC
À découvrir ou redécouvrir en disque vinyle, neuf ou usagé, le plaisir est le même et parfois, l’album original offre un meilleur son puisqu'il n’est pas pressé à partir d’horrible MP3. Voici donc quelques-uns de mes coups de cœur pour la richesse du son sur vinyle.
- Animals de Pink Floyd, un album qui doit s’écouter sur platine.
- Kind of Blue est sans doute le plus grand album de jazz de tous les temps, un incontournable de Miles Davis.
- Time Out de The Dave Brubeck Quartet, le jazz est fait pour être écouté sur microsillon.
- What’s Going On de feu Marvin Gaye, une soul impossible à ne pas aimer.
- Portishead est l’un de mes groupes préférés, avec leur troisième et dernier album «Third», le groupe propose un son totalement différent qui s’exprime sur vinyle. Un son industriel abrasif avec la voix, cette voix, de Beth Gibbons.
- Kid A de Radiohead est fait pour être écouté et réécouté sur vinyle.
- The Suburbs d’Arcade Fire. Le groupe (montréalais) est l’un des plus influents de toute sa génération. Cet album de 2010 est l’un des plus marquants des 30 dernières années. Un chef-d’œuvre de l’indie rock (ou de la pop baroque).
- I’m your man de Leonard Cohen, cet album à la sonorité différente (plus électro) des autres du grand poète où il y aborde ses thèmes chers mérite d’être redécouvert. La pièce First We Take Manhattan vaut à elle seule le prix du disque.
- Parce qu’une liste d’albums à écouter n’en est pas une sans les Beatles, je vous recommande ici Revolver. Le septième album des Fab Four est un pur chef d’œuvre et met la table pour l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band.
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