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Sept questions à Vincent Couture du Parti Québécois

durée 8 septembre 2018 | 07h32
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Dans le cadre de la campagne électorale provinciale, Info Dimanche a adressé sept questions aux quatre candidats présents sur le territoire.

    Q - Quels sont les éléments dans le programme du Parti Québécois qui résonnent dans notre région, qui vous parlent particulièrement? 

    R - En santé, on veut améliorer l’accès aux soins en donnant plus de pouvoir aux super infirmières et aux professionnels en les dégageant, entre autres, de tâches administratives. Légalement, une super infirmière peut diagnostiquer et prescrire, alors nous souhaitons en former davantage dans un premier mandat pour qu’elles prennent plus de place.

    Un autre problème, c’est l’urgence. Quand tu as une otite, une infection urinaire ou une grippe, c’est sûr que tu vas être là longtemps, mais c’est parce qu’on n’a pas la vraie bonne porte d’entrée. Pour nous, ce sont les CLSC. On le sait qu’il n’y a pas beaucoup de médecins dans les CLSC, mais on pense qu’en mettant une infirmière de garde, tous les jours jusqu’à 21 h, on risque de désengorger le réseau.

    En matière de développement régional, les MRC nous mentionnent qu’elles manquent vraiment de moyens par rapport à l‘époque de la CRÉ (Conférence régionale des élus). Les fonds de développement régionaux n’existent plus vraiment. Ce qui existe, c’est le FFAR (Fonds d’appui au rayonnement des régions) et ça se décide à Québec (…) Ce qu’on veut, c’est une vraie décentralisation avec de vrais moyens et ainsi s’assurer que chaque région puisse se développer de la façon qu’elle le souhaite.

    Dans la plateforme en éducation (...) ce qu’on veut, c’est mettre une «loi bouclier» pour protéger notre jeunesse. Cette loi vise à protéger tout ce qui est service aux enfants et aux élèves. Ce serait simplement interdit de couper à cet endroit. 

    Q - Quels sont les engagements locaux qu’a pris Vincent Couture jusqu’à présent pour Rivière-du-Loup-Témiscouata? ​

    R - Nous souhaitons assurer la pérennité des soins dans le Témiscouata. Les gens qui y travaillent habitent ont un grand territoire et ça peut être vraiment compliqué de faire le chemin jusqu’à Rivière-du-Loup quand ça ne va pas. Les établissements de Pohénégamook et Notre-Dame-du-Lac peuvent avoir des services et des départements qui sont fermés, alors on veut s’assurer de renforcer ces centres-là.

    Nous comptons également fournir de l’aide pour les nouvelles entreprises (...) puisqu’on pense que de faciliter l’entrepreneuriat, c’est très important. On veut ainsi offrir des primes aux entrepreneurs qui viendront s’établir dans la région.

    Enfin, on a beaucoup d’organismes communautaires qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts parce qu’ils n’ont pas le financement approprié, alors on croit qu’en utilisant les fonds régionaux, qui seraient gérés par la région, ce qui n’est pas le cas actuellement, on pourrait leur donner plus de moyens et ainsi mieux soutenir nos familles et les personnes âgées (…) On souhaite être capables d’utiliser les capitaux disponibles pour soutenir là où c’est nécessaire, entre autres, les organismes qui viennent en aide aux gens dans le besoin. 

    (Par souci de transparence, notons que le candidat a annoncé de nouveaux engagements depuis la publication de cet article. À lire ICI.) 

    Q - Le comté compte deux des plus pauvres MRC du Québec. Est-ce que des solutions sont possibles sans qu’elles soient dépendantes de l’État? 

    R - Certaines municipalités ont seulement un directeur général comme employé et c’est sûr que si tu n’as pas d’agent de développement pour épauler, c’est difficile... Mais je pense que c’est systémique comme difficulté et qu’il n’y a pas qu’une seule solution. Je me suis promené quelques fois dans le secteur de Lac-des-Aigles et l’ancien maire, M. Brault, me disait qu’ils essayaient de convaincre les jeunes diplômés de revenir, mais ils n’ont pas la couverture cellulaire partout. Revenir habiter à la maison, quand tu as connu ça ailleurs dans les grands centres, c’est compliqué. Corriger cela ne règlerait pas tout, mais ce serait un début (...)  En même temps, je pense qu’il faut leur donner de l’importance avant qu’ils partent et qu’ils sentent qu’ils sont importants pour leur milieu. C’est une autre portion de la solution. 

    Q - Le PQ souhaite que 25 % des nouveaux arrivants s’installent en région au bout de quatre ans de mandat. Comment voyez-vous l’atteinte de cet objectif?

    R - Nous n’avons pas les pleins pouvoirs sur notre immigration, mais on peut quand même faire un petit bout. Si on peut s’assurer qu’ils soient francophones, diplômés et que leurs diplômes soient reconnus, il faut qu’on soit capable de leur trouver un emploi qui va correspondre. Il faut également qu’il y ait un accompagnement suffisant, des moyens qui leur soient offerts (…) S’établir en région doit faire partie d’une condition. Si, une fois qu’ils sont ici, on leur donne les moyens et on fait du parrainage, [ça va marcher]. Papa Noel Sow, sur la rue Lafontaine, organise des activités de financement aux profits d’organismes locaux. C’est un super exemple, on en veut des dizaines de Papa Noel ! (…) Je pense qu’on peut définir des mesures pour permettre qu’ils restent et qu’ils fassent partie intégrante de nos communautés (...) L’immigration, c’est une solution. L’important, pour moi, ce n’est pas de savoir combien [d’immigrants] on va avoir, mais de s’assurer qu’on en ait ici. 

    Q - Les partis semblent s’entendre dans le dossier de l’autoroute 20. Est-ce que le PQ compte lui aussi réinscrire le prolongement au Plan québécois des infrastructures (PQI)? 

    R - C’est un engagement qu’on a pris, mais je vous dirais que je commence à être tanné qu’on fasse des campagnes électorales sur l’asphalte. Je ne nie pas l’importance de la sécurité et ce que ça va amener au niveau touristique, mais j’ai hâte qu’on fasse ces projets-là et qu’on passe à autre chose. Est-ce qu’on peut s’élever et avoir des projets de société? (…) Est-ce qu’on peut se poser d’autres questions? Ok, tout le monde annonce la 20, ça va se faire, tant mieux. Maintenant, est-ce qu’on peut aller plus loin et arrêter de gouverner à courte vue? 

    Q - Qu’est-ce qui fait de vous le meilleur député? Qu’est-ce que vous pouvez faire de plus que le député sortant? 

    R - Je suis travailleur social de formation. Je suis quelqu’un qui est à l’écoute des gens, et c’est la première chose qu’ils me disent qu’ils apprécient (…) Mon travail, c’est d’aider les gens à cheminer et de s’en aller vers un objectif avec les difficultés qu’ils rencontrent. Je pense que c’est quelque chose qui s’applique bien à la politique (…) Ce que je trouve dommage, et ce qui contribue au cynisme, c’est que les gens ne se sentent pas écoutés. Je trouve ça triste de voir les conflits comme il y a partout. Entre Saint-Antonin et Rivière-du-Loup pour les écoles, entre Rivière-du-Loup et Cacouna pour les ports, entre les deux quartiers de Témiscouata-sur-le-Lac pour les arénas. Je me dis qu’il y a des subventions octroyées, alors il y a un moyen de faire un travail en accompagnant les gens pour essayer de trouver un consensus (…) Je suis un gars de consensus et ça, je pense que ce serait mieux pour notre coin. 

    Q - Que répondez-vous aux personnes qui se questionnent à savoir pourquoi ils voteraient pour un parti qui, encore récemment, récoltait moins de 20 % des intentions de vote? 

    R - Il y a beaucoup de gens qui vont voter stratégiquement pour ne pas avoir les libéraux. Ils ne regarderont pas ce que les candidats proposent, ils vont y aller avec la personne qui a le plus de chances de battre le libéral en place. Évidemment, ce n’est pas bon, et c’est lié au fait que nous n’avons pas le mode de scrutin proportionnel (…) En 2014, quand Mme Marois a déclenché les élections, nous [PQ] étions largement majoritaires selon les sondages. La CAQ est actuellement largement majoritaire, alors je pense que ça peut être difficile pour eux comme ç’a été difficile pour nous à l’époque (…) Il faut que les gens votent selon leur condition et qu’ils regardent sérieusement, oui sérieusement, les programmes de chacun des partis. Quand la CAQ nous propose des résidences pour ainés pour 2038 qui nous couteraient des milliards, ç’a l’air encore moins réaliste que le programme de Québec Solidaire. Avec les libéraux, le problème, c’est qu’ils nous enlèvent la lune et qu’ils nous la redonnent après. Au PQ, on prend des engagements sérieux, réalistes et mesurés sur le plan financier. On ne laissera pas tomber les Québécois une fois que nous serons élus (…) Nous voulons un État fort, non un État à genoux et affaibli. 

     

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