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François Lapointe, candidat du Parti libéral du Canada dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup

durée 19 septembre 2021 | 06h41
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Info Dimanche a souhaité donner la parole aux représentants des principaux politiques dans les circonscriptions de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup et de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques sous la forme de questions et de réponses touchant divers enjeux de la région du Bas-Saint-Laurent. Voici notre entretien avec le candidat du Parti libéral du Canada dans la circonscription de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, François Lapointe.

    Propos recueillis par Marc-Antoine Paquin.

    Quel est le principal dossier à porter dans la circonscription?

     «Il y en a plusieurs, mais j’en nommerais deux si c’est possible. D’abord, la pénurie de main-d’œuvre qui est très prononcée dans plusieurs secteurs (agriculture, vente de détail, etc.) et qui est une préoccupation majeure. C’est difficile partout au Québec en ce moment […] Évidemment, on ne pourra pas régler la pénurie de main-d’œuvre seulement avec des leviers fédéraux, mais on peut aider beaucoup. Par exemple, on veut s’attaquer au manque de logements et offrir une allocation pour les bas salariés. On veut aussi donner un coup de main aux 65 ans et plus qui ont la gentillesse de rester à l’emploi quelques jours par semaine avec un crédit d’impôt. On sait que ça aide, des réformes comme celles-là. En immigration, on a dit au Québec que la province aura le droit de décider d’augmenter le nombre de travailleurs étrangers qui pourront être amenés par des industries. Elle pourra aussi baisser les critères d’accessibilité. Mais les décisions seront celles de Québec. C’est la province qui va analyser et trancher sur les paramètres. Ce qu’on veut faire aussi, c’est aller plus loin et permettre aux travailleurs étrangers de rester s’ils le souhaitent. C’est en encourageant tout cela qu’on souhaite améliorer la situation actuelle, mais encore là, si l’économie reste comme ça, ce sera toujours un défi. / L’autre dossier majeur, c’est celui de la téléphonie cellulaire. Il faut que ça bouge. C’est pourquoi on s’engage à exiger que les grandes entreprises de télécommunication accélèrent le déploiement de services sans fil dans les milieux ruraux d’ici 2025.» 

    Sur le plan environnemental, on critique le PLC pour une certaine incohérence. Comment défendez-vous l’acquisition et de l’agrandissement de l’oléoduc Trans Mountain et le financement par le gouvernement libéral des énergies fossiles, tout en appelant à réduire les émissions carbones? 

    «Il y a deux pays au monde qui jonglent avec ça, qui sont à la fois des producteurs [de pétrole] et des pays qu’on appelle ‘’progressistes’’. La Norvège et le Canada. La bonne nouvelle, c’est qu’au niveau des investissements verts en 2018, 2019 et 2020, on a rejoint la Norvège. En termes de relancer les économies vertes, on fait partie des meilleurs pays au monde. Au niveau du pétrole, les bonnes décisions sont prises. On a diminué les subventions à la production pétrolière de 25 % […] On s’engage maintenant à les amener à zéro, pas en 2025 comme le demande le G20, mais en 2023. Notre plan, sur une perspective d’aujourd’hui à 2030, a reçu une note de 80 % par un consultant au GIEC, contre 50 % pour les conservateurs et près de 20 % au NPD. Ils promettent beaucoup, mais on n’a pas les réponses sur le comment ce sera réalisé […] Là où le PLC se trouve en environnement, ça fait longtemps que j’y suis, alors quand j’ai été contacté par le parti, c’était clair que je souhaitais faire partie de l’équipe en environnement si je suis élu et que je serai quelqu’un qui va s’assurer qu’il y aura des résultats chaque année. Quel poste est-ce qu’on me confiera si je suis élu? Je ne sais pas, mais j’aurai un poste dans l’équipe. J’ai d’ailleurs déjà fait partie de rencontres avec le ministre Jonathan Wilkinson.»

    Assurance emploi, le PLC a augmenté les prestations de maladie à 26 semaines pour les personnes gravement malades alors que tous les partis ont réclamé un rehaussement à 52 semaines, vous engagez-vous à reprendre le flambeau de Marie-Hélène Dubé si vous êtes élu?

    «Je vais être complètement transparent : ce n’est pas dans la plateforme. Les prestations viennent en effet d’être augmentées à 26 semaines. Est-ce que c’est suffisant, est-ce que c’est assez, selon François Lapointe? Non. Il y a beaucoup de choses à faire pour l’assurance-emploi. Par exemple, dans notre plateforme, on dit qu’il faut intégrer tranquillement les travailleurs autonomes dans le système, ce qui est, à mon avis, une super idée parce qu’ils sont des centaines de milliers à ne pas se voir en entreprise […] Je suis content que ce soit monté à 26 semaines et je suis complètement ouvert à ce qu’on travaille à évaluer quelque chose de plus solide encore.»

    Dans quel dossier, Ottawa gagnerait-il à mieux respecter les compétences du Québec?

    «C’est quelque chose qui est souvent moussé par les adversaires. Est-ce qu’on comprend bien, en ce moment, qu’on pense annuler un 6 milliards de transfert pour les garderies? C’est un transfert, pas un chèque lié à des obligations et des dates. Autre exemple : les transferts en agriculture. C’est 60 % qui viennent du fédéral pour la gestion de risque. Mais ce n’est pas nous autres qui gérons [cet argent-là]. On envoie un chèque chaque année. En infrastructure? On règle 30 % de la facture et Québec décide de tout. L’ingérence, ce n’est pas le quotidien. C’était peut-être vrai à une époque, mais ce n’est plus ça. En santé, on accuse les libéraux de vouloir s’ingérer, mais je suis confiant que ça va fonctionner comme pour les garderies, puisque le Québec est souvent en avance sur les autres provinces et a déjà pris ses responsabilités. On va pouvoir s’entendre.»

    Que pensez-vous de la sortie de François Legault qui pense que la plateforme libérale est dangereuse pour le Québec et qui encourage l’élection d’un gouvernement conservateur minoritaire?

    «La réaction est assez mitigée à la suite de sa sortie, autant du côté des analystes que de l’opposition. Cette année, on veut donner environ 11 milliards en bouffée d’air, alors que le parti que M. Legault suggère veut enlever ça. Est-ce que c’est vraiment un avantage pour le Québec? M. Legault est inquiet pour des questions identitaires […] et pour ça, on renonce à recevoir de l’aide pour le système de santé et les garderies? Je ne le suis pas. Les libéraux veulent amener un souffle, une aide, tout de suite en santé. Ils sont ouverts aux négociations, dans le respect des compétences. Ça ne prendra pas deux ans ou plusieurs années [avant de voir l’argent]. Puis, de l’autre côté, on a un parti [conservateur] qui ne fera rien avant quelques années […] J’ai de la difficulté à suivre François Legault.»

    Gestion de l’offre. Le PLC s’engage à continuer de protéger le système. Reste que l’accord USA-Mexique-Canada, en 2018, a été contesté, notamment par les producteurs de lait. Le milieu agricole doit-il être mieux protégé?

    «Le projet de loi C-216 qui a été déposé [par le Bloc Québécois], et pour lequel tous les députés libéraux ont voté pour, a pour objectif d’exclure la gestion de l’offre de toutes éventuelles négociations avec d’autres états. Nous sommes actuellement en négociations avec l’Angleterre et aucune discussion n’inclut des compromis dans la gestion de l’offre. On respecte notre parole là-dessus. Du côté conservateur, 80 des 121 ont voté contre, incluant le chef M. O’Toole. [Bernard] Généreux a voté pour, mais ça ne sert à rien. Si tu n’es pas capable de convaincre ton caucus que la gestion de l’offre pour le Québec et l’Est du Canada doit être protégée, si tu n’es pas capable de convaincre ton chef de voter pour, je vais être sévère, mais tu ne sers à rien. [NDLR : Soulignons le projet C-216 a été adopté en deuxième lecture, mais qu’il n’a pas franchi toutes les étapes nécessaires pour devenir une loi avant la dissolution de la chambre.]»

    Comment concilier une circonscription dont l’ouest est majoritairement favorable aux propositions conservatrices?

    «Il y a un fait, c’est qu’il y a un fond bleu présent dans l’ouest de la circonscription. Quand il y a des vagues, que ce soit avec le NPD en 2011 ou avec les libéraux qui sont passés près de gagner en 2015, ça bouge beaucoup plus dans l’est en général. Ceci dit, les gens me connaissent dans Montmagny […] et je constate qu’il y a une excellente réaction sur le terrain. Les gens sont ouverts à ma candidature libérale. Est-ce ça va avoir un impact sur le vote? C’est certain que ça reste un territoire qui tend à être à droite, mais c’est possible. On verra. Cela dit, ça ne change aucunement mon approche, ni pendant les élections, ni après.»

    Quelle est la principale qualité et quel est le principal défaut de votre opposant conservateur, Bernard Généreux ?

    «La politique active, chez la très grande majorité des gens, nous améliore comme individu. Je pense être un meilleur humain qu’en 2008 et je pense que M. Généreux est un meilleur être humain que celui avec qui j’ai commencé à échanger en 2009. Je le pense vraiment. Je ne suis même pas certain qu’il est à l’aise quand il voit plusieurs députés de son parti voter contre le projet de loi C-216 ou quand il est entouré de gens qui questionnent le droit des femmes à choisir […] Je ne suis pas convaincu que ses valeurs sont complètement alignées avec celles de son parti. Je le pense vraiment. Personnellement, et je diffère beaucoup de lui là-dessus, je ne serais pas dans une formation politique qui est un peu en porte-à-faux avec mes valeurs fondamentales. J’en serais incapable, même si on me promettait d’être ministre. Je ne pourrais simplement pas.»

    Que croyez-vous apporter de plus que le député sortant?

    «M. Généreux est accessible, mais on me dit que les gens restent parfois sur leur faim en termes de réponse […] Je compte être beaucoup moins en tournée. Je veux être très travaillant avec des ressources très concentrées pour arriver avec des solutions pour les gens. À quels programmes peuvent-ils appliquer? Comprennent-ils bien les paramètres? En allant chercher de l’information, des précisions, on augmente beaucoup nos chances d’être acceptés aux programmes. C’est beaucoup de travail ça. Naturellement, je ne pourrai pas débloquer tous les dossiers, tous les régler, mais je veux mettre beaucoup d’énergie là-dedans. Si on va dans un gouvernement libéral, je vais aussi pouvoir travailler de l’intérieur et aller chercher beaucoup plus de réponses de façon efficace.»

    Voyez-vous l’expérience que vous avez à Ottawa, à titre de député, comme une valeur ajoutée à votre candidature? 

    «Je pourrais commencer demain matin sans problème. J’ai mes repères et l’adaptation sera minime. Ce qui est long à établir, quand tu n’as jamais fait ça, c’est d’abord de structurer ton équipe régionale. Là-dessus, j’ai beaucoup réfléchi à ce qu’on a fait de bon et à ce qu’on peut améliorer depuis la dernière fois. Ensuite, il y a le travail en comité à Ottawa, bien comprendre comment aider la région. J’étais bien meilleur à ma quatrième année qu’à la première et je me souviens pourquoi. Il y effectivement beaucoup de choses à apprendre. Je sais comment fonctionne un parti national à l’interne, comment intervenir. J’ai de bons réflexes et ils sont encore là.»

    Vous avez été député du NPD de 2011 à 2015. Vous êtes maintenant candidat du Parti libéral du Canada. Que répondez-vous à ceux qui vous taxent d’opportuniste?

    «Avant l’entrevue, je parlais avec quelqu’un qui travaillait dans le milieu de l’aide au logement. Cette personne me disait que le leadership actuel pour s’assurer que les logements soient abordables au pays, ce n’est pas les provinces qui l’ont, c’est le fédéral. Ç’a commencé sous un gouvernement libéral. Il n’y avait pas ça avec les libéraux en 2014. Je ne suis pas un centriste, mais quelqu’un de centre-gauche […] La plateforme que j’ai devant moi, si on la réalise, j’en serai extrêmement fier […] Je veux plus de transferts pour le bien-être de mes gens et c’est là en santé et avec les garderies. Je veux que ça bouge en environnement et c’est là aussi.» 

    Qu’est-ce qui motive votre retour en politique? Pourquoi maintenant et pourquoi au fédéral?

    «La politique provinciale, c’est fascinant, puisque c’est ton coin de rue, ton hôpital, ton école. Je ne dis pas non à la politique provinciale, un jour. Mais en ce moment, avec les enjeux majeurs en environnement […] l’endroit où il peut se passer quelque chose de sérieux, où je vais pouvoir regarder mes enfants dans le blanc des yeux dans 30 ans et dire que j’ai vraiment contribué à faire quelque chose, c’est sur la scène fédérale.»

    Croyez-vous que les gens qui ont voté pour vous en 2011 vous suivront au PLC, croyez-vous que votre bilan de député néodémocrate trace votre chemin vers votre élection?

    «Je suis toujours très touché quand on me dit, dans un regroupement de maires par exemple, qu’on se souvient que j’ai travaillé fort comme député. Avec l’UPA, on m’a rappelé récemment qu’avec Guy Caron, on réunissait tous les élus des deux paliers du gouvernement du Bas-Saint-Laurent pour s’entendre sur de grandes priorités, dont l’agriculture, une fois par année. Alors quand je leur dis que je vais refaire ça, je n’ai pas l’air de l’avoir inventé, on me croit. Je sais que cela a une valeur, mais qu’est-ce que ça va représenter, les 20 et 21 septembre? Quelle différence ça va faire dans le vote? Je ne sais pas, on va voir.»

     

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