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Sean English, candidat du NPD dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup

durée 16 septembre 2021 | 15h12
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Info Dimanche a souhaité donner la parole aux représentants des principaux partis politiques dans les circonscriptions de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup et de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques sous la forme de questions et de réponses touchant divers enjeux de la région du Bas-Saint-Laurent. Voici notre entretien avec le candidat du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans la circonscription de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Sean English.

    Propos recueillis par Marc-Antoine Paquin. 

    Qui est Sean English, comment vous présentez-vous aux électeurs? 

    «Malgré ce que mon nom laisse croire, je suis francophone. Mes ancêtres sont des Irlandais qui sont arrivés à Grosse Île et qui se sont par la suite installés dans les terres. J’ai 30 ans et je travaille dans l’univers de la publicité comme concepteur-rédacteur.   J’ai commencé à m’impliquer en politique, il y a près de dix ans. J’ai été membre de l’exécutif de l’aile jeunesse provinciale du NPD, puis de l’exécutif de la Section Québec.  En 2019, on m’a approché pour être candidat [dans la circonscription de Pierre-Boucher–Les Patriotes–Verchères en Montérégie]. Ç’a été le cas aussi cette année et j’ai accepté. Le timing était bon. Je souhaite principalement donner un choix aux gens de la région. Des gens sont contents de savoir qu’il y a un candidat du NPD, même si c’est une candidature de dernière minute. Ce qui est important pour plusieurs, c’est d’avoir un choix qui correspond aux valeurs qui leur tiennent à cœur. C’était aussi important pour moi de me déplacer, de rencontrer les gens et de les écouter.»

    Pourquoi avoir accepté ce mandat difficile de vous présenter dans une circonscription où on n’habite pas et où on ne possède pas une connaissance approfondie des dossiers?

    «Je sais que je pars avec quelques prises. D’un autre côté, j’y vois du positif. Je veux bâtir un terrain pour les prochaines années, commencer à parler aux gens et de semer une graine qui pourra germer, peut-être pas cette élection-ci, mais la prochaine ou celle d’après. Si je me représente ou si quelqu’un d’autre souhaite se présenter pour le NPD, je souhaite que les gens pensent au parti de façon positive, qu’ils savent que le NPD se prononce sur des enjeux importants et que les candidats et candidates sont de qualité. Mais c’est certain que mon objectif reste d’être élu et de représenter les gens d’ici et de créer des liens à moyen ou long terme. 

    Si vous êtes élu, comment allez-vous vous assurer d’être accessible et disponible pour les citoyens? 

    «Si élu, ce que j’aimerais, c’est de m’installer dans la région. Si je le fais, si on me donne ce mandat-là, je veux le faire à long terme. Je ne veux pas n’être qu’un «placeholder», ce ne sera pas un emploi en attendant la prochaine offre. Ce sera une mission.»

    Vous n'êtes pas un politicien de carrière. Est-ce un avantage ou un désavantage dans l’exercice des fonctions par rapport à vos adversaires ?

    «Pour moi, c’est ni un avantage, ni un désavantage. C’est un fait. Je n’ai rien à perdre et tout à gagner de venir ici, de faire une tournée et de faire du porte à porte. C’est une belle expérience. Je suis quelqu’un d’assez curieux, j’aime la rencontre, l’aspect communautaire. C’est une possibilité de tisser des liens.» 

    Quels sont les principaux enjeux de la circonscription ?

    «La pénurie de main d’œuvre, on la voit, on la ressent. Pour moi, c’est évident que c’est un enjeu important. Un des points qu’on remarque, c’est qu’il manque de logements. Il n’y a pas de projets, non plus. Les investissements en logement, il fallait les commencer il y a 10 ans. Au NPD, on propose un financement direct pour la construction de 500 000 logements sociaux et abordables au Canada, dont 110 000 au Québec. On réalise aussi qu’il y a un filet de base qui n’existe pas. Les entreprises se font compétition avec des salaires et différentes conditions. On pense qu’instaurer une assurance-médicaments universelle au pays, une assurance dentaire fédérale également, ça peut faire une différence pour certains petits commerces, des entreprises régionales, qui ne peuvent pas compétitionner avec de grandes entreprises, de grands conglomérats, qui offrent tout ça. Créer une grande assurance pancanadienne, ça signifie des économies pour tout le monde. / Ce qu’on veut faire aussi, et ce que je trouve important dans la plateforme du NPD pour aider les agriculteurs de la région, notamment, c’est de créer une banque de climat pour financer des projets de résilience pour mitiger les impacts des changements climatiques. On sait que les conséquences sont là, on sait qu’il y aura des sécheresses, des inondations et on estime qu’on a besoin d’avoir un compte, un portefeuille, pour les aider. Ce sont les MRC, les Municipalités et les organismes régionaux qui pourront faire les demandes et travailler localement avec l’argent.»

    Pouvez-vous nommer trois des principaux employeurs manufacturiers de la MRC de Rivière-du-Loup ?

    «Je connais Bombardier [maintenant Alstom] à La Pocatière. Les autres, je ne pourrais pas vous répondre.»

    Dossier de la traverse Rivière-du-Loup – Saint-Siméon. Bien qu’il s’agisse d’un dossier provincial, prendrez-vous position et si oui, laquelle est-elle ? 

    «Je ne suis pas insensible à cela. Pour plusieurs communautés, une traverse, c’est névralgique […] Je pense que la traverse devrait rester à Rivière-du-Loup, oui. Je crois qu’il y a de gros bénéfices à ça. À moins que quelqu’un arrive avec un plan exceptionnel qui prouve qu’il y a de nombreux avantages à déménager, […] je crois qu’il faut garder les liens, ne serait-ce que pour les entreprises touristiques et les gens qui travaillent d’un côté sur les rives, d’un côté comme de l’autre.»  

    Le NPD propose une approche centralisatrice, comment y parvenir tout en respectant les compétences et la juridiction de Québec ?

    «Je ne suis pas tout à fait d’accord [avec l’affirmation]. L’approche du NPD, et c’est quelque chose qui m’a attiré, qui m’a rassuré et qui a aidé en 2011, c’est très asymétrique, c’est-à-dire que ce n’est pas tant une approche centralisatrice que l’idée que le gouvernement fédéral peut s’impliquer et lancer la balle. Quand il y a des enjeux, que ce soit concernant les logements ou l’environnement, ce n’est pas seulement d’attendre la liste des provinces, mais de proposer des budgets. De demander : «Est-ce que ça vous tente?» Évidemment, dans un pays aussi grand que le Canada, les réalités ne sont pas les mêmes. Ailleurs au pays, les garderies à 10 $, c’est essentiel, tandis qu’au Québec, on voit que la province est un peu en avance et que le Canada est à la remorque.»

    Comment concilier une circonscription dont l’ouest est majoritairement favorable aux propositions conservatrices? Que répondez-vous à un conservateur pour le convaincre de voter pour vous ?

    «Je ne suis pas certain qu’ils sont très favorables à des propositions conservatrices plus qu’ils aiment un député à l’écoute des gens. C’est quelque chose que j’ai remarqué : les gens de la circonscription ne sont pas nécessairement conservateurs, mais ils apprécient le député impliqué, accessible, qui s’intéresse légitimement à ce qu’ils font. Je comprends que c’est attirant, c’est naturel, et les gens ont une bonne raison d’agir ainsi […] Cependant, je pense qu’il y a dans la région des enjeux qui sont assez criants et qui ne sont vraiment pas représentés dans la plateforme conservatrice. Je crois que les propositions du NPD sont plus appropriés, tant qu’à moi, aux enjeux qui frappent la région. En ce moment, j’ai l’impression qu’on vote beaucoup pour quelqu’un qu’on considère parfois comme un membre de la famille, et c’est ainsi dans plusieurs circonscriptions où les députés sont là depuis longtemps […] Mon objectif, c’est d’entamer la conversation, de discuter de bonne foi et d’être à l’écoute.»

    Les analystes saluent souvent les idées du NPD, mais critiquent aussi les chances qu’elles puissent se réaliser. Que répondez-vous à ceux et celles qui doutent que le NPD puisse concrétiser ses engagements? 

    «Tout est réalisable, d’une certaine manière. Certains engagements prennent de l’argent, d’autres des efforts et du temps, mais il faut les commencer à un certain moment. Le gouvernement fédéral, ce sont les budgets, les lois. Les règles sont écrites par le fédéral et le reste découle de cela. Est-ce qu’on va régler tous nos problèmes économiques et en environnement la semaine prochaine? Je ne pense pas, mais on peut placer de bonnes bases […] Le slogan politique du NPD pour le Québec, «Oser ensemble» est très bien choisi. C’est dire en deux mots ce qu’on a besoin de faire.»

    Est-ce que le NPD peut regagner le Québec, la voix de Jagmeth Singh porte-t-elle dans la Belle province ?

    «Il y a des possibilités. Je ne parle pas de grande vague comme en 2011, quelque chose que personne n’a vu venir, mais il y a des possibilités à certains endroits. On croit que certaines personnes pourraient faire un retour, que de nouvelles têtes pourront prendre certains sièges […] Je pense que trois, quatre sièges, c’est possible, c’est dans les cartes. Je pense que la possibilité qu’on puisse faire quelques gains est vraiment là.»

     

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