«Ce sont des vœux, des mots qui sont vides» - Jean-Pierre Rioux
Invité par Info Dimanche à se prononcer sur l’actuelle campagne électorale fédérale, le maire de Trois-Pistoles n’a pas mâché ses mots. Il s’est dit désabusé devant tant de mots dénués de toute substance.
«C’est peut-être l’âge, mais je me sens complètement désabusé. Tout le monde veut être beau et être pour la vertu, mais concrètement, qu’est-ce qu’on propose ? Rien. Je n’écoute même plus (les nouvelles électorales)», laisse tomber M. Rioux.
Le maire explique que les politiques provinciales ont un impact direct sur les municipalités. «Ottawa, c’est loin de nous autres [les municipalités], ça s’adresse plus aux individus.»
Du même souffle il déplore l’absence de certains candidats peut visibles dans Les Basques. «La candidate conservatrice [Nancy Brassard-Fortin] a été parachutée, les autres on les voit pas beaucoup. Ils sont tous verts, mais ils n’ont rien de concret à proposer.»
ASSURANCE-EMPLOI
Questionné à savoir s’il a une «liste d’épicerie», Jean-Pierre Rioux cible deux éléments oubliés de la campagne fédérale et qui ont de forte résonnance dans la région: «le trou noir qui entoure l’assurance-emploi et la gestion de l’offre.»
Du premier, il insiste sur la précarité des emplois saisonniers, nombreux au Bas-Saint-Laurent, qu’ils soient liés au tourisme, à l’acériculture ou encore aux pêches. «Personne n’en parle et pourtant c’est une réalité bas-laurentienne. Aucun candidat n’a formulé de proposition, tonne le maire de Trois-Pistoles.»
Jean-Pierre Rioux cible les entreprises saisonnières, leur difficulté à recruter de la main d’œuvre qualifiée. «Il y a des emplois qui exigent des cartes de compétence, mais l’employé avec le système actuel doit absorber un mois et demi sans salaire. Ce n’est pas attrayant.»
Il reproche donc au système en place de ne pas favoriser la rétention des travailleurs et de les maintenir dans un état de pauvreté. Une situation tragicomique en pleine pénurie d’emploi.
«Notre région a besoin d’un support, mais nos emplois sont considérés comme des jobs de deuxième ou troisième ordre.»
GESTION DE L’OFFRE
Quant à la gestion de l’offre qui s’est retrouvée au cœur du nouvel ALENA, l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), Jean-Pierre Rioux demande plus de soutien pour les producteurs locaux. «On doit les aider, les supporter. Il ne faut pas oublier qu’ils sont d’importants créateurs de richesse et d’emploi. Et n’oublions pas, ce sont leurs produits que nous consommons.»
Jean-Pierre Rioux, qui explique la remontée du Bloc québécois par un ras-le-bol général des électeurs, souhaite l’élection d’un gouvernement minoritaire. La démocratie y serait mieux servie selon lui puisque le gouvernement n’aura d’autre choix que de se porter à l’écoute de ses régions.
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