«Collectivement, on a un coup de barre à donner» - Dr Sylvain Leduc
L’objectif de l’application des mesures spéciales d’urgence dans une partie du Bas-Saint-Laurent est avant tout de restreindre les contacts sociaux et de cerner l’ampleur des dégâts causés par les rassemblements tenus dans la région, affirme le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc.
Les MRC de Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata, Les Basques et Rimouski-Neigette seront soumises aux mesures spéciales d’urgence qui entreront en vigueur à minuit le 1er mai. «Collectivement, on a un coup de barre à donner», a-t-il résumé. Le Bas-Saint-Laurent possède présentement le taux d’incidence le plus élevé par 100 000 habitants au Québec, avec Chaudière-Appalaches.
«Au cours des sept derniers jours […] il est plus élevé qu’il ne l’est à Québec, à Montréal, à Laval. Pourtant, ces villes ont une densité de population autrement plus grande que la nôtre. Nous avons un problème à corriger», ajoute Dr Leduc. Il qualifie l’activité du virus des 14 derniers jours comme étant «très élevée». La totalité des nouveaux cas de COVID-19 présentement sont des variants.
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Le Bas-Saint-Laurent surfait sur une moyenne d’environ 30 cas par jour, mais depuis une semaine, elle en enregistre parfois plus de 50 quotidiennement. Ces chiffres représentent à moyen terme 1 500 nouveaux cas de COVID-19 par mois. «C’est non seulement trop, c’est aussi de nature à augmenter le risque qu’il y ait d’importantes répercussions sur notre fonctionnement», ajoute Sylvain Leduc. La population bas-laurentienne n’est donc pas à l’abri des fermetures de services de garde, d’écoles, de milieux de travail en raison de l’augmentation rapide du nombre de personnes atteintes de la COVID-19. Les risques que des éclosions surviennent en milieux de soins ou vulnérables comme les résidences de personnes âgées sont aussi décuplés.
«Ça va malheureusement occasionner certains décès. C’est pourquoi on doit corriger le tir rapidement», estime le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent. Il n’exclut pas une hausse des hospitalisations qui aura un effet sur le délestage accru des activités hospitalières comme les chirurgies non électives.
Les infections sont en hausse constante dans la MRC la plus populeuse du Bas-Saint-Laurent, Rimouski-Neigette. «Une augmentation dans Rimouski, avec une propagation rapide à des familles, les milieux de travail qui ont des enfants qui vont dans les services de garde et à l’école, ça donne des ramifications importantes à une infection pour laquelle on est en train d’estimer l’ampleur des dégâts», ajoute Dr Leduc.
RESPECT DES MESURES SANITAIRES
Il a aussi tenu à lancer un message aux personnes qui respectent les mesures depuis le début de cette crise qui dure depuis mars 2020. «J’aimerais remercier ceux qui respectent les mesures depuis le début. Ceux qui ont l’objectif de nous aider collectivement à se sortir de cette période difficile qu’est la pandémie, dans laquelle on est depuis trop longtemps. J’aimerais remercier tous ceux qui se préoccupent du bien commun. J’aimerais remercier également tous ceux qui gardent espoir qu’on va s’en sortir collectivement. Ceux qui gardent le moral et qui encouragent leurs proches qui trouvent que les temps sont difficiles […] À cette majorité qui est souvent silencieuse, je dis merci.»
Questionné à savoir si l’ouverture de la région lors de la semaine de relâche a contribué à la propagation des variants au Bas-Saint-Laurent, le directeur régional de la santé publique a refusé de jeter le blâme sur les touristes. «L’apparition des variants s’est faite partout au Québec. La majorité des éclosions survenues à la suite de la semaine de relâche ne l’ont pas été par le variant britannique. On a toutefois eu au début du mois de mars quelques cas et ensuite des situations où dans notre propre région, des rassemblements de nos propres citoyens ont permis à ce virus de se transmettre», a précisé Dr Sylvain Leduc.
Présentement, environ 34 % de la population bas-laurentienne est vaccinée. La COVID-19 a encore de la latitude pour circuler, avec 64 % des citoyens qui sont toujours en attente recevoir une première dose de vaccin.
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