Propos à l’endroit du Dr Leduc : «J’ai eu des frissons dans le dos»
Les propos «accablants, voire vexatoires pour ne pas dire carrément menaçants» qui ont été dits et écrits ces derniers jours à l’endroit du Dr Sylvain Leduc, directeur régional de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, n’ont tout simplement pas leur place dans le débat actuel, croit Isabelle Malo. «Il y a des limites à ne pas franchir», estime-t-elle.
La présidente et directrice générale du CISSS du Bas-Saint-Laurent a abordé cette question ce matin, en marge de l’annonce du début de la vaccination de masse dans la région de Rivière-du-Loup. La veille, le président de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL), Michel Lagacé, avait fait une sortie publique appelant au calme et au respect du Dr Leduc.
La direction régionale de la santé publique a été la cible de plusieurs messages agressifs et méprisants, après qu’elle ait soutenu «entièrement» la décision de garder le Bas-Saint-Laurent au palier orange pour encore un bout de temps en début de semaine.
«On peut, dans une société démocratique, avoir des débats d’idées, d’opinions, de perceptions. Il y a toutefois des limites à ne pas franchir, a déclaré Mme Malo devant les journalistes, soulignant avoir eu «des frissons dans le dos» en prenant connaissance de certains messages reçus au cours des 24 dernières heures.
«Les médias sociaux peuvent être une plateforme extraordinaire, mais on peut y retrouver le meilleur comme le pire […] Il faut à tout prix se ressaisir et je remercie M. Michel Lagacé d’avoir fait un appel au calme. C’était absolument nécessaire», a-t-elle ajouté.
Jeudi soir, en entrevue au Téléjournal Est-du-Québec, Michel Lagacé, qui est aussi préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et maire de Saint-Cyprien, a demandé aux citoyens du Bas-Saint-Laurent de rester respectueux à l’égard du Dr Leduc qui a une énorme charge de travail depuis le début de la pandémie.
Sur les réseaux sociaux, cet avant-midi, M. Lagacé a réitéré sa demande. Il convient que le maintien de la zone orange a été très décevant cette semaine, mais cela ne cautionne pas l’envoi de messages agressifs.
«On peut ne pas être en accord, le dire, demander des éclaircissements sur l’ensemble des critères et données factuelles qui le guident. Mais rien ne permet que quiconque puisse lui adresser des menaces, l’intimider, l’insécuriser, ou l’amener à craindre pour son intégrité physique. Le Dr Leduc mérite notre respect...Menacer, intimider n’est pas une option! Merci», a-t-il écrit.
La mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet, s’est elle aussi jointe à sa sortie. «Tout doit se faire dans le respect, a-t-elle dit. Personne ne mérite un tel traitement.»
CONFIANCE ENVERS LE DR LEDUC
Dans son intervention, Isabelle Malo a souligné avoir une grande confiance envers le Dr Sylvain Leduc. «On a des gens excessivement compétents dans le réseau de la santé au Bas-Saint-Laurent, le Dr Leduc au premier chef. Il mène cette pandémie dans le Bas-Saint-Laurent de main de maitre. Il fait un travail extraordinaire. Il est totalement dédié, avec son équipe, à la gestion de la pandémie et à preuve on a d’excellents résultats en général et les citoyens ont collaboré», a-t-elle soutenu.
«Quand on fait des recommandations [au gouvernement du Québec], on regarde la situation de façon systémique. On regarde le niveau de propagation, le nombre de cas, les éclosions, les types d’éclosions, les hospitalisations, les cas de variants. Je suis absolument convaincue que la décision qui a été prise cette semaine était la bonne et elle était nécessaire. On a besoin d’un peu de temps pour voir évoluer les choses. Les premiers cas de variants sont arrivés cette semaine», a-t-elle poursuivi.
Mme Malo indique que la Direction régionale de la santé publique souhaite, «comme tous les citoyens», que la situation s’améliore rapidement afin que le niveau d’isolement des gens puisse être levé. «Mais il faut prendre le temps de bien faire les choses. Quand on évalue que les risques ne sont pas sous contrôle, c’est notre devoir de protéger la population, bien que nos décisions puissent parfois déplaire», a-t-elle mentionné, précisant que les choix étaient appuyés sur la science.
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