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Les écarts générationnels et la pandémie

durée 15 mars 2021 | 06h31
  • Dominique Côté
    Par Dominique Côté

    Vidéojournaliste

    Après plus d’un an de pandémie, Carol Allain, conférencier et formateur à l’international spécialisé dans l’étude des écarts générationnels, constate que la COVID-19 a frappé plus durement certaines générations et c’est ce qu’il a souhaité mettre en relief. Explications.

    La pandémie aura permis à la génération silencieuse, née entre 1925 et 1944, de faire reconnaître aux Québécois les conditions dans lesquelles elle vit. «La crise dans les CHSLD a mis en lumière la qualité de vie négligée de cette tranche de la population puisqu’on n’entendait pratiquement pas parler de la qualité de vie dans ces endroits avant qu’il y ait la COVID-19», a déclaré M. Allain.

    Les Baby-boomers sont quant à eux pris à la gorge avec la COVID-19. «Ce sont des individus qualifiés par leur peur de mourir et leur peur de vieillir», a-t-il précisé. Du point de vue d’un Baby-boomer d’une soixantaine d’années qui hésite à aller dans le sud et à sortir, la crise sanitaire aura renforcé son sentiment de peur. «En général, ça n’a pas été trop difficile de demander aux Baby-boomers de porter un masque puisque ça leur offrait une protection additionnelle.»

    Vient alors la génération Z, ou la génération émotive, âgée entre 10 et 24 ans. «C’est une génération sédentaire», a formulé M. Allain. «Beaucoup de jeunes étaient déjà enfermés dans leur maison avant la pandémie et donc en situation précaire. Avant la COVID-19, les spécialistes se questionnaient déjà sur leurs faibles taux d’activité physique. C’est une génération qui a besoin de contact humain et de confrontation.»

    Il rappelle d’ailleurs que l’humain est avant tout un être social et que la pandémie est ainsi venue bouleverser cette nécessité. «Voilà pourquoi les jeunes seraient plus affectés par la crise.»

    L’ÉDUCATION ET LA CULTURE, DES FACTEURS-CLÉS

    L’éducation, l’âge et la culture des gens sont des facteurs qui influencent leur capacité à réagir à une situation comme celle que nous vivons. «La crise sanitaire invite tout le monde à réfléchir à soi-même. Les gens qui sont plus contrariés par les mesures et les règles sanitaires, c’est en partie quelque chose qui part de leur éducation et de leur culture», a expliqué M. Allain.  

    Les premières générations ainsi que certains pays dans le monde détiennent des valeurs verticales, c’est-à-dire l’autorité, la discipline, l’engagement et la loyauté, par exemple. Selon son interprétation, les pays qui ont une meilleure gestion de la pandémie ont une culture et des valeurs davantage verticales, tout comme les générations plus âgées. C’est donc plus facile pour ces derniers de faire face à une situation pareille, et c’est cela qui expliquerait pourquoi au Québec les mesures sont obligatoires et qu’ailleurs, elles ne le sont pas nécessairement.

    L’horizontalité, dont sont dotées les générations plus jeunes, affaiblit le collectif. «Il faut que la pandémie éveille chez la jeunesse l’importance de la bienveillance et de la collectivité. Le masque, tu ne le portes pas juste pour toi, tu le portes pour l’autre», renforce-t-il.

    «Dès le début de la pandémie, je me souviens de m’être dit : il faut rendre les mesures obligatoires ici. Il fallait le faire dès le mois d’avril. Et plus on retardait, plus on vivait les répercussions de la crise parce que notre culture n’est pas fondée sur le respect des règlements.» Carol Allain maintient qu’au Québec, la pandémie demande un plus grand moment d’adaptation qu’ailleurs dans le monde, où le respect de l’autorité et de la collectivité est déjà bien ancré dans la culture.

    Le spécialiste dans l’étude des écarts générationnels soutient que la crise sanitaire aura certainement eu certains effets bénéfiques sur notre société. «Nous commençons à réaliser qu’on ne peut pas adopter une attitude sans penser à autrui. Si la pandémie peut permettre de corriger ça, si ça peut nous pousser à questionner notre façon de vivre en société, alors ça aura peut-être apporté du positif à nos vies.»

     

     

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