Une charge de travail supplémentaire pour les équipes du CHRGP
Le retrait préventif de 13 employées du Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup en raison d’une éclosion de COVID-19 a créé une pression et une charge de travail supplémentaire sur leurs collègues qui ont dû prendre la relève. Une situation qui n’est pas étrangère au manque de personnel dans le réseau de la santé.
La présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Bas-Saint-Laurent, Cindie Soucy, confirme que le personnel de soir et de nuit a couvert les quarts de travail de jour ce weekend, certaines travaillant pendant 16 heures consécutives afin de continuer d’offrir des services à la population.
«Quand la concentration est moins là, on est plus à risque de faire des erreurs. On avait une dizaine d’employées pour couvrir tous les quarts de travail pendant la fin de semaine. Elles ont tenu à bout de bras leur département de médecine-chirurgie qui manquait déjà de personnel […] On a été déçu de voir qu’on était pas aussi prêt que le CISSS veut nous faire croire depuis plusieurs mois», souligne Mme Soucy. Selon cette dernière, le CISSS du Bas-Saint-Laurent aurait dû prévoir des équipes disponibles pour venir en renfort au cas d’une possible éclosion dans le centre hospitalier.
«C’est sûr qu’on n’acceptera pas de se faire dire par le CISSS qu’il n’était pas prêt. La pandémie est là depuis le mois de mars. On est déçu de voir comment ça s’est passé. Nous aurons des questions à transmettre au CISSS concernant l’organisation du travail et la prévention des infections. On n’est pas convaincu que tout a été fait dans les règles de l’art», ajoute Mme Soucy.
Le syndicat affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec veut que le CISSS du Bas-Saint-Laurent revoie les horaires de travail pour créer une stabilité, assurer le temps de repos approprié et éviter les déplacements entre les étages du CHRGP.
«Le dépistage bi-mensuel des salariés du CHRGP ou de l’ensemble des salariés à ce stade-ci nous donnerait une bonne idée de la situation entre les murs de l’hôpital», complète Cindie Soucy. Elle ajoute que les professionnelles en soins vivent de l’inquiétude au quotidien puisqu’elles craignent d’être un vecteur de transmission de la COVID-19 par l’intermédiaire de leurs enfants qui fréquentent l’école. Mme Soucy déplore aussi l’absence du gestionnaire du centre d’activités ce weekend, qui aurait pu décharger les infirmières des tâches administratives. Pour le moment, quatre employés et deux patients du CHRGP ont reçu un diagnostic positif à la COVID-19. La situation est sous la surveillance du CISSS du Bas-Saint-Laurent.
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