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COVID-19 : maintenant plus de 100 cas au Bas-Saint-Laurent 

durée 10 septembre 2020 | 11h12
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le bilan de cas positifs à la COVID-19 s’alourdit rapidement au Bas-Saint-Laurent, à la suite de l’organisation de plusieurs fêtes privées dans la MRC du Kamouraska, ces derniers jours. La Santé publique a confirmé que le nombre de personnes ayant reçu un test positif s’élève maintenant à plus de 100… et il continue de grimper. 

    La situation actuelle progresse à un rythme très élevé, si bien que le bilan du 10 septembre de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui fait état de 90 cas confirmés depuis le début de la pandémie sur le territoire, n’est plus à jour. 

    L’éclosion régionale aurait débuté lorsqu’au moins une personne positive à la COVID-19 se serait présentée dans une soirée organisée le 30 aout dernier. Plus de 100 personnes y auraient été rassemblées et certaines auraient même visité des bars de Rivière-du-Loup pendant la nuit.

    D’autres partys ont ensuite été tenus les 2, 3 et 6 septembre dans le cadre du long congé de la fête du Travail. 

    Jusqu’à présent, une vingtaine de personnes ont contracté la COVID-19 à la suite d’une de ces soirées. Certaines d’entre elles n’y auraient même pas participé, ce qui inquiète les autorités. 

    Cas par MRC du Bas-Saint-Laurent (10 septembre)

    ▪️ La Matapédia : 5 
    ▪️ La Matanie : moins de 5
    ▪️ La Mitis : moins de 5
    ▪️ Rimouski-Neigette : 22 (+2) * 
    ▪️ Les Basques : moins de 5
    ▪️ Rivière-du-Loup : 30 (+3)
    ▪️ Témiscouata : 8 (+1)
    ▪️ Kamouraska : 11 (+15)

    * Ces deux cas ne sont pas en lien avec l'éclosion au Kamouraska.

    «Ce qu’on commence à observer, et ça nous frappe puisqu’on observe des cas depuis deux jours seulement, c’est que ce ne sont pas uniquement les gens qui ont participé au party qui sortent positifs […] Nous sommes en présence non seulement d’une éclosion dans ces épisodes privés, mais aussi en présence de transmissions secondaires. Déjà…», a laissé tomber le directeur régional de santé publique, le Dr Sylvain Leduc, jeudi. 

    «C’est inquiétant parce que les jeunes qui ont fêté entre eux ont visité de nombreux commerces, travaillent dans de multiples commerces et même dans des fermes du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches. Ils ont aussi profité du congé pour revenir dans leur famille respective. On a donc tout le potentiel pour générer une 2e ou même une 3e génération de cas.»

    DU VERT AU JAUNE

    En point de presse, le Dr Sylvain Leduc a lancé un appel à la vigilance et au dépistage. Il a sous-entendu que la région du Bas-Saint-Laurent pourrait bientôt passer du vert au jaune, soit de la «vigilance» à la «préalerte», en vertu du nouveau système d’alertes régionales. 

    «De facto, sans l’annoncer, on se prépare à passer à un autre pallier», a mentionné le Dr Leduc, soulignant que le CISSS a le devoir de rehausser toutes ses mesures de prévention et de précaution, notamment dans les territoires de Kamouraska et Rivière-du-Loup. 

    Selon le médecin, l'un des critères pris en compte pour changer de pallier est le nombre de nouveaux cas en une semaine. «Dans une région comme la nôtre, si on obtenait plus de 30 cas dans une seule semaine, on pourrait avoir atteint le critère pour rehausser de pallier. Et à ce jour, on s’y dirige assez allègrement.»

    «On va être beaucoup plus sévères pour les visites qui vont se faire dans nos installations. On va surveiller les symptômes de façon très serrée. Ce qu’on veut faire, c’est protéger nos clientèles vulnérables.»

    Depuis les deux derniers jours, une vaste enquête épidémiologique, une véritable course contre-la-montre, est effectuée afin de retracer les personnes possiblement infectées. Les autorités rejoignent chacun des cas positifs et on leur demande leur liste de contacts proches.

    «Nous avons mobilisé toutes nos troupes. L’enquête se poursuit et on a besoin de l’entière collaboration des gens. En général, ça se passe bien. Parfois, il faut forcer un petit peu», a souligné le directeur régional, précisant que les noms des personnes présentes n'avaient pas été pris à l'entrée du domicile où s'est tenu le party, ce qui complique les recherches. 

    «Le succès d'une enquête, c'est de contacter rapidement les gens et d'agir le plus rapidement possible dans les premières heures. Maintenant, il faut appeler les gens et les convaincre de s'isoler», mentionne le médecin. 

    CLINIQUES DE DÉPISTAGE 

    Les autorités de santé publique réitèrent l’importance des tests de dépistage. Ils rappellent la nécessité, pour les gens qui ont fréquenté le Cégep de La Pocatière, l’ITA de La Pocatière, ainsi que des bars du Kamouraska et de Rivière-du-Loup, entre le 30 aout et le 6 septembre, à se présenter à une clinique. 

    La clinique de dépistage de la COVID-19 située sur la rue St-Louis à Rivière-du-Loup a été littéralement prise d'assaut jeudi alors qu'une trentaine de personne faisaient la file à l'extérieur.

    Concernant ces fortes demandes pour les tests, Sylvain Leduc assure que les cliniques sauront répondre aux besoins, mais qu’il faudra aussi faire preuve de patience. Il rappelle que c’est une bonne idée de prendre rendez-vous avant de se présenter. L'idée d'instaurer des cliniques mobiles est aussi évaluée. 

    Ces dernières heures, le Cégep de Rivière-du-Loup a reçu la confirmation que deux étudiants ont été déclarés positifs à la COVID-19. La direction qui suit attentivement l'évolution du nombre de cas n'a toutefois pas interrompu l'ensemble des cours en présentiel en ses murs.

    De plus, le bar La Petite Grenouille a annoncé la fermeture de son établissement qui a pignon sur la rue Lafontaine pour jeudi soir.

    Selon le Dr Sylvain Leduc, de nouveaux cas positifs continueront de s'ajouter au bilan régional au cours des prochains jours et même des prochaines semaines. 

    En point de presse, il a d'ailleurs fait un parallèle avec la situation dans la Capitale-Nationale où il y a eu une éclosion importante à la suite d'une soirée dans un bar karaoké. 

    «Ce n’était pas des écoliers, ni des personnes âgées, qui étaient au karaoké, mais il y a une suite de contamination. Il y a des répercussions dans les écoles et les résidences pour personnes âgées [...C’est ce que l’on craint et c’est pourquoi on va mettre tous les efforts nécessaires pour contraindre la transmission.»

    Le CISSS du Bas-Saint-Laurent appelle à un rehaussement de la vigilance collective. «Le travail qu’on a, tout le monde ensemble, c’est de limiter les dégâts liés à ces partys-là», a conclu le Dr Sylvain Leduc. 

     

    commentairesCommentaires

    1

    • GB
      gilbert blachon
      temps Il y a 3 ans
      Malgré tout ce qui a pu être dit sur le respect de la vie privée, et les avis opposés, je n'ai toujours pas changé d'avis sur le fait que nous sommes en période de mesures de guerre exceptionnels à prendre contre un ennemi qui se cache derrière l'anonymat des personnes atteintes.On pense atteindre à la réputation des personnes positives en révélant leur identité, ce qui nuit à la découverte des personnes qu'ils auraient potentiellement infectées. Le fait d'être touché par le virus n'est pas un acte répréhensible. Il n'y a aucune honte à en être victime. Se déclarer positif aiderait à retracer tous ceux qui ont fréquenté cette personne ou le lieu où elle a contracté le virus. Je dirai même que ce serait un acte de civilité de sa part que de rendre cet important service. D'autant plus que dans une région, tout le monde se connait. Déclarer au monde qu'on a été victime du virus mériterait même que l'on soit honoré pour ce geste de civilité. Mais on est tellement tributaire de lois qui nous encarcannent et dont on a peur de sortir, qu'on a peur de les suspendre, ne serai-ce qu'un temps défini et exceptionnel afin de sauver peut-être quelques vies.
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