COVID-19 : les clés du succès bas-laurentien…jusqu’ici
La région du Bas-Saint-Laurent a franchi, plus tôt cette semaine, la marque des 30 cas positifs à la COVID-19. Depuis le début de la crise, force est de constater que la progression du nombre de personnes infectées est plus lente ici qu’ailleurs au Québec, plus lente même que dans des régions voisines. Explications en quatre points.
Jusqu’ici, le Bas-Saint-Laurent s’en tire ainsi plutôt bien contre le coronavirus avec seulement quelques nouveaux cas chaque jour, en moyenne. La région reste d’ailleurs l’endroit en province où le moins de cas ont été enregistrés à l’exception du Nord-du-Québec, le Nunavik et les Terres-Cries-de-la-Baie-James, des territoires où la population est bien moins importante et dense.
Mais même si la situation est aujourd’hui sous contrôle, ce serait évidemment une erreur de crier victoire trop rapidement. «Cette situation pourrait changer du jour au lendemain, si on avait une éclosion dans une résidence ou encore s'il y avait un important relâchement», prévient Ariane Doucet-Michaud, porte-parole pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent.
C’est que le succès bas-laurentien, depuis le début de la crise, réside justement dans le respect des consignes de confinement et de distanciation sociale partout sur le territoire. L’effort collectif est «généralement bon», même assez «élevé», comme l’a qualifié récemment le Dr Sylvain Leduc, directeur régional de la santé publique.
«Il en va de même dans les résidences pour personnes âgées et dans les CHSLD où les travailleurs appliquent les recommandations avec rigueur», ajoute Mme Doucet-Michaud.
Cette situation dans les résidences pour aînés fait aussi partie de l’équation dans le Bas-du-Fleuve. Considérant que près du quart de la population (23,7 %, selon Statistiques Canada) a 65 ans plus, le fait que les résidences pour aînés soient encore épargnées donne un sérieux coup de main aux autorités de la santé publique.
Ces derniers jours, des exemples québécois ont bien tristement prouvé que la situation peut vite dégénérer lorsque le virus s’infiltre dans les milieux de vie pour personnes âgées, elles qui sont plus vulnérables aux complications de la maladie. «Ce sont de malheureuses situations qui font augmenter le nombre de cas rapidement», note-t-on.
La Gaspésie, par exemple, n’échappe pas à cette réalité, puisque de nombreux cas, et même des décès, sont liés au Manoir du Havre de Maria. Cette région comptait 75 cas positifs en date du 8 avril, bref plus du double qu’au Bas-Saint-Laurent.
«COLLABORATION EXCEPTIONNELLE»
À ce jour, le CISSS du Bas-Saint-Laurent soutient également avoir reçu une «collaboration exceptionnelle» de toutes les personnes atteintes par la COVID-19 sur le territoire. Celles-ci ont été transparentes sur leurs déplacements et contacts lors des enquêtes épidémiologiques, mentionne Ariane Doucet-Michaud, «ce qui nous a permis de limiter la propagation».
C’est d’ailleurs ainsi depuis le tout premier cas, le 18 mars. «Nous avons été très chanceux que ce soit une personne excessivement collaborative. Elle nous a donné des informations extrêmement précises», avait déclaré le Dr Sylvain Leduc.
Enfin, nul doute que la «fermeture» du Bas-Saint-Laurent aux allées et venues non essentielles est aussi une autre des raisons qui explique, en partie, pourquoi la région compte une progression de cas plus lente qu’ailleurs. Alors qu’on voyait le nombre de tests positifs augmenter dans les régions urbaines, l’installation de points de contrôle a permis de diminuer de façon drastique les déplacements, et ainsi les échanges entre les populations.
NE PAS LÂCHER
Même si tous ces éléments sont positifs pour la région du Bas-Saint-Laurent en ce temps de crise sans précédent, il est important que tous les citoyens poursuivent leurs efforts. «Il ne faudrait surtout pas que les personnes baissent la garde», souligne Ariane Doucet-Michaud.
Alors que la transmission communautaire est maintenant présente dans toutes les régions du Québec, y compris le Bas-Saint-Laurent, il est primordial de respecter les consignes de la santé publique.
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