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Une marée toxique menace la faune du Saint-Laurent

durée 15 août 2008 | 08h57
  • Le fleuve Saint-Laurent est aux prises avec une marée rouge. En effet, des algues rouges présentes en très grande quantité ont été observées de l’Île-Verte à Rimouski. Jusqu’à présent, cette marée toxique a laissé derrière elle des cadavres de plusieurs centaines d’oiseaux et de poissons.

    Les mammifères marins n’ont pas été épargnés puisque des phoques, des marsouins de même que sept bélugas ont été trouvés morts lors de la dernière semaine. Les pluies abondantes sont déjà pointées du doigt par les spécialistes.


    Photo : François Drouin

    Cette semaine, dans notre région, cinq bélugas sont morts. Une première carcasse a d’abord été trouvée à St-Fabien et une autre directement sur l’Île-Verte. Le record en terme de mortalité pour les bélugas est de 21. Seulement pour la présente saison, le nombre de décès se chiffre actuellement à 17. Des centaines d’oiseaux sont aussi décédés. D’ailleurs, un simple aller-retour à l’Île-aux-Basques permet d’observer plusieurs corps de goélands et de mouettes tridactyles flottant à la surface des eaux.

    « En temps normal, je vois flotter une carcasse d’oiseau par mois, mais la semaine dernière, il y en avait partout, un très grand nombre », raconte le gardien de l’Île-aux-Basques et maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux. Dans les faits, l’algue est extrêmement toxique. On donne en exemple la Ville de Rimouski dont la population serait entièrement décimée si l’on versait une petite fiole contenant quelques dizaines de millilitres de concentré de cette toxine dans le réservoir d’eau potable.


    Photo : François Drouin

    Algue rouge

    L’Alexandrium tamarense, communément « algue rouge », est naturellement présente dans les eaux du fleuve. Toutefois, sa concentration est anormalement élevée. La dose toxique est de 2 000 algues par litre d’eau, la concentration actuelle est mesurée à près de 50 000 algues par litre d’eau.
    Les fortes pluies et les vents qui ont amené dans le fleuve une eau contenant beaucoup d’éléments nutritifs comme le phosphate et les nitrates dont se nourrit l’algue sont directement responsables de ces marées rouges. De couleur rosée, lorsqu’elle est en grande quantité et que la concentration de ces algues s’approche du rivage, cela fait penser à une marée rouge.

    Cette algue produit donc une toxine qui affecte le système nerveux. Les poissons, oiseaux et mammifères sont les plus à risque, mais l’homme peut aussi être affecté. « Cette toxine affecte le système musculaire involontaire, dont le diaphragme. Ça ressemble à une paralysie. C'est ce qui arrive habituellement aux humains qui en meurent. Ils cessent tout simplement de respirer », explique le chercheur à l'Institut national d'écotoxicologie du Saint-Laurent, Pierre Béland. Toutefois, il n’y aurait aucun risque pour la baignade. Le danger est présent dans la consommation de mollusques où les concentrations de cette toxine sont élevées.


    Photo : François Drouin

    Béluga

    Le dimanche 10 août en après-midi, un résident de l’Île-aux-Basques a communiqué avec Jean-Pierre Rioux. Un béluga mort dérivant sur le fleuve venait de s’échouer sur l’île. Dès le lendemain, ce dernier se rend sur l’île qui se situe à cinq kilomètres de Trois-Pistoles et repère rapidement la carcasse du mammifère marin.

    « J’ai alors contacté le trafic Escoumins qui eux ont fait le relais au GREMM et le Dr. Pierre Béland ainsi qu’un collègue se sont rendu voir la carcasse. Ils y ont prélevé le cerveau, la mâchoire, les reins, le foie, et d’autres parties », raconte M. Rioux. Précisons toutefois que le lien entre la présence en quantité exceptionnelle d’algues rouges et le décès des bélugas n’a pas encore été établi.


    Depuis 18 ans qu’il est gardien de l’île, c’est la première fois que Jean-Pierre Rioux observe un tel phénomène.
    Photo : François Drouin


    De nombreux oiseaux morts flottent à la surface de l’eau parmis les débris de branches et de plantes aquatiques.
    Photo : François Drouin

    Interdiction

    Pêche et océans Canada avise que les secteurs coquillers de l’Île-Verte (l’estran, batture à Théophile, de la pointe à John jusqu’à un point face aux Rochers bare) et plus globalement de Saint-Roch-des-Aulnaies jusqu’à Cap Gaspé sont maintenant fermés à la cueillette des mollusques.


    Photo : François Drouin

    commentairesCommentaires

    3

    • BP
      Benoit Paiement
      temps Il y a 15 ans
      je crois que ceci auras de grave consequence plus loin que les périmetres visée, surtout pour ceux qui consoment les produit de notre fleuve et pauvre beluga... les usine d'équarissage existe bande de ?&%$%$? vive la polution! continuon comme sa et un jour c nous qui partiront :)
    • P
      Packington
      temps Il y a 15 ans
      Question à qui de droit. Pourquoi les sédiments récoltés lors du dragage du port de Cacouna sont déposés dans un bassin, alors qu'à Rivière du Loup, ces mêmes détritus sont largués au large, presqu'à mi-chemin entre Rivière du Loup et Cacouna? Sommes-nous en train de récupérer à Cacouna les sédiments de Rivière du Loup? Et si c'est pour une question écologique, pourquoi détruire les habitats marins en face de Rivière du Loup et non ceux de Cacouna?
    • LB
      louisette bouchard
      temps Il y a 12 ans
      serait0il possible de mettre a jour ces documents. merci.
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