Philippe Guilbert nommé président de la Compagnie de navigation des Basques
Quelques années après avoir fait partie du mouvement citoyen qui a permis la survie de la traverse entre Trois-Pistoles et Les Escoumins, voilà que le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, vient d’être nommé président de la Compagnie de navigation des Basques (CNB). Un rôle qu’il entend mener avec enthousiasme devant les défis qui se présenteront.
Vice-président du conseil d’administration de la CNB depuis son élection à la tête de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert a pris la relève de Martin Dufour à la présidence au terme du dernier mandat.
M. Dufour, chef de la communauté d’Essipit, tout près de Les Escoumins, occupait cette fonction depuis quelques années. Le relais devait maintenant être pris par l’un des partenaires de la rive sud, en l’occurrence la Ville de Trois-Pistoles.
«C’était dans l’ordre des choses, puisqu’il y a une alternance nord-sud, ainsi qu’entre les municipalités voisines. La dernière fois, du côté sud, c’était Notre-Dame-des-Neiges. Cette fois, c’était au tour d’un représentant de la Ville», a expliqué M. Guilbert, la semaine dernière.
«Dans les années précédentes, avant mon élection, ce sont des conseillers de Trois-Pistoles qui étaient sur le conseil d’administration. Dans ce cas-ci, il n’y a pas eu de réflexion. J’ai pris le mandat de président avec grand enthousiasme. Je ne l’accepte pas à reculons […] Je veux apprendre, être impliqué.»
La relation entre la traverse et le trentenaire n’est pas nouvelle. Philippe Guilbert était impliqué au cœur de la mobilisation qui a permis sa sauvegarde grâce à l’obtention in extremis d’une subvention gouvernementale de 4,9 M$ au printemps 2020. Il était même membre du comité de citoyens «Sauvons l'Héritage» qui a travaillé d’arrache-pied ce dossier, bien conscient de l’importance de la survie de la traverse pour la région.
«C’était une de mes premières implications à Trois-Pistoles. Ç’a été une grosse bataille. On a travaillé excessivement fort, mais c’est une belle réussite pour notre milieu», s’est-il remémoré. «On a eu des années records à la suite de tout cela, alors ça prouve qu’il marche le traversier et qu’il n’est pas en fin de vie […] Pour moi, c’est certain qu’il y a un grand sentiment d’appartenance. C’est une fierté, une forme d’accomplissement aussi, d’être dans la continuité de tout cela.»
Quelque part, le combat pour le maintien de la traverse a fait partie de son cheminement vers la politique municipale, admet-il également. «Ça m’a fait réaliser plein de choses et c’est sans doute à la base de mon implication [en politique]. Les gens sont touchés par les mêmes enjeux, et la communauté est capable de se rassembler derrière une cause. Ce dossier a vraiment rassemblé et soudé les gens ensemble.»
UNE TRAVERSE À ÉCHELLE HUMAINE
S’il commence son mandat sur de bonnes bases, puisque la CNB est dans une situation financière intéressante, qu’elle compte sur de bonnes équipes et que le bateau n’a pas de besoins mécaniques immédiats, Philippe Guilbert reste cependant pragmatique. Il sait que plusieurs défis se présenteront en cours de mandat, certains étant même déjà bien présents comme la rareté de la main-d’œuvre et la hausse des couts de carburant.
«La main-d’œuvre, c’est un défi important avec lequel on doit composer actuellement. Nous avons été chanceux. Parfois, un CV est arrivé au bon moment. D’autres fois, nous avons compté sur des gens pour donner un coup de main. Nous ne sommes pas dans des pantoufles, mais l’objectif, c’est de maintenir le cap et offrir le meilleur service possible, peu importe ce qui arrive. Ça ne changera pas», a partagé le nouveau président.
Philippe Guilbert estime d’ailleurs que la traverse a beaucoup à offrir aux membres de ses équipes. «On ne peut peut-être pas compétitionner avec la STQ au niveau salarial, mais nous sommes intéressants, grâce aux bonnes conditions, au travail d’équipe. Nos employés sont investis et ils croient en ce traversier-là. Il y a une proximité aussi. C’est un traversier à échelle humaine et je crois que c’est un gros avantage.»
Dans les dossiers prioritaires, la Compagnie de navigation des Basques souhaite aussi toujours effectuer la réfection de l’intérieur du navire. Cela dit, elle attend encore des nouvelles de la demande de subvention effectué il y a quelques mois.
«Ça fait un petit bout qu’on est là-dessus, mais on reste confiants. On est dus. C’est un aspect confort pour les passagers. Actuellement, c’est fonctionnel, mais c’est certain qu’on souhaite du changement», a-t-il laissé entendre.
Quoi qu’il en soit, malgré les nombreux défis au large, Philippe Guilbert voit de belles choses pour la traverse Trois-Pistoles-Les Escoumins. «C’est une belle entreprise, une belle équipe et une belle mission…Tout est là.»
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