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L’aide psychologique ciblée comme une priorité par les directeurs de police 

durée 2 juin 2022 | 15h51
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    La création d’un programme d’aide québécois pour les policiers et policières du Québec est l’une des principales recommandations retenues au terme du 23e colloque de l’Association des directeurs de police de Québec (ADPQ) qui a eu lieu à Rivière-du-Loup du 31 mai au 2 juin. 

    Les enjeux de santé mentale et la détresse psychologique vécue par certains agents et agentes de la paix ont été au cœur des discussions des directeurs policiers québécois à l’Hôtel Universel. 

    «Le travail [policier] est de plus en plus complexe. Nous devons prendre soin de ceux et celles qui veillent à la sécurité publique de nos citoyens», a souligné Pierre Brochet, directeur du Service de police de Laval et président de l’ADPQ. 

    L’Association estime que ce programme à naitre – dont la structure et les couts sont à déterminer – pourrait rassembler à celui que l’on trouve en Ontario pour la Police provinciale de l'Ontario. Actuellement, au Québec, chacun des services de police a sa propre forme d’accompagnement. Aucune structure provinciale n’est pas en vigueur. 

    «Pour les services municipaux, ce sont souvent les villes qui assument la responsabilité d’offrir un service d’aide à leurs employés», a expliqué M. Brochet. «Un certain travail est donc fait, mais nous on veut des psychologues qui sont spécialisés dans le domaine policier. Le métier est unique en soi, en raison des nombreux traumatismes et situations vécus. On veut des spécialistes formés et entrainés pour s’assurer de la santé psychologique de nos policiers.»

    Dans le cadre de leur travail, les policiers sont aux prises avec plusieurs facteurs de stress et une multitude de situations psychosociales complexes, telles que la violence conjugale, les crises de santé mentale, les agressions sexuelles, la maltraitance envers les aînés et la toxicomanie. 

    Ces expositions répétées peuvent affecter leur santé psychologique, comme le confirment des recommandations de différents rapports de coroner et du Comité consultatif sur la réalité policière.  

    Selon les données de l’ADPQ, le pourcentage de policiers québécois affectés par un événement potentiellement traumatisant varie d’ailleurs entre 32 et 50 %. Un policier serait confronté, au cours de sa vie, à environ 250 de ces événements, selon une étude ontarienne citée par Pierre Brochet. 

    DE BELLES AVANCÉES, MAIS …

    L’ADPQ salue les récentes annonces du ministère de la Sécurité publique pour améliorer la santé psychologique des policiers. La création, en collaboration avec l’ENPQ, d’un programme de formation à l’intention des psychologues et des professionnels de la relation d’aide travaillant auprès des policiers est un plus.

    Le soutien financier à l’organisme La Vigile afin qu’il étende son offre de services quant à sa ligne d’écoute d’urgence 24/7, ainsi que l’instauration d'un réseau national de pairs aidants visant à dépister et à réduire la stigmatisation, à renforcer le soutien aux pairs et à réduire l'exclusion et le jugement, sont aussi jugés très positifs. 

    Mais davantage de progrès doivent toutefois être faits, selon l’ADQP. Il s’agissait d’un des sujets les plus importants à être abordés dans le cadre du congrès, le premier à être tenu en présentiel depuis plusieurs années.  

    «Ce sont de belles avancées, il faut le dire, mais on veut plus que ça», a mentionné le président, sans détour, revenant sur l’importance de former un programme au sein duquel un groupe de spécialistes formés et dédiés poourront venir en aide aux agents et agentes. 

    Quand un tel programme pourrait-il être mis en place? Difficile à dire, selon l’ADQP. Une vision et une structure devront être clairement établies, tout comme une évaluation des couts. Il faudra aussi que le gouvernement ait la volonté d’investir davantage. 

    AUTRES DOSSIERS 

    Soulignons que les dossiers de l’uniformisation des outils technologiques des organisations policières, la stratégie CENTAURE, l’impact du regard numérique, la concertation et le rapprochement avec les citoyens et l’achat de caméras portatives ont notamment fait partie des discussions des directeurs des services policiers. 

    C’était la première fois en 23 ans que le Colloque de l’Association des directeurs de police de Québec (ADPQ) se déroulait à Rivière-du-Loup. 
     

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