Travaux de dragage : la STQ présente son projet à Rivière-du-Loup
Une trentaine de personnes, dont plusieurs élus de la région, ont assisté à une séance publique d’information organisée par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ce mercredi 20 avril à l’Hôtel Lévesque de Rivière-du-Loup. L’objectif était d’en apprendre davantage sur la volonté de la Société des traversiers du Québec de poursuivre les travaux de dragage annuels pour une nouvelle période de 10 ans au quai louperivois.
La STQ effectue des travaux de dragage depuis de nombreuses années dans le secteur afin de conserver une profondeur d’eau suffisante à l’accostage et à la navigation sécuritaires du traversier d’avril à janvier. Pour obtenir une nouvelle certification du gouvernement et poursuivre dans cette veine, une récente étude d’impacts a été réalisée et un processus de consultation a été mis en place du 30 mars au 29 avril, sous la supervision du BAPE.
Après avoir présenté les grandes lignes du projet, incluant les aspects techniques, les impacts à prévoir et les solutions amenées, les représentants de la STQ et les professionnelles d’une firme de génie-conseils ont accueilli les questions des citoyens présents.
Les interrogations ont porté sur plusieurs points, dont l’importance de l’opération – la plus grosse au Québec, selon la STQ –, la prise en compte des changements climatiques et de l’érosion des berges, la sédimentation naturelle sur la côte sud du fleuve et la possibilité ou non d’utiliser différentes technologies.
Les travaux de dragage nécessaires au sein même de la marina de Rivière-du-Loup afin d’offrir une meilleure qualité de vie aux plaisanciers, croisiéristes et organismes comme Duvetnor ont aussi été abordés.
Plusieurs personnes ont regretté que ceux-ci ne soient pas pris en compte ou davantage considérés dans le projet, estimant que la marina pourrait accueillir la drague lors des périodes de mauvais temps (plutôt que Cacouna) et que celle-ci pourrait du même coup faire bénéficier de sa présence.
Plusieurs questions ont aussi été lancées à la STQ au sujet de l’avenir de la traverse et de la venue possible du Saaremaa I. Ces interrogations ont pour la plupart été évitées, sous prétexte que l’étude d’opportunités commandée apportera des réponses en 2023.
PROJET
Concrètement, la STQ envisage devoir retirer annuellement entre 50 000 et 60 000 m3 de sédiments au moyen d’une drague à benne preneuse à proximité du quai. Ces matières seraient ensuite transportées par barge jusqu’à un site de dépôt qui est utilisé depuis plus de 30 ans, à environ 3 kilomètres au nord-est, à raison d’environ 475 rejets par année.
Comme la zone de travaux se situe dans l’habitat essentiel du béluga, une espèce menacée, aucune opération de dragage ou d’immersion de sédiments n’y est habituellement autorisée entre le 16 avril et le 30 septembre.
La STQ entend toutefois demander annuellement un permis en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada pour commencer ses travaux dès le 20 septembre. Ceux-ci se dérouleraient à raison de 12 heures par jour jusqu’au 30 septembre afin de minimiser les impacts, puis de jour comme de nuit après cette date. Ils dureraient de 4 à 6 semaines, selon les conditions météorologiques et les bris mécaniques possibles.
RÉDUIRE LE DRAGAGE?
Durant la soirée, la STQ n’a pas caché qu’elle aimerait diminuer les travaux de dragage qu’elle réalise chaque année à Rivière-du-Loup, estimant qu’il s’agit d’une opération couteuse financièrement – environ 2M$ tous les ans – et sur le plan environnemental.
D’autres solutions pourraient-elles être trouvées, advenant le maintien de la traverse à Rivière-du-Loup au-delà de 2025? C’est aussi une question à laquelle devra répondre l’étude d’opportunité que doit réaliser la Société québécoise des infrastructures (SIQ).
Toujours selon la STQ, des travaux de dragage de même envergure devraient être réalisés pour accueillir le Saaremaa I au quai actuel de Rivière-du-Loup (ou dans un aménagement similaire, du moins).
PROCHAINES ÉTAPES
Durant la période d’information qui se termine le 29 avril, toute personne, groupe, organisme ou municipalité peut déposer une demande de consultation publique au sujet du projet présenté. «Elle peut prendre la forme d’une audience publique, d’une consultation ciblée ou d’une médiation», indique la conseillère en communication du BAPE, Josiane Ouellet.
Si une demande de consultation publique va de l’avant (pour des enjeux sociaux, environnementaux ou économiques), le BAPE rédigera un rapport qui sera déposé au ministre de l’Environnement et ensuite rendu public.
Les documents concernant le Programme décennal de dragage d’entretien au quai de Rivière-du-Loup sont disponibles en personne à la bibliothèque Françoise-Bédard de Rivière-du-Loup en version papier ou sur le site Web du BAPE.
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