Chemin barré : Trois-Pistoles reste sur sa position, mais «demeure à l’écoute»
La décision de la Ville de Trois-Pistoles de barrer physiquement le chemin du Havre pour l’hiver et une partie du printemps ne fait pas l’unanimité auprès des propriétaires de chalet du secteur. S’il maintient que la décision est justifiée, le maire Philippe Guilbert assure néanmoins que la porte à la discussion demeure ouverte.
Radio-Canada rapportait, jeudi, que des citoyens du chemin du Havre sont mécontents d’une décision du conseil municipal qui, à travers une modification du règlement de déneigement effectuée en novembre, a officialisé la fermeture de la rue saisonnière située en bordure du fleuve.
Celle-ci est entrée en vigueur dès qu’une accumulation de 10 centimètres de neige a été observée et se poursuivra jusqu’au 1er mai grâce à l’installation de blocs de béton à l’extrémité est du cul-de-sac.
Il faut savoir que le chemin du Havre n’a jamais été déneigé par la Ville de Trois-Pistoles, mais il restait néanmoins accessible aux véhicules – aux risques et périls des propriétaires – lors de périodes plus douces. Parfois, des citoyens engageaient même un déneigeur afin de faciliter l’accès à leur résidence secondaire pendant la période hivernale.
Or, cela n’a pas été possible du tout cette année. La présence des blocs, puis d’un imposant monticule de neige, issu des opérations de déneigement, ont empêché toute forme de circulation automobile. Une situation qui a créé du mécontentement et de l’inquiétude vis-à-vis les situations d’urgence auprès de plusieurs résidents. Ils estiment avoir été mis devant «un fait accompli» lorsqu’ils ont reçu une lettre les informant de la décision municipale.
Une résidente du secteur a même mis la Ville en demeure cet automne, jugeant que cette situation contrevient à la Loi sur les compétences municipales en vigueur.
RÉACTION DE LA VILLE
Interpellé à ce sujet, le maire de Trois-Pistoles, Philippe Guilbert, précise que la mise à jour du règlement de déneigement a été officialisée par le nouveau conseil municipal, après le dépôt d’un avis de motion par le conseil précédent. Il explique qu’elle a été adoptée pour «protéger» la Ville, notamment au niveau de ses assurances.
«C'est une situation qu'il fallait régulariser, a-t-il dit. On s'est aperçus que s'il arrivait quelque chose, c'était de notre ressort puisque [le chemin] doit être fermé. Maintenant, avec le règlement, on se protège de cette façon-là.»
Il ajoute que la fermeture physique du chemin sert aussi les propriétaires – dont certains sont absents de la région sur de longues périodes –, au niveau du vol et du vandalisme.
«Par le passé, il y a eu des délits dans les chalets […] Comme ce n’était pas physiquement difficile d’y avoir accès, il y avait des occupations illégales et des gens allaient y faire du vandalisme. On veut prévenir ce genre d'incidents», a-t-il complété.
Quant à l’échéance fixée en date du 1er mai, Philippe Guilbert assure qu’elle n’a pas été analysée et non prise de façon arbitraire. «On considère que c'est à partir de ce moment que la majorité des résidents souhaitent revenir dans la région et que c’est une bonne période pour rouvrir la rue de façon sécuritaire. Mais si c'est un point de discorde important, on peut en discuter. Nous ne sommes pas fermés à quoi que ce soit là-dedans.»
«OUVERT AUX DISCUSSIONS»
Philippe Guilbert déplore que ce dossier ait pris des proportions qu’il estime «exagérées» et indique avoir reçu des commentaires de résidents en accord avec la démarche municipale. Il mentionne aussi ne pas avoir eu de «communication officielle» avec le groupe d’opposants, bien qu’il soit au courant que la décision ne fait pas l’unanimité. «J’ai reçu un appel d’un résident fâché de la situation. Puis, nous avons reçu la mise en demeure», a résumé le maire.
Une réaction qui déçoit un citoyen du secteur qui maintient avoir interpellé la Ville plusieurs fois et que les discussions sont difficiles sur cette question.
Quoi qu’il en soit, M. Guilbert persiste à dire, publiquement, qu’il est possible de parler des tenants et aboutissants de ce dossier et peut-être même de trouver une solution ou un terrain d’entente avec les résidents mécontents. Il ne ferme pas non plus la porte à des arrangements particuliers, si l’un d’entre eux souhaite effectuer des travaux ou avoir accès à sa résidence pour une urgence.
Notons qu’au lendemain de la diffusion du reportage de Radio-Canada, vendredi, le chemin du Havre était ouvert et déneigé. Une coïncidence, selon le maire, puisque la Ville de Trois-Pistoles répondu positivement à une demande pour un déménagement. Il y voit d’ailleurs un exemple de l’ouverture dont souhaite faire preuve son administration envers les résidents.
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