Bernard Généreux et Maxime Blanchette-Joncas privés d’accès à la Russie
Le nom des députés fédéraux Bernard Généreux et Maxime Blanchette-Joncas figurent désormais sur la «liste noire» du gouvernement russe, interdisant leur voyage et leur séjour en Russie, à la suite d’un discours du président ukrainien Volodymyr Zelensky devant le parlement canadien, mardi.
Plus de 300 Canadiens, dont la majorité des députés fédéraux, élus de tous les partis politiques, doivent ainsi dire adieux aux voyages à Moscou pour une période indéterminée. Au Québec, 67 députés fédéraux québécois sont visés par cette décision du ministère russe des Affaires étrangères.
S’il s’agit d’une sanction officielle, considérée «sérieuse», les deux hommes politiques n’ont toutefois pas l’intention de cesser de donner leur appui au peuple ukrainien.
«Prenant en compte la situation actuelle en Ukraine, le fait de perdre la possibilité d’entrer en Russie n’a pas de commune mesure par rapport à l’inhumanité que vivent ceux et celles qui sont victimes d’attaques soutenues tout à fait atroces et inexcusables sous les ordres du président Poutine» a déclaré Bernard Généreux, député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, à ce sujet.
«J’interprète cela comme une tentative d’intimidation, a pour sa part lancé Maxime Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques. Étrangement, ça arrive le jour au le président ukrainien s’adresse à la Chambre des communes. Sans minimiser la situation, ce n'est que la suite du spectacle de la part de la Russie.»
Le représentant du Bloc Québécois indique d’ailleurs que cette façon de faire n’est pas unique. Il rappelle que son collègue Alexis Brunelle-Duceppe, député de Lac-Saint-Jean, a été interdit de séjour en Chine parce qu'il s'est opposé publiquement au génocide des Ouïgours.
«LE CANADA DOIT FAIRE PLUS»
Bernard Généreux et Maxime Blanchette-Joncas faisaient partie des députés présents, mardi, afin d’assister à l’allocution historique et en direct du président Zelensky devant le parlement canadien. Ils ont tous les deux confié avoir été touchés et émus par le leadership du président et la résilience du peuple ukrainien.
Dans son message, Volodymyr Zelensky a tenté de faire comprendre aux élus ce que vit son peuple, alors que de grandes villes comme Ottawa, Toronto ou Vancouver sont bombardées, et que des infrastructures comme la tour du CN sont attaquées. Ces comparaisons n’ont laissé personne indifférent.
En marge de ce discours, le député Généreux a réitéré que le gouvernement du Canada doit faire beaucoup plus pour faciliter le passage d’Ukrainiens au Canada, où il existe déjà une importante diaspora dans l’Ouest canadien et la région de Montréal.
«Le gouvernement du Canada souffrait déjà d’un manque d’effectifs pour traiter et analyser les demandes de visa à l’étranger, et là cette crise migratoire vient ajouter à cette problématique, car plusieurs des pays limitrophes à l’Ukraine n’ont pas de centres de prélèvements biométriques pour satisfaire les exigences de visas pour venir au Canada, a dénoncé le député Bernard Généreux. Les victimes qui fuient les atrocités de la guerre sont contraintes de traverser plusieurs autres pays européens pour être prises en considération.»
«Le Canada doit aussi cesser de mettre des bâtons dans les roues de jeunes mères qui voyagent avec leurs enfants. Ces femmes attendent impatiemment de pouvoir prendre l’avion vers le Canada où elles ont peut-être de la parenté pouvant les accueillir, a ajouté le député Bernard Généreux. Plusieurs familles du comté m’ont même déjà contacté pour signaler leur désir de prendre en charge des réfugiés, alors nous sommons le gouvernement de réaliser l’urgence d’agir!»
Dans le même ordre d’idées, Maxime Blanchette-Joncas et le Bloc Québécois demandent la mise en place d’urgence d'un corridor humanitaire, «d’une passerelle aérienne», qui permettrait de noliser des vols commerciaux vers la Pologne et la Moldavie afin de rapatrier des ressortissants ukrainiens.
«On l'a fait au début de la pandémie pour des Canadiens en situation d'urgence un peu partout dans le monde. On a été capables de négocier avec les transporteurs aériens», a-t-il rappelé.
«Pourquoi ne pouvons-nous pas faire la même chose aujourd’hui? Chaque jour, des gens luttent pour leur vie. On ne réinvente pas la roue ici. C’est possible, mais il faut de la volonté.»
Il espère qu’une annonce sera réalisée à ce niveau prochainement.
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