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90 % des plastiques agricoles non-récupérés : une situation à redresser au Bas-Saint-Laurent

durée 10 décembre 2021 | 06h56
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Chaque année, des centaines de tonnes de plastiques sont générées par les pratiques agricoles et acéricoles des producteurs du Bas-Saint-Laurent. Pourtant, trop peu de ces matières sont récupérées. Une situation qui doit être corrigée et des initiatives nées dans les MRC des Basques et du Témiscouata pourraient servir d’exemples.

    C’est l’une des conclusions qu’on l’on peut tirer à la lecture d’un portrait régional commandé par le comité sur les plastiques agricoles au Bas-Saint-Laurent et réalisé par un consortium d’entreprises spécialisées. L’objectif de ce document de 48 pages, déposé  en novembre, était d’adresser les enjeux reliés à l’utilisation, à la collecte et au recyclage des matières dans les domaines agricoles et acéricoles dans la région. 

    En 2019, Recyc-Québec affirmait que le Bas-Saint-Laurent occupait la 3e place des régions les plus utilisatrices de plastiques au Québec. L’organisme ajoutait que le recyclage de ces matières y était difficile et qu’il existait peu de débouchés. Le portrait régional va essentiellement dans le même sens et il est temps de trouver des solutions, estime-t-on.

    «La situation est complexe et rejoint différents intervenants, que ce soit les municipalités, les producteurs agricoles ou les collecteurs. C’est une situation à [étudier collectivement pour tenter de trouver une solution régionale», confirme Évariste Feurtey, coordonnateur chez Élyme Conseils, l’entreprise qui a mené l’étude auprès de JMP Consultants et Synergie BSL. «Mais le fait de connaître maintenant le portrait de la situation, ça ne peut que nous aider pour la suite.» 

    DONNÉES

    Le portrait révèle que 1502 entreprises de la région utilisent différents types de plastiques agricoles et acéricoles. Pour les secteurs de l’élevage et des grandes cultures, près de 1000 tonnes de plastique sont utilisées chaque année pour l’ensilage sous forme de films d’enrobage et de bâches. Une réalité qui est appelée à s’empirer au cours des prochaines années. 

    Or, on estime actuellement que seulement 10 % de ces plastiques sont recyclés en granules ou valorisés en énergie, c’est-à-dire que 90 % de ces plastiques ne sont pas récupérés et sont principalement enfouis. La MRC des Basques est celle qui fait le mieux au niveau du recyclage de ces matières (récupération d’environ 73 %), notamment parce qu’elle procède à une collecte porte-à-porte dédiée spécifiquement aux plastiques agricoles. Une façon de faire unique sur le territoire, alors que les collectes s’effectuent ailleurs avec le bac bleu ou avec des sacs perforés.

    Pour le secteur acéricole, le Bas-Saint-Laurent utilise quelque 250 tonnes de plastique (collecteurs, tubulures, chalumeaux, etc.) par année. Sans surprise, cette statistique est aussi appelée à grandir. De ce côté, toutefois, 50 % des tubulures acéricoles sont récupérées et recyclées en granule. À elle seule, la MRC de Témiscouata, où la majorité de ces plastiques sont utilisés, récupère 80 % des tubulures grâce à un partenariat entre la Régie intermunicipale des déchets du Témiscouata (RIDT) et la Société VIA de Rivière-du-Loup. 

    Si les chiffres donnent le vertige, tout n’est pas noir pour l’avenir. Lors d’un sondage réalisé auprès de 397 producteurs de la région au printemps dernier, ceux-ci ont affirmé leur intérêt et leur volonté à faire partie de la solution. Selon les commentaires colligés, ils sont prêts à exécuter différentes tâches pour faciliter la récupération de leurs plastiques agricoles et acéricoles, pourvu que ça soit simple et peu coûteux. C’est d’ailleurs ce qui a fait le succès, jusqu’ici, des initiatives des Basques et du Témiscouata, croit-on.  

    Selon le coordonnateur de l’étude, Évariste Feurtey, ces deux cas doivent servir d’exemples dans la recherche d’une solution pour la région. «On pourrait bâtir sur cette expertise-là pour aller plus loin et, aussi, regarder ce qui pourrait être fait à plus large échelle pour être cohérent au niveau régional», souligne-t-il. 

    PROCHAINES ÉTAPES 

    Maintenant que le portrait régional est complété, les prochaines étapes du projet coordonné par Élyme Conseils consisteront à faire une étude comparative des différentes méthodes d’entreposage des fourrages, et à développer et diffuser des outils de sensibilisation destinés aux élus et aux producteurs agricoles et acéricoles. L’objectif de ces outils sera de réduire l’utilisation de ces plastiques et d’améliorer les pratiques. Le consortium va également continuer de supporter le comité régional dans ses actions et les recycleurs dans la recherche de nouveaux débouchés pour les plastiques agricoles.

    Le 14 octobre dernier, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a d’ailleurs annoncé le projet de règlement visant l’application de la responsabilité élargie des producteurs (REP) aux plastiques agricoles d’ici 2023. Cette nouvelle sera à considérer dans la région pour la prise de décisions et la mise en place de projets, souligne le comité. 

    Le comité régional sur les plastiques agricoles au Bas-Saint-Laurent regroupe plus de 30 intervenants en agriculture et en gestion des matières résiduelles. En 2020, ce groupe a pris l’engagement de s’attaquer au problème des plastiques agricoles sur le territoire bas-laurentien. 

     

    commentairesCommentaires

    1

    • LG
      luc genereux
      temps Il y a 2 ans
      Dans le texte , utiliser adresser est un anglicisme et n'est pas accepté en bon francais

      on doit dire doit être étudiée ou corrigée, oui qui mérite qu'on y trouve des solutions
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