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Trou de services en transport dans la MRC des Basques

durée 12 décembre 2021 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Plusieurs intervenants du milieu communautaire et du réseau de la santé de la MRC des Basques se mobilisent présentement afin de résoudre les enjeux de transport sur le territoire. Depuis l’été 2020, la compagnie de taxi de Trois-Pistoles a cessé ses activités.

    L’absence de taxi et du service de raccompagnement de Nez rouge pour les Fêtes inquiète Catherine Rose-Lavallée, travailleuse de milieu pour la Corporation d’hébergement de Saint-Éloi et Logis-Aide des Basques. «On espère que les gens seront responsables et qu’il désigneront des chauffeurs», explique-t-elle. Certains services sont offerts par le Centre d’action bénévole des Basques et l’Éveil des Basques, mais ils doivent refuser des demandes.  

    «Les gens se retiennent de faire des choses. Ils ont besoin de transport pour aller faire leurs commissions et doivent dépendre de quelqu’un d’autre. Ça augmente les facteurs de risque de maltraitance financière», ajoute Mme Rose-Lavallée. Elle indique aussi que cette situation peut favoriser la bienveillance entre les citoyens.

    Plusieurs personnes vivant des insécurités se privent de certains soins, services ou de faire leurs commissions afin de conserver leur autonomie, sans demander de l'aide à leurs proches. Un travail de concertation a permis de mettre en place une navette qui fait le tour des municipalités des Basques deux jours par semaine, mais ce service ne remplace pas le transport personnalisé aux heures souhaitées par les citoyens.

    Travailleur de rue dans la MRC des Basques, Louis St-Laurent précise que ce ne sont pas seulement les personnes ainées qui vivent les conséquences de ce trou de services dans la région. «C’est une réalité que l’on voit dans toutes les tranches d’âge. Pour des partys privés en soirée, à la sortie des bars, lors d’activités comme le bal de finissants ou au retour de festivals ou de carnavals, ça va paraître de ne plus avoir de service de taxi […] Il y a de la demande pour du transport spontané, flexible ou plus de dernière minute», ajoute-t-il. M. St-Laurent précise que peu importe l’initiative qui sera retenue, elle permettra de combler une partie des besoins. Les groupes de covoiturage  sur les réseaux sociaux ne permettent pas de rejoindre toute la population.

    ENJEUX DES TAXIS

    Steve Malenfant, propriétaire de l’entreprise Taxi Beaulieu de Rivière-du-Loup a été approché par les groupes communautaires de la région des Basques afin d’offrir ses services, mais il a dû refuser pour de multiples raisons. «Premièrement, je fais face au manque de main-d’œuvre, ensuite on a de la difficulté à fournir à Rivière-du-Loup avec nos chauffeurs en place. Troisièmement, la nouvelle loi 17 a étouffé les compagnies partout dans la région», dénonce-t-il.

    Les changements réglementaires de cette loi alourdissent les tâches des chauffeurs de taxi, qui doivent maintenant remplir beaucoup plus de paperasse dans le cadre de leurs fonctions. Ils ont aussi compliqué le processus pour obtenir un permis de conduire et des licences de taxi. «Ils nous mettent toujours des bâtons dans les roues. C’est une loi faite pour sauver les chauffeurs des grands centres parce que certains abusaient financièrement des travailleurs étrangers. Le ministre François Bonnardel a sauvé 80 % de l’industrie du taxi, mais il a scrappé Rivière-du-Loup, Rimouski et tous les petits villages. On n’est pas capable de les aider», affirme M. Malenfant. Selon lui, il n’est pas de la responsabilité des taxis de Rivière-du-Loup de fournir le transport à Trois-Pistoles. Il ajoute que la situation est difficile aussi dans le secteur du Témiscouata.

    «C’est épouvantable ce qu’ils ont fait. Par exemple, si je dois faire rentrer un chauffeur la nuit pour un voyage à l’hôpital, avec les avantages sociaux, je le paye environ 60 $, soit 15 $ de l’heure pour trois heures. Je ne peux pas charger 80 $ au client pour aller le transporter jusqu’à chez lui, il va m’envoyer promener. Ça lui couterait 20 $ en temps normal». Il ajoute qu’aucune compagnie ne pourrait rester ouverte dans ces conditions, puisque ce n’est pas rentable.

    APPEL À TOUS

    Un appel à tous est donc lancé afin de trouver une solution au manque d’options de transport dans la MRC des Basques. Catherine Rose-Lavallée indique qu’il peut s’agir d’une opportunité d’affaires et que certains programmes de financement sont disponibles en lien avec la vitalisation du territoire. Elle se dit ouverte à toutes les possibilités qui peuvent être exploitées. Une coopérative, par exemple, pourrait répondre aux réalités du territoire. Les personnes intéressées par ce projet peuvent écrire par courriel à l'adresse [email protected].

    commentairesCommentaires

    1

    • RD
      Richard Dumont
      temps Il y a 2 ans
      Bonjours. C'est moi qui était propriétaire du taxi sur le territoire des Basques. J'avais trois véhicules des taxi pour offrir le service sur le territoire des Basques....pendant 13 ans j'ai offert le service de transport par taxi et pendant 13 ans je me suis battu contre le taxi au noir . En 13 ans j'ai fait au moins une quarantaine de plainte au contrôle routier. En 13 ans les contrôles routier on fait une arrestation , y des questions à se poser. Je n'ai jamais reçu d'aide des autorité, ils se contantaient d'une simple vérification, jamais d'une vraie enquête. J'ai dû fermer mon entreprise et me réorienter dans un service de livraisons.... Si les autorités avait fait leur travail, je serais sûrement encore là a offrir un service de taxi...
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