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Conditions de travail : un contexte de négociation difficile à Pohénégamook 

durée 12 octobre 2021 | 14h08
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    La Ville de Pohénégamook serait aux prises avec un problème d’organisation du travail, selon le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Une «situation problématique» qui, combinée aux négociations non achevées pour le renouvèlement du contrat de travail, minerait le moral de plusieurs employés.

    Le syndicat, qui représente une douzaine de salariés à la Ville de Pohénégamook, a procédé à une série d’entrevues au cours des derniers jours afin de dénoncer une situation qui perdure, selon lui, depuis «un bon bout de temps». Une réalité qui fait en sorte que plusieurs salariés, contraints d’effectuer plus d’une tâche, sont épuisés. 

    «Il y a eu beaucoup de roulement dans l’équipe de direction dans les dernières années et il y a encore des postes vacants au moment où on se parle. Cela met beaucoup de pression pour que la prestation de services puisse se faire normalement, et beaucoup de pression sur les salariés qui sont en contact direct avec le citoyen», explique le conseiller syndical du SCFP pour le Bas-Saint-Laurent, Yanick Proulx. 

    «[Les employés] se sentent mal dirigés, et les problèmes d’organisation du travail alourdissent leurs tâches. C’est une situation décriée depuis plus d’un an», ajoute-t-il. 

    Toujours selon la partie syndicale, la situation est particulièrement lourde, puisque les employés constatent aussi des délais importants dans les négociations pour leur nouveau contrat de travail, le précédent étant échu depuis le 31 décembre 2019.  
    «Il y a beaucoup de déceptions en même temps, d’une part en raison des conditions de travail, mais aussi parce que, comme on dit en bon français, ça va tout croche. Certains employés sont vraiment tannés et certains sont absents depuis plusieurs mois. Ça crée des lacunes au niveau de l’expertise», soutient M. Proulx, précisant que la Ville de Pohénégamook doit par exemple faire affaire avec le privé pour la gestion des eaux. 

    «Les conditions de travail et l’organisation du travail, les deux ont un impact aussi important l’un que l’autre sur la qualité de vie au travail et sur la satisfaction des employés. C’est notre job de s’occuper de notre monde et de parler de ces enjeux-là […] Malheureusement, du côté patronal, ça ne se règle pas.»

    RÉACTION À LA VILLE

    À la Ville de Pohénégamook, la mairesse sortante, Louise Labonté, déplore la sortie publique du syndicat. Elle soutient que la Ville a toujours agi de bonne foi dans les discussions avec la partie syndicale, et c’est dans un esprit de collaboration qu’elle souhaite que le dossier progresse. 

    «La carte de confrontation que la partie syndicale a choisie, ce n’est pas vraiment comme ça qu’on veut travailler […] C’est ma troisième négociation avec le personnel syndiqué. La dernière s’est déroulée de façon constructive. On avait pris le temps d’échanger et j’avais retenu une belle expérience. J’aurais souhaité que celle-ci se déroule dans le même climat de respect et de collaboration et de recherche de solutions», a déclaré Mme Labonté. 

    L’élue souligne que des discussions entre les deux parties ont eu lieu à la fin de l’hiver 2021, mais que la réalisation d’une étude sur le climat de travail, la pandémie de COVID-19 et les vacances estivales ont contribué à étirer les délais vers une éventuelle entente. 

    Elle ajoute que la Ville a fait des efforts dans les derniers mois afin d’améliorer la situation causée également par une pénurie de main-d’œuvre. Elle souligne avoir été personnellement déçue d’entendre que des employés étaient malheureux. «On a apporté une indexation pour l’année 2020 et on a offert aux cols bleus l’horaire d’été, quelque chose qui était demandé, mais qui ne leur avait jamais été accordé. On a aussi remplacé quelqu’un qui a quitté pour un autre emploi et on a embauché deux surnuméraires pour venir supporter le surpoids de travail. On a fait tout cela de bonne foi.»

    Depuis le 8 octobre, le conseil municipal actuel n’a plus le pouvoir d’engager des dépenses. Louise Labonté mentionne toutefois qu’elle souhaite rester impliquée dans les échanges et les discussions d’ici le changement de gouvernance. Elle admet qu’elle aurait aimé pouvoir régler ce dossier avant son départ de la politique municipale. 

    Un médiateur, déployé par le ministère du Travail, sera présent à la reprise des négociations. Les deux parties espèrent qu’une entente puisse survenir le plus rapidement possible.  

     

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